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L’abus et le trafic de drogue : l’urgence d’agir

29 juin 2025

Chaque jour, la drogue gagne du terrain, s’infiltrant silencieusement dans notre société. L’abus et le trafic détruisent des familles entières, avec une hausse alarmante de cas chez les jeunes, souvent en quête d’un refuge illusoire. Ce qui semble être une échappatoire engendre des conséquences profondes : dégradation de la santé, rupture des liens familiaux, fragilisation de la cohésion sociale… et parfois, perte de vie. À l’occasion de la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues, nous avons recueilli les témoignages de Mauriciens qui appellent à des lois plus sévères et à la prévention.

Mary, Cité La Cure : «Stopper les réseaux, pas les victimes»

«La situation est alarmante. Aujourd’hui, la drogue est devenue facilement accessible, en particulier pour les jeunes. Si les autorités n’agissent pas face à cette recrudescence, nous risquons de faire face à des conséquences bien plus graves. Ce fléau nous touche tous, sans distinction de communauté, d’âge ou de genre. Il est important de comprendre que les usagers de drogues sont souvent des personnes en détresse, cherchant un refuge. Mais le vrai danger réside ailleurs : ce ne sont pas les petits consommateurs le cœur du problème, mais bien ceux qui dirigent les réseaux. Identifier et démanteler ces «gros palto» est une priorité. En stoppant la source, nous faisons un pas décisif. C’est pourquoi les campagnes de prévention restent essentielles pour sensibiliser, éduquer et protéger les générations futures.»

Maryline, Port-Louis : «Un fléau qui fait des ravages»

«Le fléau de la drogue ravage notre île et la situation ne cesse d’empirer, particulièrement chez les jeunes. Malheureusement, les autorités semblent peu réactives face à ce grave problème de société. Les lois en place manquent de fermeté, et trop souvent, ce sont les consommateurs que l’on pointe du doigt. Pourtant, ce ne sont pas eux les véritables responsables. C’est à la tête des réseaux, là où tout commence, qu’il faut agir. En identifiant et en stoppant la source, nous pourrons véritablement avancer. Quant aux consommateurs, il est essentiel de leur offrir une chance de se relever, en leur garantissant un accès à des centres de réhabilitation et un accompagnement constant tout au long de leur parcours.»

Josiane, Ste-Croix : «L’importance du soutien…»

«Les lois doivent être renforcées contre les trafiquants de drogue, car ce sont eux la véritable source du problème. Trop souvent, ils sont arrêtés puis relâchés après avoir payé une caution, pendant que des jeunes voient leur avenir brisé à cause de ce fléau. Il est impératif que les consommateurs soient orientés vers des centres de réhabilitation, car ils ont besoin d’aide pour sortir de leur dépendance. Ce ne sont pas eux qui doivent être derrière les barreaux, mais bien ceux qui profitent de leur détresse. Chaque jour, la drogue est à l’origine de vols, de viols et de crimes commis par des jeunes en perdition. Pour briser ce cercle vicieux, un soutien fort est nécessaire de la part des familles, des ONG et de toute la société.»

Chantal Yap, Floréal : «Éduquer nos enfants dès la maternelle»

«Il est essentiel d’éduquer nos enfants dès la maternelle sur les dangers de la drogue. Trop souvent, nous sommes confrontés à des atrocités liées à ce fléau : violences, crimes, vies brisées… Et cela commence parfois très tôt. Malheureusement, la loi à Maurice n’est pas assez sévère pour endiguer ce problème grandissant. Il est tout aussi crucial d’apporter un vrai soutien aux personnes en détresse. Les consommateurs sont avant tout des malades qui ont besoin d’aide, pas seulement de traitements à la méthadone, mais d’un véritable accompagnement humain. Cela passe par la création de plus de centres de réhabilitation, ainsi qu’un renforcement de la prévention et de l’éducation dès le plus jeune âge.»

Ragini Rungen (Lakaz A), Port-Louis : «Revoir et recadrer notre système»

«Il est important de mener des campagnes de prévention fortes et concrètes afin de déclencher des actions réelles sur le terrain. Chaque jour, nous voyons nos jeunes sombrer, devenant peu à peu des "zombies" prisonniers de la drogue. Ce fléau ne connaît aucune frontière : il touche toutes les familles, toutes les communautés. Trop de foyers ont été brisés, trop de vies perdues. La toxicomanie dans un foyer est une souffrance silencieuse et pesante. Et pourtant, les lois restent trop indulgentes envers les trafiquants, ceux qui dirigent ces réseaux destructeurs. C’est avec amertume que nous constatons à quel point la drogue est devenue facilement accessible. Il est donc urgent de revoir et de recadrer notre système, pour mieux mobiliser les ressources disponibles dans la lutte contre ce phénomène qui mine notre société.»

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