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Suite des travaux de l’enquête judiciaire sur la mort suspecte de Jacquelin Juliette

L’exhumation du corps réclamé par le bureau du DPP

13 février 2025

Le t-shirt maculé de sang qu'aurait porté Jacquelin Juliette le jour de sa mort à été remis à un officier de la cour.

Ce mardi 4 février se sont poursuivis, au tribunal de Pamplemousses, les travaux visant à faire la lumière sur les circonstances du décès de Jacquelin Juliette, remontant au 5 janvier 2023, soit quelques heures après une opération musclée de la brigade antidrogue à son domicile. Un développement de taille a eu lieu dans le cadre de cette affaire. En effet, Me Nataraj Muneesamy, représentant du bureau du DPP, a formulé une demande pour que le corps de cet habitant de Résidence Sainte-Claire, Goodlands, soit exhumé à des fins de contre-autopsie, une motion soutenue par les membres de la famille de la victime, selon Me Rama Valayden, leur représentant légal. La magistrate Neela Ramdewor-Naugah se prononcera sur cette requête lors de la prochaine audience, prévue pour le 27 mars.

Lors des travaux, le Police Constable (PC) Horeesoran a passé un sale quart d’heure à la barre des témoins. Rappelons que lors de la dernière audience, Sweta Juliette, la sœur du défunt, avait déclaré ne l’avoir jamais rencontré. Elle avait été confrontée à une déposition qu’elle aurait donnée à ce policier stipulant qu’il n’y avait aucune trace de blessure sur son frère, mais elle avait démenti y avoir apposé sa signature. Questionné par Me Nataraj Muneesamy, le PC Horeesoran, anciennement affecté au poste de police de Goodlands, a déclaré avoir agi comme chauffeur ce jour-là. Il déclare avoir conduit les proches de Jacquelin Juliette à la morgue de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo pour son autopsie, en suivant les ordres de ses supérieurs.

Il a dit avoir dû prendre les déclarations des proches du défunt, qui auraient d’abord tenu à ce qu’un médecin privé participe à l’exercice avant de changer d’avis. Il aurait ainsi pris les statements d’un cousin de la victime en ce sens. Des lacunes ont cependant été relevées dans ces documents. Pour cause, elles ne comportent ni les initiales du cousin de la victime ni celles du policier et aucune ligne n’a été tracée en bas de la dernière phrase, alors que le Police Instructions Manual le requiert. Me Nataraj Muneesamy a demandé à la cour de lui adresser un warning of perjury dû à plusieurs incohérences. Il le rappellera toutefois à la barre lors de la prochaine audience.

Par ailleurs, Sweta Juliette a présenté en cour un t-shirt jaune portant des tâches brunâtres qu’elle aurait conservé. Elle affirme qu’il s’agit du vêtement maculé de sang que portait la victime le jour de son agression et qu’elle ne l’aurait jamais lavé. Le vêtement, qui n’a pas été examiné par la police jusqu’ici, a été récupéré et mis sous scellé par un officier de la cour. Pour rappel, la mort de Jacquelin Juliette a été attribuée à un œdème pulmonaire aigu, mais son entourage insiste qu’il s’agirait d’une tentative de cover-up après qu'il a été victime de brutalités policières.

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