La candidature de Jacques Pereira pour être principal du collège Père Laval provoque actuellement une polémique
Il se dit «blessé et révolté.» Jacques Peirera, dont la nomination comme principal du collège Père Laval est contestée par la PSSA (Private Secondary Schools Authority), organisme qui gère les collèges privés, ne se laissera pas faire. «On dit trop de choses fausses sur moi», dit-il. Pour lui, une chose est sûre : «On veut ma tête.»
C’est l’éventuelle nomination de Jacques Pereira comme principal à la tête de ce collège qui a tout déclenché. Ayant assuré cette fonction par intérim depuis janvier 2003, Jacques Pereira a envoyé sa candidature à trois reprises pour occuper le poste de principal. Or, la PSSA conteste sa nomination. Raison évoquée ? Jacques Pereira n’a pas les qualifications requises d’après, le Pay Research Bureau (PRB) .
La PSSA s’arrête surtout sur la partie ‘A Level’ des qualifications de Jacques Pereira. Selon cet organisme qui gère les collèges privés, Jacques Pereira ne possède pas «deux A Levels at the same sitting.» Pour un responsable de la PSSA : «Il n’y a pas d’injustice dans le cas de Monsieur Pereira. Il n’est pas éligible au poste de principal car il ne possède pas 2 A Levels at one and same sitting comme le stipule le rapport du PRB. Nous appliquons les règlements.»
Or, c’est ce même rapport du PRB que Jacques Pereira brandit pour sa défense. «Il n’y a aucune mention de ces 2 A Levels at one and same sitting. En plus, j’ai mon Bachelor in Education. Je suis éligible.» À lire le rapport du PRB, Jacques Pereira a effectivement raison.
D’après les sections 1.4, 1.6 et 1.8 nulle mention n’est faite de ce litige «one and same sitting.» Le rapport fait mention d’un «post A Level Degree from a recognised University/Institution with at least five years teaching experience» pour le poste de principal. Interrogé quant à cette non-obligation de ‘2 A Levels at one and same sitting’, le responsable de la ‘Pay Research Bureau’ persiste dans cette même direction. Ainsi, selon lui, le terme ‘A Level’ « veut tout dire. » «Du moment qu’on parle de ‘A Level’, il faut automatiquement comprendre que cela veut dire ‘ 2 A Levels’ at one and same sitting », nous dit-il.
Depuis lundi dernier, le collège Père Laval, Sainte Croix, vit à l’heure des manifestations. Sit-in, veillée nocturne, refus des élèves d’entrer dans les classes, manifestation devant le bureau du Premier ministre : les membres du Parent-Teacher Association ne reculent devant rien pour réclamer haut et fort la nomination de Jacques Peireira comme principal de ce collège.
Dans ce concert de louanges autour de Jacques Pereira, la fausse note est venue du syndicat du personnel enseignant des collèges catholiques. La présidente, Lysie Ribot, ne mâche pas ses mots : «Nous dénonçons l’attitude des autorités catholiques pour leur non-respect des droits des travailleurs en offrant la direction d’un collège à une personne non qualifiée pour ce poste au détriment d’autres candidats dûment qualifiés. Nous dénonçons aussi l’attitude de la nouvelle équipe du BEC, qui, pendant toute une année, a essayé de titulariser M. Pereira même s’il n’est pas qualifié d’après le PRB, la PSSA, l’Education Act, et l’appel du BEC comme confirmé dans le communiqué du 21 octobre.»
Malgré cette absence de solidarité, Jacques Peirera, lui, est déterminé et lâche. «Je vais lutter.» Une première lueur d’espoir déjà avec d’abord la rencontre du Premier ministre avec le l’Association des parents d’élèves du collège Père Laval et ensuite le communiqué émis par le Conseil des ministres. Lequel communiqué fait mention d’une «solution urgente» bientôt «qui serait à la satisfaction de toutes les parties concernées.»
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Steven Obeegadoo : «Pas de ‘2 A Levels at one and same sitting’ dans le PRB»
Steven Obeegadoo va dans le même sens que Jacques Pereira. Le ministre de l’Éducation confirme qu’il n’est pas mentionné dans le rapport du PRB qu’il faut avoir ‘2 A Levels at one and same sitting’ pour être éligible au poste de recteur. « Nous avons approché le PRB pour lui faire état de cela et l’organisme nous a répondu que c’est comme cela qu’il interprète le rapport. Il est temps de changer tout cela. Il y aura des discussions et il faudra l’accord de tout le monde dans le milieu de l’éducation pour changer cela.» Pour Steven Obeegadoo, l’affaire Pereira a permis de faire surgir des vieux règlements qui méritent des changements : «Peu importe at one , two ou three sittings, si une personne est qualifiée pour un poste, où est le problème». Une question sur l’affaire Pereira est prévue à l’Assemblée nationale mardi prochain.