Les proches des détenus dénoncent des «brutalités», le commissaire des prisons réfute

L’opération «peigne fin» à la prison de Melrose le jeudi 17 juillet aurait-elle dégénéré et pris une tournure brutale ? Pour cause, plusieurs familles de détenus dénoncent – à travers les médias et sur les réseaux sociaux – des violences graves que ceux-ci auraient subies de la part des éléments de la Special Mobile Force et ceux de la Correctional Emergency Response Team lors d’une descente «musclée» là-bas ce jour-là.

Des photos choquantes sont également en circulation à cet effet. Un parent d’un détenu – qui purge une peine de 18 ans de prison – a, d’ailleurs, porté plainte à la National Human Rights Commission (NHRC). Des proches de pensionnaires de la prison de Melrose s’étaient également regroupés devant cet établissement pénitentiaire le lendemain pour réclamer des comptes. Ils y sont retournés ce samedi et en ont profité pour faire part de leurs tribulations à la presse. Quelques-uns ont même pu parler, au téléphone, à leurs proches détenus, qui leur ont confirmé avoir bel et bien été violentés. La photo de l'un d'eux fait d'ailleurs le buzz sur la page Facebook de Top FM. Son avocat réclame une copie des images CCTV. Par ailleurs, les familles ont pu rencontrer Touria Prayag de la Human Rights Commission qui a pu entrer dans la prison pour parler aux détenus. Elle confirme les blessures mais a déclaré ne pas pouvoir se prononcer sur leurs causes.

Lors d’un entretien radiophonique accordé à Radio One vendredi, Dev Jokhoo, nouveau patron des prisons, a confirmé la fouille, précisant qu’il avait personnellement donné des instructions pour cette opération. Il a aussi affirmé que de la drogue avait été découverte sur plusieurs détenus lors de cette fouille surprise. Il dément toutefois les allégations de brutalités.

Au Défi Plus, le commissaire des prisons a assuré que «pann bat person» et a l’express, il a déclaré que ces allégations proviennent de «pyromanes et de personnes animées par de mauvaises intentions». Rama Valayden, de son côté, n’a pas hésité à faire entendre sa voix à ce sujet. L’avocat réclame une enquête judiciaire de la part du Directeur des poursuites publiques sur cette descente très controversée. «Boukou prizonie inn gagn bate», dit-il.

Il émet également des doutes sur un cas de pendaison survenu le même jour à la prison de Melrose et demande à la NHRC de faire une visite en urgence à la prison de Melrose pour recueillir la version des détenus sur cette affaire et les cas de brutalités alléguées lors de l'opération «peigne fin». Selon la police, Naseeruddin Shameen Tengur, 39 ans, a été retrouvé mort dans sa cellule à la prison de Melrose, dans la matinée du 17 juillet. Il se serait pendu avec un drap accroché à une grille métallique près de son lit. Selon les premiers éléments de l’enquête, menée par la police de Montagne-Blanche, il se serait suicidé. L’autopsie indique qu’il a rendu l’âme à la suite d’une «asphyxia due to hanging».

Naseeruddin Shameen Tengur était en prison depuis le 29 janvier 2015. Il avait été condamné à 60 ans de prison pour le meurtre de sa tante Khairoonessa Tengur en 2008 et à 40 ans de prison pour le viol et le meurtre de Marie-Lourdes Collet la même année. Sa peine devait normalement prendre fin en 2056.