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Par Qadeer Hoybun
27 avril 2025 19:08
Maurice sera-t-elle bannie des compétitions internationales ? La question est sur toutes les lèvres suite à une correspondance adressée par l’instance suprême de l’olympisme.
Le conflit entre la Fédération mauricienne de tennis (FMT) et le Comité olympique mauricien (COM) s'est intensifié. Le Comité international olympique (CIO) est venu apporter son grain de sel en exigeant une rapide sortie de crise, faute de quoi Maurice pourrait être sanctionnée, c'est-à-dire être suspendue (voir ci-contre). Le Comité international olympique (CIO) et l'Association des comités nationaux olympiques d'Afrique (ACNOA), à travers une lettre commune signée par James Macleod (directeur des relations CNO au CIO) et Mustapha Berraf (président de l'ACNOA), ont exprimé leurs préoccupations concernant la situation sportive à Maurice et dénoncent les «multiples recours d’une fédération membre, empêchant ainsi la tenue de l’assemblée générale élective du COM».
Cette correspondance a été rendue publique jeudi lors d'une conférence de presse du COM. Il est important de rappeler que la FMT conteste la tenue de l'AGE du COM, initialement prévue en janvier puis en mars, ainsi que l'assemblée générale annuelle de décembre dernier. L'affaire a maintenant été portée devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) et la Cour suprême, où une bataille juridique est en cours entre les deux parties.
Le CIO regrette que l’affaire ait été portée en cour de justice et que les membres qui «créent cette situation de blocage ne sont pas disposés à trouver une solution». L’instance internationale a rappelé que son représentant national a, lors d’une assemblée générale extraordinaire le 25 février, rétabli les statuts amendés en décembre dernier et que la situation de l’Association mauricienne de boxe, dont la participation est contestée, a été clarifiée «conformément aux décisions et directives du CIO».
Le comité international avance que «le degré d’activité d’une fédération internationale doit être évalué en premier lieu par sa fédération internationale et par le CNO et rappelle que le rôle du comité olympique et des autorités est de soutenir les fédérations à se développer et non pas de les exclure». Le CIO rappelle aussi qu’«une fédération membre d’un CNO n’a pas pour vocation de militer pour l’exclusion d’une autre fédération membre».
L’instance internationale précise que la situation actuelle empêche le renouvellement de l’exécutif du COM et explique que tant que les circonstances externes empêcheront sa tenue, l’équipe dirigeante restera en poste. Il est demandé à la branche mauricienne du comité olympique «de prendre les dispositions nécessaires et d’alerter les autorités concernées pour que l’AGE puisse se tenir dans les plus brefs délais, sans quoi le COM s’exposera aux mesures de protection prévues dans la Charte Olympique avec toutes les conséquences que cela impliquerait pour le Mouvement olympique et les athlètes mauriciens».
«La situation est inquiétante car le CIO et l’ACNOA ne sont pas contents de la tournure des choses à Maurice. Nous avons essayé de rencontrer le ministre des Sports en plusieurs occasions mais il n’a jamais donné suite. Nous lançons un appel au ministre, ainsi qu’au gouvernement et aux fédérations concernées pour sortir de cette crise car c’est le sport mauricien qui risque d’être le grand perdant», commente Philippe Hao Thyn Voon, président du COM.
Que risque Maurice ?
Selon le COM, cela entraînerait une interdiction de participer à tous les événements sportifs tels que les Jeux olympiques, les Jeux du Commonwealth, les Jeux d’Afrique, les Jeux des îles et autres compétitions internationales. Les subventions et soutiens techniques accordés à travers les instances internationales seront annulés. Les supports aux sportifs en préparation seront retirés et les dirigeants et autres officiels ne seront plus autorisés à officier à l’international.
Les cas des pays suspendus par le Comité international olympique
La Russie, le Belarus, le Koweït, l’Allemagne, le Japon, l’Autriche, la Hongrie, la Bulgarie, la Turquie, l’Afrique du Sud et l’Afghanistan sont parmi les pays qui ont été suspendus ou bannis par l’instance suprême de l’olympisme. Les raisons sont diverses : guerres mondiales et conflits militaires, problèmes politiques, droits de l’homme ou encore ingérence du gouvernement (Koweït). Il est bon de faire ressortir que le Comité olympique Russe est suspendu en raison d’une violation de la Charte olympique et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Seuls les athlètes russes qui répondent à des conditions strictes, comme ne pas soutenir la guerre en Ukraine ou ne pas être liés à des agences militaires ou de sécurité nationale, ont été autorisés à participer aux Jeux olympiques de 2024 en tant qu’athlètes neutres, sans drapeau, sans couleurs et sans hymne nationaux.
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