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Par Elodie Dalloo
3 novembre 2025 12:10
Il est arrivé à Maurice avec un visa touristique de 15 jours le 30 mai dernier et aurait dû quitter l’île le 6 juin. Ce n’est pourtant pas parce qu’il était en situation irrégulière qu’il a attiré l’attention des autorités, mais à cause de ses frasques : le Guyanais Brandon Rodrigues Sena, plus connu sous le nom d’El Capo (photo), âgé de 31 ans, serait impliqué dans des cas d’agression et de séquestration. Sans compter qu’en l’espace de seulement quelques mois, ses vidéos ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux, dans lesquelles il disait aspirer à contrôler le réseau de drogue dans le pays et qu’il prévoyait d’éliminer les gros bonnets pour prendre leur place. Il n’hésitait pas non plus à faire des démonstrations de violence ou à afficher ses signes extérieurs de richesse en étalant des liasses de billets.
Après avoir obtenu des renseignements précis, une équipe de la brigade criminelle de Flacq a intercepté la voiture à bord de laquelle se trouvait le Guyanais, une Mercedes bleue, ce mercredi 29 octobre. Celle-ci était garée sur la route principale de La Source, à Centre-de-Flacq. À l’intérieur, la police a trouvé El Capo, sur le siège conducteur, tandis que deux autres hommes, encagoulés, identifiés comme Jean Pierre Stephano Essoo et Jean Fabrice Gateau, se trouvaient sur la banquette arrière. Les trois suspects ont tenté de fuir mais ont été maîtrisés. Une fouille du véhicule a révélé la présence d’une arme à feu factice, d’un couteau, d‘un aiguiseur de couteau, et d’un sachet en plastique contenant une poudre blanche. Questionné, El Capo a reconnu que la poudre était de la cocaïne. Il a aussi déclaré que les armes étaient destinées à effrayer les gens, avant d’admettre qu’ils avaient prévu de séquestrer un dénommé Darren. Une fouille corporelle sur El Capo a permis à la police de découvrir une autre quantité de poudre blanche, qu’il a également reconnue comme étant de la cocaïne. Au total, 9 grammes de cette drogue ont été saisis, d’une valeur marchande de Rs 135 000. C’est sous forte escorte policière que le trentenaire et ses complices ont comparu devant le tribunal de Flacq le lendemain, avant d’être reconduits en cellule.
El Capo n’en serait pas à ses premiers démêlés avec la justice. D’après le site FranceAntilles.fr, il aurait passé huit années derrière les barreaux en Guyane, condamné dans une affaire de meurtre en 2012. Ce serait de là qu’il tiendrait son surnom. Durant son incarcération au Centre pénitentiaire Remire-Montjoly, il aurait fait parler de lui après le démantèlement d’un trafic de stupéfiants et de téléphones dans l’enceinte même de la prison ; un trafic qui lui aurait rapporté entre 1500 et 3000 euros par mois. Il aurait de nouveau été interpellé en 2022 dans une opération antidrogue entre Poitiers et l’aéroport d’Orly, lors de démantèlement d’un réseau de trafic de cocaïne mais avait retrouvé la liberté après un bug judiciaire. Sa présence dans l’île suscite d’innombrables questions : comment ce récidiviste a-t-il pu arriver sur notre territoire sans attirer l’attention des autorités ? Quelle est la nature de ses activités dans l’île ? En attendant de tirer cette affaire au clair, les enquêteurs continuent de prendre ses moindres propos avec des pincettes.
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