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Agression sanglante à Vallée-des-Prêtres

«Mo pou touy twa zordi», aurait lancé Dilchad Delbar (Ben Laden) à Rakesh Gorayah (Poul)

Ce jeune homme de 30 ans a subi plusieurs graves lacérations.

Une nouvelle agression sanglante qui choque l’île Maurice. À l’heure où nous mettions sous presse, Rakesh Gorayah se trouvait toujours à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Jeetoo entre entre la vie et la mort. Ce jeune homme de 30 ans, habitant Vallée-des-Prêtres, plus connu sous le sobriquet de Poul, a été admis d’urgence dans cet établissement hospitalier le vendredi 2 mai après avoir été victime d’une agression sauvage à son domicile.

Le trentenaire se préparait pour se rendre à un nikaah (un mariage religieux musulman) chez un membre de sa famille qui habite le voisinage lorsqu’il a été attaqué à l’arme blanche par un dénommé Ben Laden, de son vrai nom Dilchad Delbar. Ce dernier est très connu des services de police. Il est actuellement en liberté provisoire. La police avait logé une charge provisoire de «causing explosion likely to endanger life» après l’agression d’un ami de son frère en mars dernier. Ben Laden fait, cette fois, l’objet d’une enquête pour «attempt at murder».

C’est un ami de Rakesh Gorayah qui a porté plainte à la police après l’agression de celui-ci. Ce jeune homme de 24 ans explique qu’il se trouvait chez lui vers 16h45 lorsqu’il a entendu un bruit inhabituel à l’extérieur. Lorsqu’il est sorti, il a vu, dit-il, plusieurs membres de la famille Delbar s’en prenant Rakesh Gorayah. Il souligne qu’il a tenté de calmer les esprits. C’est alors que Ben Laden aurait lancé la phrase «mo pou touy twa zordi» à son voisin avant de lui assener plusieurs coups avec une arme tranchante d’environ 75 cm. Il aurait ensuite pris la fuite avec les membres de sa famille.

À son arrivée à l’hôpital Jeetoo, Rakesh Gorayah a été tout de suite été emmené au bloc opératoire. «Ben Laden inn koup so zorey, so likou, so de lame et enn bout so vant. Poul inn perdi boukou disan. Monn al get li lopital gramatin. Li touzour dan ICU. Li pa tro kapav koze», nous dit un ami. Un autre membre de sa famille confirme que son état est préoccupant. Madhuri, la mère de Rakesh Gorayah, s’est exprimée à notre confrère de Channel News le jour fatidique. Elle affirme que ce n’est pas la première fois que son fils est agressé par les membres de la famille Delbar. «Linn deza gagn problem ek zot avan. Lapolis pa ti fer nanye. Li ant lavi ek lamor zordi», s’insurge l’habitante de Vallée-des-Prêtres.

L’agression de Rakesh Gorayah aurait pour toile de fond un délit sexuel allégué. Pour cause : une adolescente de la famille Delbar a consigné une plainte à la police en présence de sa mère où elle accuse le dénommé Poul d’avoir baissé son pantalon pour lui montrer ses parties intimes et d’avoir tenu de graves propos à caractère sexuel devant elle avant de lui faire un doigt d’honneur. La police a déjà ouvert une enquête. L’entourage de Rakesh Gorayah nie ces allégations. Sa mère et ses proches prient, par ailleurs, pour son prompt rétablissement.

Ben Laden était, quant à lui, toujours en cavale à l’heure où nous mettions cet article sous presse.

Me Neil Pillay, avocat de Rakesh Gorayah : «Que la police prenne les actions appropriées»

Il dénonce. Me Neil Pillay, avocat de Rakesh Gorayah, est venu de l’avant ce samedi 3 mai lors d’un point de presse, avec à ses côtés Saddam Delbar, frère du suspect toujours en fuite et décrit comme un ami de Rakesh Gooryah. «Beaucoup de policiers font leur boulot correctement, mais il y a des brebis galeuses (…) Je pense qu’il y a un manque de sérieux qui prédomine dans cette affaire. Il y a eu tellement de cas où nous voyons que la police ne prend pas d’action ou ne prend pas d’action appropriée», a déclaré Neil Pillay. Saddam Delbar a, lui, tout simplement dit : «Sa piti-la li inosan dan sa zafer-la, il avait besoin de protection, il avait été menacé (…) Qu’il y ait une égalité de traitement pour tous et que justice soit faite.» 

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