Maurice sous le charme d’une championne du monde

Elle est venue et elle a conquis. La visite de la championne du monde junior Divya Deshmukh restera à jamais gravée comme l’un des plus grands moments de l’histoire des échecs à Maurice.

La star indienne était à Maurice du 7 au 12 février pour un séjour qui s’est avéré très médiatisé. La venue de la championne junior des échecs a nécessité une préparation de plusieurs mois. Celle-ci s’est faite par un concours de circonstances car la Mauritius Chess Federation (MCF) avait dans ses plans l’intention de faire venir une grande figure de la discipline à Maurice et par la même occasion la jeune femme qui a beaucoup entendu parler de Maurice avait pour ambition de visiter l’île.

«Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance d’avoir la visite d’une championne du monde à Maurice. La venue de Divya Deshmukh a été un succès retentissant pour notre petite fédération, de même que pour la communauté des échéphiles à Maurice. Cet évènement restera à jamais inoubliable», commente Patrick Li Ying, vice-président de la MCF. Divya Deshmukh a fait le déplacement à Maurice en compagnie de son père Jitendra. La jeune femme était la vedette le 8 février au Mauritius Gymkhana Club à Vacoas. Une journée bien remplie l’attendait, avec notamment une conférence de presse, et, aussi, le dévoilement d’un échiquier en plein air. Cet événement a accueilli aussi Dharam Gokhool, le président de la République, qui n’a pas hésité à échanger quelques coups avec la championne du monde en titre. Cette journée s’est poursuivie par une confrontation simultanée entre la championne des Olympiades des Échecs 2024 et 20 échéphiles mauriciens.

Une rencontre qui a tourné à l’avantage de Divya Deshmukh mais qui a quand même permis aux locaux d’enrichir leurs expériences face à une pointure mondiale. Un moment exceptionnel pour les Mauriciens. «Se mesurer à des joueurs de haut niveau n’est pas une première pour moi, mais face à une championne du monde, c’est plus compliqué. Ce match est mon premier duel de 2025 et même si la saison n’est pas encore lancée, il fallait sortir le grand jeu. C’est une bonne expérience, car plus nous affrontons des adversaires expérimentés, plus nous enrichissons nos connaissances. Ces joueurs sont des professionnels, ils se dévouent uniquement aux échecs et nous avons beaucoup à gagner en les côtoyant», souligne Hoolan Naipal.

Lors de la journée de dimanche, Divya Deshmukh a animé un «Masterclass» avec les échéphiles mauriciens. Durant cet échange, la jeune Indienne de 19 ans a analysé deux de ses meilleures parties disputées en 2024. Elle a expliqué à l’assistance comment gérer une partie ainsi que les nombreux facteurs à prendre en considération. Une interaction qui a beaucoup plu à Benitot Ah Kye. «Divya Deshmukh nous a agréablement surpris par son humilité, sa proximité avec les gens et sa connaissance des échecs. C’était intéressant de pouvoir la confronter pendant le match de samedi. J’ai réussi à faire jeu égal pendant un moment, mais elle a fini par prendre le dessus. Ce qui montre l’étendue de son talent. Elle nous a également impressionnées lors de la masterclass. Sa façon d’aborder les matches et comment les gérer est incroyable. L’Inde est un pays qui regorge de talent et ils ont aussi un bon encadrement, ce qui leur permet de produire des joueurs exceptionnels», avance Benitot Ah Kye.

Lundi, la jeune championne a rendu une visite de courtoisie à Deven Nagalingum, ministre de la Jeunesse et des Sports en compagnie de son père Jitendra et de Hurrynarain Bhowany, président de la MCF. Les discussions ont porté sur la pratique des échecs dans la Grande Péninsule et les moyens qui pourraient aider à vulgariser cette discipline à Maurice. Avant de remettre le cap sur la Grande-Péninsule, Divya Deshmukh, a profité de son séjour à Maurice pour visiter le pays. Elle a pu se rendre dans plusieurs endroits, notamment aux Gorges de la Rivière-Noire, à Blue-Bay, Grand-Bassin et l’île aux Cerfs, entre autres. Des souvenirs mémorables pour la jeune championne du monde ainsi que pour les échéphiles mauriciens.