Le chantier de David Moyes

La tâche s’annonce énorme pour le revenant. Le timing du limogeage de Sean Dyche était mauvais, quelques heures seulement avant que l'équipe ne joue en FA Cup, mais les propriétaires d'Everton ont rassuré les fans en agissant rapidement au cours du week-end et en ramenant David Moyes au club. Le groupe Friedkin a montré un penchant pour la nostalgie si l'on en croit ses nominations à Rome. Lorsque José Mourinho a quitté le club en janvier dernier, ils se sont tournés vers la légende du club Daniele De Rossi. Et lorsqu'ils se sont séparés d'Ivan Juric plus tôt cette saison, les propriétaires se sont tournés vers Claudio Ranieri, un supporter de toujours qui a débuté sa carrière de joueur à la Roma.

L’objectif immédiat de David Moyes est de consolider la place d’Everton en Premier League. Personne au club ne voudra que le premier match dans son nouveau stade soit en division inférieure. Everton a flirté avec la relégation la saison dernière avant de remporter quatre des six derniers matchs et de terminer 15e. Ils s'enfonçaient lentement tandis que les clubs en dessous retrouvaient une certaine forme et confiance.

Une chose que Dyche a réussi à faire était la détermination défensive. Malgré tous les défauts d’Everton, ils n’ont encaissé que 25 buts en 19 matchs de championnat cette saison ; seules six équipes ont de meilleurs résultats défensifs. Seul le gardien de Nottingham Forest, Matz Sels (neuf), a gardé plus de cages inviolées que Jordan Pickford (sept) à l’heure où nous mettions sous presse. Avec Ashley Young, James Tarkowski, Jarrad Branthwaite et Vitalii Mykolenko, Moyes dispose d'une défense solide et établie sur laquelle s'appuyer. En fait, ils ont encaissé moins de buts que Manchester City. Ce retour à la maison a été marqué cette semaine par une défaite décourageante contre Aston Villa (0-1) à Goodison Park. David Moyes, effectuant un retour très attendu, se retrouve aux prises avec le déclin sévère d'un club qui avait autrefois prospéré.

Au départ, des échos pleins d'espoir du passé résonnent, rappelant la première campagne de Moyes en 2002, lorsqu'il avait montré la même envie de se connecter avec les supporters. L'accueil chaleureux qu'il a reçu était touchant, évoquant les applaudissements passionnés d'antan. Mais la réalité a vite pris le dessus, et les Toffees auront un sérieux test ce soir avec la réception de Tottenham, qui revient d’une défaite cette semaine pour son derby de Londres face à Arsenal (2-1). A l’aller les Spurs avaient facilement dominé Everton (4-0).