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14 octobre 2025 08:49
«Mon intégrité physique était menacée, un coup d’Etat se préparait, j'ai dû quitter Madagascar pour ma sécurité», a déclaré le président Andry Rajoelina, dans une allocution diffusée en direct sur ses réseaux sociaux dans la soirée du lundi 13 octobre. Il s'est exprimé durant 26 minutes et a assuré être «dans un lieu sûr» et que des gens cherchent à le tuer, sans donner plus de précisions.
Plus tôt, la radio française RFI avait affirmé que le président malgache aurait été exfiltré à bord d’un avion militaire français. Il aurait mis le cap sur La Réunion avant de partir vers une autre destination avec sa famille. Interrogé à ce sujet, Emmanuel Macron n’a pas souhaité confirmer cette information, mais a tenu à faire part de «sa grande préoccupation» en ce qui concerne Madagascar : «Je pense qu'il est très important que l'ordre constitutionnel, la continuité institutionnelle soient préservés à Madagascar parce qu'il en va de la stabilité du pays et des intérêts de la population.»
Pour sa part, Andry Rajoelina affirme avoir été obligé de chercher «un lieu sûr pour protéger ma vie», après avoir été visé par une «tentative de meurtre de la part d’un groupe de militaires et de politiciens». Alors que la rue réclame son départ, le président refuse de démissionner et dénonce une tentative de coup d’état. «Il n’y a qu’une seule issue pour résoudre ces problèmes, c’est de respecter la Constitution en vigueur dans le pays», a affirmé le président de 51 ans, rejetant ainsi l’appel du mouvement de contestation né le 25 septembre.
Des milliers de jeunes Malgaches, notamment de la génération Z, manifestent quotidiennement contre les coupures d’eau et d’électricité, la vie chère et la corruption. Ce mouvement spontané a rapidement pris une dimension politique, culminant samedi dernier avec la mutinerie du CAPSAT, une unité militaire d’élite, qui s’est ralliée aux manifestants et a exigé la démission du président et de son gouvernement.
Face à la crise, le président refuse l’aide internationale : «J’ai appelé plusieurs chefs d’État et les responsables de la SADC m’ont demandé si je voulais des renforts de militaires à Madagascar comme ça s’est passé en Éthiopie par exemple mais j’ai dit non.»
En attendant, à Maurice, l’atterrissage d’un jet privé dans la nuit du dimanche 12 octobre à l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam continue de susciter de vives spéculations. À bord de l’appareil se trouvaient Christian Ntsay, ancien Premier ministre malgache destitué il y a une semaine, et Maminiaina Ravatomanga, dit Mamy, homme d’affaires influent et proche conseiller du président Andry Rajoelina. Paul Bérenger, Premier ministre par intérim, a ordonné l’ouverture d’une enquête à ce sujet. De son côté, le MSM a aussi commenté l’affaire. Lors d’une conférence de presse, Maneesh Gobin a appelé Paul Bérenger à rendre public le rapport d’enquête sur les conditions entourant ce vol. Il a également lancé un appel au calme à Madagascar.
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