Le sport de combat dans la peau

En remportant la médaille de bronze aux GAMMA 2024 World Championships en décembre dernier, Zayan Jaunbocus est devenu le premier Mauricien à monter sur un podium à cette prestigieuse compétition. Ce jeune athlète est bien décidé à laisser son empreinte dans le sport mauricien.

Le sport de combat coule dans ses veines, et c’est sans surprise que Zayan Jaunbocus a choisi d’y faire carrière. Fils de Tawfiq Jaunbocus, l’un des pionniers du jiu-jitsu brésilien à Maurice, Zayan s’est fait remarquer en décembre 2024 en devenant le deuxième Mauricien à monter sur un podium mondial.

C’était lors des Global Association of Mixed Martial Arts (GAMMA) 2024 World Championships, un événement qui s’est tenu du 6 au 14 décembre à Banten, en Indonésie, réunissant plus de 600 combattants de 61 pays.

À seulement 16 ans, Zayan a décroché la médaille de bronze dans la catégorie U18 -61,2 kg après avoir atteint les demi-finales. Avant lui, Ajmal Bhojul avait obtenu une médaille de bronze aux Mondiaux 2022. Ce fut une performance remarquable pour Zayan, qui participait pour la première fois à cette compétition internationale. Il s’agissait aussi de la première sortie internationale pour cet habitant de Médine Camp de Masque.

«J’avais déjà participé à un tournoi à La Réunion il y a deux ans, mais une compétition de cette ampleur était une nouveauté pour moi. Tout était différent : le niveau, le nombre de participants, l’organisation. C’était juste énorme. Je me suis préparé toute l’année pour cette compétition, et ce fut une expérience inoubliable», confie le jeune athlète.

La participation aux Mondiaux était l’objectif principal du Mauricien pour la saison 2024. «Je savais que la compétition se tiendrait après les examens de fin d’année, et je me suis préparé en conséquence. Je voulais décrocher la médaille d’or et j’ai tout donné, mais la chance n’était pas de mon côté. Même si je ressens un pincement au cœur de ne pas avoir rempli ma mission, je suis heureux de revenir avec une médaille de bronze. Dans mon groupe, il y avait des athlètes déjà médaillés aux Championnats du monde. C’était enrichissant de me mesurer à eux et de tirer des leçons pour m’améliorer», souligne-t-il.

Pour atteindre le podium, Zayan a disputé trois combats. Il a d’abord battu l’Indonésien Rangga Mahendra en huitième de finale, puis l’Ukrainien Tolochko Taras en quart de finale avant de s’incliner en demi-finale face au Turc Khasan Muhamgazi, qui a ensuite remporté la finale contre l’Américain Nicholas Kazmierczak.

Cette première expérience internationale a été marquante pour Zayan, qui en a tiré de nombreuses leçons. Il faisait partie d’une sélection de cinq athlètes mauriciens, aux côtés d’Aziim Ramzan, Jordan Isabelle, Muhammad Udhin et Meherin Rassool.

«Il y avait une bonne cohésion dans l’équipe. Chacun se soutenait, même lorsque les résultats n’étaient pas en notre faveur. Cette ambiance m’a beaucoup aidé, notamment avant chaque combat. C’était la première fois que je me battais dans une cage, et j’ai ressenti une énorme pression en entrant. Mais une fois à l’intérieur, tout le stress disparaît. On agit de manière automatique, comme si les muscles se souvenaient de chaque geste travaillé à l’entraînement», raconte Zayan.

Étudiant en Form V à la MGSS de Flacq, Zayan Jaunbocus a été initié au jiu-jitsu brésilien par son père à l’âge de 4 ans. Bien que passionné de football à l’époque, il a eu un déclic en 2019, lors de l’Open Africa à Maurice. Une défaite contre un débutant l’a motivé à se consacrer pleinement au jiu-jitsu.

Après avoir acquis de solides bases en combat au sol, Zayan s’est tourné vers les arts martiaux mixtes (MMA) en 2021. Tout comme pour le jiu-jitsu bresilien, son père a été son premier entraîneur, avant qu’Irfaan Bany et Ibraheem Leroux ne prennent le relais. Pour se perfectionner, Zayan a également pratiqué la boxe muay thaï sous la supervision de Jordan Isabelle.

«J’aime les arts martiaux mixtes parce qu’ils combinent plusieurs techniques issues de différentes disciplines. C’est un sport qui mêle lutte en cage, combats au sol et boxe offensive et défensive. Cela peut paraître violent, mais c’est une discipline qui demande de la technique, de la stratégie et de la force mentale. C’est ce qui rend ce sport unique», explique-t-il.

En dehors des sports de combat, Zayan consacre peu de temps à d’autres activités, hormis quelques matchs de football au collège. Fervent supporteur de Chelsea et admirateur du Brésilien Neymar, il jongle entre ses études et ses entraînements en jiu-jitsu, MMA et muay thaï.

Bien qu’il reconnaisse les défis de concilier sport et études, Zayan s’efforce de réussir dans les deux domaines. Il ambitionne de faire carrière dans la comptabilité tout en visant de nombreux titres sportifs pour bâtir une solide réputation. Avec sa détermination et son talent, Zayan Jaunbocus est un jeune athlète à suivre et dont on entendra sans doute parler dans les années à venir.