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15 mars 2025 19:06
Ils font danser les bâtons... Et, entre défilés et performances, ces garçons font la fierté du collège Queen Elizabeth avec leurs amies les majorettes, établissement qui propose la pratique de cette discipline, associée depuis plusieurs années aux célébrations de la fête nationale. Quelques majors nous racontent leurs engagements...
Les chars de la SMF (Special Mobile Force) n’ont pas été les seuls à avoir particulièrement attiré les regards.Car, avec leurs amies majorettes, associées depuis plus longtemps aux célébrations de la fête nationale, les majors, à travers leur défilé, leur prestation et leur performance avec leur bâton, ont également brillé ce mercredi 12 mars au Champ de Mars, lors de la célébration des festivités marquant les 57 ans de l’indépendance du pays et les 33 ans depuis que l’île a accédé au statut de République, et ce malgré une pluie battante au moment de leur prestation. C’est la deuxième année que la troupe des majorettes du Queen Elizabeth College a paradé avec des garçons ayant rejoint la formation.
Loin de là le cliché selon lequel cette discipline doit être pratiquée seulement par des filles, avec leur costume, leurs bottes et leur fameux bâton virevoltant. Désormais, la pratique évolue et accueille à bras ouverts des garçons. Ces stéréotypes sur la sexualisation de certaines pratiques artistiques et sportives tendent ainsi à disparaître. Et c’est tant mieux. Ce mercredi, ils étaient donc neuf, beaux et élégants dans leurs uniformes, coiffés de couvre-chefs, défilant en ordre et en cadence au rythme de la fanfare de la police, en rangées harmonieuses, avec une démarche assurée, brandissant et tournoyant leurs bâtons dans l’air au cours d’une chorégraphie énergique et synchronisée.
«En 2024, ils étaient débutants, et cette année, ils ont atteint un bon niveau et se sont retrouvés au-devant de la scène», nous confie leur coach Jennifer Chung Chai Tsang-Ng, en parlant des garçons qui, depuis quelques années, font leur petit bonhomme de chemin au sein du groupe qui, il y a encore quelques années, se composait uniquement de filles. Mais maintenant, il faut aussi compter avec les boys. Ce n'est pas Kisnen Canhyee, 17 ans, étudiant en Grade 11, qui dira le contraire. «Ça a été ma première parade comme major pour les célébrations de la fête nationale. Ce fut une expérience extraordinaire. Certes, il a fallu faire face à des difficultés, comme le mauvais temps, mais nous nous étions bien préparés et il nous fallait tout donner pour aller jusqu'au bout, malgré la pluie», nous confie Kisnen, qui se dit honoré d'avoir pu assurer le show malgré les conditions, et ce devant d'importants invités, dont Narendra Modi.
C'est en 2024 qu'il a rejoint la troupe. «À un moment, encouragé par les anciens majors qui évoquaient une expérience unique au sein de la troupe, je me suis dit : "Si je ne tente pas, si je n’essaie pas, je ne saurai jamais si c’était fait pour moi ou non. Je me suis lancé et j’ai eu le goût de le faire"», ajoute Kisnen en revenant sur cette belle année de préparation : «Ça a été tout un parcours. Avec les autres majorettes et majors, on a connu des hauts et des bas, on a ri ensemble, on a pleuré ensemble, on a travaillé ensemble, et c’est tout cela qui m’a forgé. C’est une activité à la fois physique et mentale. On s’est beaucoup donnés pendant les vacances. Ça m’a appris la rigueur et l’effort du travail. Avant, j’étais très timide, mais maintenant je suis plus confiant et plus sûr de moi. Cette discipline n’est pas qu’une affaire de filles. Les garçons y ont aussi leur place et nous l’avons prouvé à travers le show que nous avons délivré», souligne Kisnen, fier de lui et de ses amis.
Émotion
Vegam Virasami, 18 ans et étudiant en Grade 13, était lui aussi en action ce mercredi au Champ de Mars, et c’est avec beaucoup d’émotion qu’il a vécu sa dernière parade : «J’ai intégré le groupe lors de ma première année au collège en 2020. Ma maman voulait être majorette et c’est une activité qu’il n’y avait pas dans son école. C’est donc pour elle, et grâce à elle, que je me suis intéressé à cette discipline. C’était quelque chose que j’aimais beaucoup et que j’ai voulu essayer. C’est à la fois physique et mental, et cela impose aussi beaucoup de discipline. C’est ma deuxième participation à une fête nationale, et la plus grande récompense, c’est de se dire qu’on a pu le faire. C’était difficile, mais on l’a fait. Comme c’est ma dernière année comme major, avoir pu être en action devant une personnalité comme Narendra Modi compte beaucoup pour moi. Ça va rester un beau souvenir», nous confie le jeune homme, qui affirme avoir beaucoup appris en étant major, mais aussi de sa coach Jennifer Chung Chai Tsang-Ng.
«Elle s’est beaucoup donnée pour nous. Elle nous a aidés à nous dépasser. C’est une activité qui demande beaucoup. Certes, au départ, comme je suis un garçon, j’avais des remarques – même de mes amis – qui disaient que c’était une discipline pour les filles, mais je ne regrette pas mon choix. Franchement, ça a changé ma vie. Ça m’a appris une rigueur et des valeurs qui m’accompagneront tout au long de ma vie. Il faut dire aussi qu’on reçoit beaucoup d’encouragements de personnes qui aiment ce que nous proposons. Aujourd’hui, je suis également plus confiant, car ce n’est pas facile de se retrouver devant un public», nous déclare Vegam en nous parlant de sa passion.
Un autre étudiant, Shambasivam Carpanen, 17 ans, étudiant en Grade 12, gardera également de bons souvenirs de la fête nationale 2025. «J’étais en action pour la deuxième fois au Champ de Mars pour la fête nationale. C’est toujours incroyable de se produire devant des personnalités comme Narendra Modi. La pluie s’est invitée à la fête, mais nous n’avons rien lâché. Nous avons reçu beaucoup d’encouragements, et cela fait plaisir», nous dit Shambasivam en revenant sur ses débuts : «J’ai toujours vu les majorettes en action, surtout pendant la fête nationale, et je me suis donc dit : "Pourquoi ne pas tenter l’expérience ?" Puis, pour moi, cela a aussi été une activité pour maintenir un équilibre avec les études», conclut le major, heureux d'avoir pu, pour une deuxième année, assurer le show et faire danser les bâtons pendant la fête nationale...
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