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Un virus respiratoire fait beaucoup parler de lui

Le Dr Shahil Dawreeawoo : «Les Mauriciens doivent être conscients du métapneumovirus humain (MPVh)...»

20 janvier 2025

Le Dr Shahil Dawreeawoo, M.D, MSc OH (UK), Occupational Health Physician et médecin spécialiste en santé du travail...

Ces derniers temps, on entend beaucoup parler du métapneumovirus humain (HMPV). Une récente augmentation des cas liés au virus dans le nord de la Chine a suscité l’inquiétude, cinq ans après que le monde a été alerté de l’émergence du virus Covid-19 en Chine, qui s’est par la suite transformé en pandémie mondiale. L’agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS) rassure et précise qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer. Toutefois, les autorités mauriciennes disent suivre la situation de très près et toutes les mesures de sécurité ont été enclenchées. Pourquoi les Mauriciens devraient-ils se sentir concernés par ce virus ? C’est la question que nous avons posée au Dr Shahil Dawreeawoo, M.D, MSc OH (UK), Occupational Health Physician et médecin spécialiste en santé du travail...

Depuis quelques semaines, nous entendons beaucoup le terme MPVh, qui est comparé au Coronavirus. Qu’est-ce que le métapneumovirus humain (MPVh), ce virus hivernal qui circule en Chine et qui enflamme les réseaux sociaux ?

Le métapneumovirus humain (MPVh) est un virus respiratoire identifié pour la première fois en 2001. Il appartient à la même famille que le virus respiratoire syncytial (VRS) et il provoque généralement des infections des voies respiratoires, en particulier en hiver et chez les populations vulnérables comme les jeunes enfants, les personnes âgées et les immunodéprimés. Il est important de noter que ce virus est loin d’être nouveau et qu’il circule dans plusieurs régions du monde depuis des décennies. Il est souvent responsable de symptômes respiratoires classiques tels que la toux, la fièvre, le nez qui coule, et parfois des complications comme la pneumonie ou la bronchiolite dans les cas graves. Toutefois, il est généralement moins sévère que la Covid-19.

On a pu comprendre, selon les instances concernées, que le virus n’est pas dangereux. Pourquoi les Mauriciens doivent-ils se sentir concernés par ce virus ?

Bien que le MPVh ne soit pas considéré comme une menace majeure, il peut tout de même avoir un impact significatif, en particulier chez les personnes fragiles. Les Mauriciens doivent être conscients du MPVh pour deux raisons principales. Il est d’abord question de la transmission rapide. Comme tout virus respiratoire, le MPVh se propage facilement par les gouttelettes respiratoires, les éternuements ou les surfaces contaminées. Si une épidémie se déclare, cela peut entraîner une surcharge des hôpitaux, surtout en période de grippe ou d’autres infections respiratoires saisonnières. L’autre raison est la vulnérabilité des groupes à risque. Les enfants, les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques ou d’un système immunitaire affaibli peuvent être davantage touchés et nécessiter une prise en charge médicale. Même si le risque pour la population générale reste faible, une vigilance accrue permettrait de limiter les transmissions et de protéger les plus vulnérables.

Les enfants, les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques ou ayant un système immunitaire affaibli peuvent être davantage touchés et nécessiter une prise en charge médicale. (Photo : Agence France Presse)

Quels sont les gestes/habitudes que les Mauriciens doivent adopter face à la menace MPVh ?

Les gestes de prévention pour le MPVh sont similaires à ceux pour d’autres virus respiratoires comme la grippe ou la Covid-19. Voici quelques recommandations : hygiène des mains ; se laver régulièrement les mains avec du savon et de l’eau ou utiliser un gel hydroalcoolique. Protéger les autres : se couvrir la bouche et le nez avec un mouchoir ou le coude en cas de toux ou d’éternuement. Port du masque : en cas de symptômes respiratoires, porter un masque dans les lieux publics pour éviter de contaminer les autres. Éviter les contacts étroits : limiter les interactions avec des personnes malades, en particulier les groupes vulnérables. Désinfection : nettoyer régulièrement les surfaces touchées fréquemment, comme les poignées de porte, les téléphones, etc. Vaccins et suivi médical : bien qu’il n’y ait pas de vaccin spécifique contre le MPVh, se vacciner contre la grippe et maintenir un suivi médical régulier est essentiel pour les populations à risque. Ces mesures sont simples, mais efficaces pour réduire la transmission de nombreux virus respiratoires.

Comment votre domaine – la médecine du travail – est-il lié à ce sujet ?

Dans le cadre de la médecine du travail, le MPVh revêt une importance particulière, car une épidémie de ce type de virus dans un environnement professionnel peut perturber considérablement les activités d’une entreprise. Cela inclut une augmentation des arrêts maladie, une réduction de la productivité et une propagation rapide dans des espaces fermés tels que les bureaux ou les ateliers. Pour limiter ces impacts, il est essentiel de sensibiliser les employés et les employeurs aux mesures de prévention. Voici quelques actions spécifiques : mise en place de protocoles sanitaires, fournir des équipements de protection, comme des désinfectants pour les mains et instaurer des politiques de nettoyage renforcé. Encourager les arrêts maladie : les employés malades doivent être incités à rester chez eux pour éviter de contaminer leurs collègues. Formation et sensibilisation : organiser des sessions d’information sur les gestes barrières et les bonnes pratiques en cas d’infection respiratoire. Surveillance épidémiologique : collaborer avec les autorités sanitaires pour détecter rapidement toute hausse anormale des absences liées à des infections respiratoires. Ainsi, la médecine du travail joue un rôle clé pour limiter la propagation des maladies dans les milieux professionnels et protéger la santé des travailleurs.

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