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«Le Maronneur aux Pores d’Archives» : Zanzak Arjoon  et son «épopée poétique» 

4 mars 2025

En plus du livre, l'artiste nous propose un concert qui sera une extension de ses écrits.

Le chanteur, musicien et aussi fervent militant de la cause artistique s’essaie ici à l’écriture poétique, pour un résultat qui sera lancé ce 7 mars prochain au Centre d’Art La Pointe Tamarin. En attendant de découvrir l’œuvre, l’artiste nous en dit plus…

«Le Marronneur aux pores d’archives»...En quelques mots, résumez, sans en dire trop, votre livre...

Remarquez que j’aimerais attirer l’attention du lecteur sur un jeu de mots dans le titre, même si chacun peut lui donner le sens qu’il veut. Alors, les mots tels que pores et archives. Qui pourraient se lire port et archives. J’ai pensé au Port de la Rochelle qui regorge d’archives d’une grande valeur pour l’île Maurice, avec, bien sûr, le marronnage. Je pense qu’on trouvera des documents qui sauraient redonner au marronnage la place qu’il mérite dans l’histoire mauricienne. Parce qu’ici, on a enfermé le kreol dans une histoire qui s’achève par un suicide collectif. Et l’on s’étonne qu’il a du mal à se relever.

Ce livre est d’un contenu d’épopée poétique... (Il s’arrête un instant) J’allais oublier ; je dois dire que je me suis nourri du style Cahier d’un Retour au Pays Natal d’Aimé Césaire pour la forme. En fait, j’établis une discussion entre l’ancestralité africaine et un kreol mauricien. L’ancestralité personnifiée ici à la troisième personne du pluriel, veut d’un représentant d’ascendance africaine comme porte-parole. Mais voilà que ce porte-parole se revendique métisse. Dès lors s’installe une discussion qui ressemble au va-et-vient des vagues de Tamarin. Lisez pour connaître la suite (rires) …

Quand sort-il ? Où le trouver ?

Le livre sera lancé le 7 mars au Centre Art et Music La Pointe Tamarin et je remercie madame Danielle Palmyre d’avoir accepté de nous parler du livre selon ses perspectives et analyses. Vous serez informés par la suite sur les endroits où vous pourrez vous le procurez.

Parlez-nous des débuts de ce projet et de son évolution...

J’ai pris la plume pour ce livre après quelques voyages en Afrique, mais il est surtout marqué par un long séjour au Cameroun. Ces voyages m’ont permis de rassembler des narrations sous formes d’images, de lieux et de personnes rencontrées pour colorer les strophes qui jalonnent toute la poésie du livre. Il faut aussi dire que je n’ai pas fait d’économie pour les images dont regorge mon île dans l’écriture du livre. Ce qui fait que c’est un travail qui m’a pris plus de 15 ans. Inlassable comme le va-et-vient des vagues multiformes de la Baie de Tamarin, telle fut ma détermination.

J’ajoute dans le même ordre d’idée que la couverture et la mise en page du livre n’auraient pas été possibles sans l’ingéniosité et la patience de mon ami, le graphique designer Alain Verny. Je dois aussi dire un grand merci à Brigitte Masson qui m’a accompagné et beaucoup encouragé dans ce travail. Elle a été très minutieuse avec moi.

Beaucoup vous connaissent comme un artiste musical, pourquoi ce choix de l’écrit ?

Comme je l’écris dans le bio-data de l’arrière du livre, ma rencontre avec Edouard Maunick et ma lecture de Sens-Plastique de Malcolm de Chazal furent déterminantes dans l’entreprise de ce présent travail. Justement, comme vous parlez de musique, c’était Jacques Maunick qui m’avait donné l’occasion de rencontrer Edouard pour lui parler de mon album Joker. Il avait apprécié la qualité de mon écriture et on était parti en poésie. Il me parlait de Tiolo comme pour vanter les mérites du kreol, et moi, j’étais fasciné par la cascade de mots qui y déferlaient. Ensuite, je suis tombé sur Sens-Plastique de Malcolm de Chazal. Avec lui, j’étais comme transporté par le mysticisme qui animait son écriture. Il ne révèle plus rien sur les choses, ce sont les choses qui se révèlent à lui. Et bien sûr, Aime Césaire avec sa tirade faisant l’apologie du Noir. Mon exigence de la bonne écriture pour mes textes musicaux et les rencontres susmentionnées m’ont mené là où je suis avec Le Marronneur aux Pores d’Archives.

Votre spectacle «Ivresse métisse» arrive aussi... Ce sont deux projets qui se complètent ?

On ne peut pas séparer le livre et le spectacle Ivresse métisse. C’est un tout complémentaire. C’est pour vous que la musique reste bien présente dans ce que Zanzak entreprend. D’ailleurs, mon album Griyo sera aussi en vente le jour du lancement. C’est quoi Ivresse métisse au juste ? C’est là toute la musicalité, portée par la poésie, à habiller les pages du livre. François Lindemann de renom international, pionnier du jazz en Suisse et qui a travaillé avec la crème des musiciens du jazz à Maurice, s’est fait un plaisir de lire le livre pour entendre la musicalité qui en découle.

C’est cela que nous rapporterons au Caudan Arts Centre le 11 mars. Nous réunirons sur le plateau des musiciens comme Samuel Laval, Kersley Pytambar, Christophe Bertin, Kurwin Castel, KhugenCunden, EmlynMarimootoo, François lindemann et moi-même. Mais les invités auront un avant-goût le 7 mars, jour de lancement du livre.

D’autres projets après ces deux à venir ?

Il y a une demande pressante de voir le concert Griyo. J’en ai parlé à Philippe Thomas vu qu’on a déjà joué deux morceaux dans Séga dans Jazz et Le festival kreol. Il est intéressé par le projet, mais nous attendons le moment opportun pour commencer le travail. Et pour ce qui est de l’écriture, je travaille actuellement sur quelque chose ayant trait à l’éducation…

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