Mon lien très spécial avec le Père Laval

De nombreux fidèles se rendront à Sainte-Croix, dans la nuit du 8 au 9 septembre, pour prier et rendre hommage à celui qui a consacré sa vie aux plus pauvres...

Une île en marche... Car, le temps du pèlerinage du Père Laval, rendez-vous spirituel majeur qui aura lieu dans la nuit du 8 au 9 septembre, des dizaines de milliers de fidèles de différentes communautés convergeront, dans la foi et la prière, vers le tombeau de l’apôtre des pauvres et des affligés, à Sainte-Croix. Ce rassemblement, qui commémore cette année le 161e anniversaire de la mort du Bienheureux Père Laval, a une signification très spéciale pour de nombreux Mauriciens, et beaucoup, au-delà de la commémoration pendant le mois de septembre, ont avec lui un lien très fort.

Pour Isabelle Brossier, par exemple, l’apôtre de l’île Maurice est au centre d’un événement très important de sa vie. «Pour moi, le Père Laval a fait un miracle. Mon fils Sébastien, qui a maintenant 20 ans, est né plus tôt que prévu, alors que j’étais enceinte de sept mois. Je devais accoucher à la clinique, mais je n’avais pas pu, car il n’y avait pas les appareils nécessaires. Je me suis donc retrouvée à l’hôpital. Une fois sur place, le médecin m’a informée que le cordon ombilical s’était enroulé autour du cou de mon bébé et qu’il fallait que j’accouche tout de suite. Quand j’étais sur la table d’opération, j’ai dit au médecin de demander un miracle au Père Laval. Dans ce moment-là, c’est à lui que j’ai pensé. Le médecin m’a répondu : «Père Laval fini fer enn mirak pou ou.» Je me souviens très bien de ce moment et je m’en souviendrai pour toujours», nous confie Isabelle en revenant sur cet épisode de sa vie.

«Mon fils est resté un mois à l’hôpital, car il était trop petit. Il pesait 950 grammes. Il a quitté l’hôpital à 1,1 kg. Si on a pu traverser tout cela, je suis convaincue que c’est grâce au Père Laval. Quand j’ai quitté l’hôpital, je suis partie tout de suite faire une prière au caveau, et cela avant même de rentrer à la maison. J’ai depuis une grande dévotion pour lui», poursuit-elle. Le Bienheureux est omniprésent dans son cœur : «Je le considère comme un père. Je lui parle tout le temps. Je lui confie tout : mon état d’esprit, mes journées ou encore mes prières. Il est au cœur de ma vie. Maintenant, mon fils est à l’université et il porte, parmi ses prénoms, le prénom de Désiré en hommage au Père Laval. Chez moi, bien évidemment, il a une place privilégiée dans mon coin de prière, et tous les matins et tous les soirs, j’y allume une bougie. Bien évidemment, à chaque fois que c’est possible, et particulièrement pendant le mois de septembre, je vais me recueillir au caveau. J’ai définitivement un lien très fort avec le Père Laval. Il me réconforte, il me donne de la force...»

Giovanni Ramos, un autre fidèle, a aussi une histoire particulière avec le Père Laval. «Étant issu d’une famille très catholique et pratiquante, le Père Laval a toujours occupé une place importante dans ma vie. Mon grand-père se prénommait Laval et mon premier prénom est Désiré, ce qui crée déjà un lien particulier. En replongeant dans mes souvenirs d’enfance, je me revois dans les années 1985, lorsque la visite au caveau du Père Laval était une sortie que ma sœur et moi attendions avec impatience. Nous prenions beaucoup de plaisir à aller prier au caveau, avant de poursuivre par un passage à l’église de Sainte-Croix. Un événement marquant de mon enfance fut la visite du pape Jean-Paul II en 1989. Je garde encore en mémoire l’image de ce grand moment de ferveur, lorsqu’il s’était recueilli devant le tombeau du Père Laval. J’avais alors 9 ans et, profondément touché, j’avais écrit une lettre au saint-père après sa visite. Quelle joie de recevoir, peu de temps après, une réponse de son secrétaire !» nous raconte Giovanni en replongeant dans ses souvenirs.

Un autre moment marquant pour lui a été la visite du pape François à Sainte-Croix en 2019 : «Je m’étais à nouveau rendu au caveau pour voir le pape François. Aujourd’hui encore, je me rends chaque dimanche à la messe de Sainte-Croix. Ce n’est pas l’église la plus proche de mon domicile, mais j’y vais par choix et par fidélité. La simplicité des gens, la ferveur qui y règne et la paix qui s’en dégage m’émeuvent toujours. Je m’y sens profondément bien, et je sais au plus profond de mon cœur que mes prières y sont entendues.»

Comme Giovanni, ils seront nombreux ce lundi et ce mardi à porter et à solliciter le Père Laval dans leur prière. Tout un programme a été établi pour que ces deux jours se passent dans de bonnes conditions. La messe d’ouverture du pèlerinage le 8 septembre aura lieu à 17h30 et sera présidée par le père Jérôme Devassy. La cérémonie sera animée par la paroisse Saint-Cœur-de-Marie, Petite-Rivière. La messe solennelle du pèlerinage le 8 septembre aura lieu à 20 heures et sera présidée par Mgr Jean Michaël Durhône. La cérémonie sera concélébrée par plusieurs prêtres du diocèse, animée par la paroisse de Sainte-Croix et retransmise en direct sur la MBC TV.

La dernière messe, le 8 septembre, sera célébrée à 23 heures. Pour cette célébration eucharistique, les ZVZ (Zezi Vre Zom) seront responsables de l’animation. Cette messe sera transmise sur la page Facebook de CAPAV, l’organe audiovisuel du diocèse de Port-Louis.  Le 9 septembre, à 16 heures, une messe sera animée par la diaspora rodriguaise, agaléenne et chagossienne. La diaspora des îles est particulièrement invitée à y participer. Le programme au complet est à consulter sur le site du diocèse : www.dioceseportlouis.org.

À partir de ce lundi, de nombreux Mauriciens marcheront ainsi vers Sainte-Croix : une occasion pour ceux et celles qui ont un lien spécial avec le Père Laval de rendre hommage à celui qui est un support dans leur vie...