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Par Cloé L'aimable
24 mai 2025 20:29
Le samedi 24 mai, le Front commun contre les licenciements des 1 765 travailleurs des collectivités locales a tenu une conférence de presse au Rabita Hall, à Port-Louis. Cet événement a rassemblé plusieurs figures syndicales et représentants de travailleurs venus exprimer leur soutien et leur solidarité aux employés.
Pour rappel, plus de 1 700 agents du secteur des Collectivités locales ont reçu une lettre leur annonçant la fin de leur contrat. Ils ont jusqu’au 15 juin pour quitter leur poste. Cette décision a provoqué colère, incompréhension et inquiétude, notamment chez les syndicalistes. Face à la situation, les syndicats se sont mobilisés pour exiger des explications et des solutions concrètes, réclamant justice pour les travailleurs concernés. Une conférence de presse s’est donc tenue ce samedi 24 mai au Rabita Hall, réunissant employés, syndicalistes et représentants d’organisations non gouvernementales.
Parmi les participants figuraient Dewan Quedou, président du Mauritius Trade Union Congress (MTUC), Deepak Benydin, président de la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions (FPBOU), Dominique Marie, président de la Local Authorities Employees Union, Ramesh Ramnarain, négociateur pour le MTUC, Vijay Ramkelawon, assistant secrétaire général de la FPBOU, ainsi que Clency Bibi, président de la General Workers Federation (GWF). Les travailleurs des collectivités locales étaient également présents en nombre, venus témoigner de leur détresse mais aussi de leur volonté à lutter collectivement.
Priyadarshini Gupta Ramjawon, vice-présidente de la Democratic Labour Union, a souligné l’urgence de rester unis :«Nous devons continuer à lutter face à cette situation dramatique. L’unité est notre seule force.» Son intervention a été saluée par l’assemblée, tout comme celle d’Atma Shanto, porte-parole de la Fédération des travailleurs unis. Ce dernier a dénoncé une injustice flagrante : «Seki inn fote bizin asime, ek se pa ban kamarad travayer zot lakwizin ki pou nepli roule.» Selon lui, les travailleurs ne devraient pas être les victimes d’erreurs administratives ou politiques, et il appelle à une cohésion entre les syndicats et les salariés.
Clency Bibi a, quant à lui, insisté sur la gravité de la situation, tout en appelant à la patience et à la prudence : «La situation est de plus en plus triste, mais il ne faut pas agir dans la précipitation. Je demande au Premier ministre de reconsidérer cette décision, tout en permettant à l’enquête de suivre son cours.» Il a souligné l’existence de 3 000 postes vacants au sein de la fonction publique, suggérant que les personnes licenciées pourraient être redéployées. Il propose également une rencontre urgente avec le Premier ministre ainsi que le vice-Premier ministre afin d’élaborer un plan d’action durable. D’ailleurs, le Front commun contre les licenciements, composé de plusieurs syndicats, avait envoyé une lettre au Premier ministre, avec copie à son adjoint et au ministre du Travail, espérant une rencontre avec les autorités afin d’entamer des négociations pour la réintégration des 1 765 travailleurs concernés.
Dominique Marie, président de la Local Authorities Employees Union, a livré un témoignage empreint d’émotion et de révolte. Dans son intervention, il a souligné l’importance du droit au travail, un droit fondamental selon lui, ancré dans la Constitution : «Nous devons avoir droit au travail, comme c’est écrit dans la Constitution. Ce n’est pas facile. Je ressens une profonde tristesse pour tous ces travailleurs.» Visiblement affecté, il a également lancé un appel à la cohésion entre les employés : «Il faut que vous restiez solidaires entre vous pour que nous, syndicats, puissions agir pour défendre vos droits.» Dominique Marie a dénoncé l’impact psychologique de cette décision, évoquant la détresse vécue par les familles concernées.
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