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20 février 2025 11:34
Tout un milieu en deuil chez nous. Le lundi 10 février, on a appris avec peine le décès de l’artiste Ismet Ganti, à l’âge de 77 ans. Il était l’un des artistes contemporains les plus connus et les plus productifs (il faudrait beaucoup de pages pour raconter son parcours) de sa génération. Il a d’ailleurs proposé son ultime exposition, intitulée Pangée, du 6 au 26 février, au Caudan Arts Centre. L’artiste laisse derrière lui une riche carrière de plusieurs décennies, mais aussi tellement d’amis artistes encore sous le choc lorsque nous leur demandons d’évoquer leur ami Ismet, qui avait perdu son frère Firoz Ganti en 2019 – ce dernier était aussi un nom immanquable de l’art contemporain mauricien.
L’incontournable Nirveda Alleck fait partie de ces artistes qui ont beaucoup côtoyé Ismet Ganti ; ils avaient d’ailleurs participé tous deux à l’expo collective Kontaporin, au Caudan Arts Centre, en juillet dernier. Elle évoque un homme, un ami, un artiste : *«C’est vrai qu’on ne peut parler d’Ismet sans évoquer son feu frère Firoz ; il y avait beaucoup de similarités dans leur travail. Comme d’autres artistes de leur génération, comme par exemple Henry Koombes, ils avaient une approche avant-gardiste, un côté “agitateur” dans leur travail. Ismet avait une influence très marxiste dans son œuvre, des travaux 100% engagés, que je découvrais lorsque je revenais à Maurice dans les années 2000 ; je le rencontrais et je découvrais son œuvre. Il aimait challenge the norm, rendre l’art accessible à tous, mais aussi montrer que l’art n’est pas forcément quelque chose de confortable, qu’elle peut secouer la société.» *
Autre bon pote d’Ismet Ganti, Rishi Seerutun est, lui, bien connu pour ses récentes expositions où il a effectué tout un travail sur le feu et des jeans denim. Sa dernière collaboration avec Ismet Ganti était l’expo collection Atelier 24, à la galerie Imaaya à Phoenix en novembre dernier. Une exposition organisée par Neermala Luckeenarain, qui se focalisait sur l’art de la gravure. *«Ismet, tout comme son frère Firoz et tellement d’autres, est un mentor pour tellement d’entre nous. On parle ici d’un artiste très avant-gardiste, qui comme n’importe quel grand artiste était dans cette recherche de créer sa propre utopie dans son art, tout en questionnant le monde autour de lui. Ismet, c’était aussi cet ami, ce monsieur qui ne pouvait s’empêcher tout le temps de m’appeler, de discuter sur l’art, sur tellement d’autres sujets qui étaient liés à nos univers.» *
Nous présentons nos sincères condoléances à la famille et aux proches de l’artiste…
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