«Nous ne dépendons pas de l’État pour ce projet», dit Hervé de St-Pern
Tengur est content. Tous les enfants, indépendamment de leur religion, auront accès au collège Sainte-Marie, l’institution catholique payante qui sera opérationnelle à partir de janvier 2005.
Pour Suttyhudeo Tengur, président de la Government Hindi Teachers’ Union (GHTU), cette initiative des autorités catholiques, est fort «louable». (Voir sa déclaration plus loin).
Dans l’affaire des 50% des places réservées dans les collèges catholiques, Suttyhudeo Tengur a eu gain de cause en Cour suprême et au Conseil privé de la Reine qui décrètent illégal le recrutement sur une base religieuse dans les collèges catholiques subventionnés par l’État.
Les critères d’admission dans les collèges catholiques ont été son combat pendant ces dix dernières années.
Le ‘Sainte-Marie’, qui est pourtant lui un collège payant, ne fera pas de discrimination pour le recrutement des élèves, ce qui ne peut que plaire à Suttyhudeo Tengur.
«Le collège accueillera les enfants de toutes confessions religieuses car c’est notre tradition. C’est pareil dans toutes nos écoles», souligne le père Hervé de St Pern, le directeur du Bureau de l’Éducation Catholique (BEC).
«Tout va très vite se concrétiser », assure Hervé de St Pern.Un collège mixte à Rs 3,800 par mois, une éducation catholique assurant la promotion de la personne et basée sur l’Évangile, une priorité pour la personne humaine et son développement, telles sont les spécificités du tout dernier établissement catholique, le collège Sainte-Marie.
«Si on vient avec un collège payant, c’est parce qu’on nous l’a demandé. Après le jugement du Conseil privé de la Reine, beaucoup de parents nous avaient fait savoir qu’ils étaient en faveur d’un collège payant», souligne Hervé de St Pern.
1967, le gouvernement annonce l’éducation gratuite et 37 ans plus tard, l’éducation payante est réintroduite. «Beaucoup de Mauriciens catholiques et non-catholiques ont souhaité l’ouverture d’un collège catholique également pour répondre aux besoins des parents de milieux plus aisés qui souhaitent eux aussi offrir à leurs enfants une éducation catholique. Après mûre réflexion, j’ai accepté de proposer un projet pour la mise sur pied d’un tel collège», explique Mgr Maurice Piat dans une brochure qu’il adresse aux parents dont les enfants se trouvent en primaire.
Il est le tout dernier des 13 collèges catholiques et il a déjà une renommée. Au programme d’études : quatre filières proposées aux élèves . Selon leurs aptitudes et leurs projets d’avenir. Chaque élève pourra choisir de suivre la filière qui mène au ‘School Certificate (GCE ‘O’), au Higher School Certificate (GCE ‘A’), le Bac International ainsi que l’IVTB et City & Guilds.Plusieurs matières y seront également enseignées.
Les élèves du collège Lorette de Curepipe (Junior School) et ceux du collège Lorette de Vacoas, deux établissements primaires catholiques payants, seront admis en priorité et les places restantes seront offertes aux premiers inscrits. Le diocèse de Port-Louis se réserve tous les droits d’admission.
En sus des frais d’inscription, les parents devront aussi débourser Rs 3,800 par mois pour les frais de scolarité de leurs enfants. «Nous ne dépendons pas de l’État pour ce projet. Pour être arrivés à la somme de Rs 3,800 par mois, nous avons fais une étude et cette somme correspond aux coûts des services que nous allons proposer », nous explique Hervé de St Pern.
Les parents ayant des enfants fréquentant le collège Lorette de Curepipe(primaire) et le collège Lorette de Vacoas ont jusqu’au 31 août pour se manifester. Si les 90 places qui sont réservées aux élèves des deux collèges primaires catholiques ne sont pas remplies, les membres du public pourront alors faire leur demande d’admission. «Nous allouerons ces places sur une base de ‘ first come, first serve’».
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Réactions
Ci -dessous quelques réactions sur l’arrivée du collège Sainte-Marie
Steven Obeegadoo, le ministre de l’Education : «Je n’ai pas de détail à ce sujet»
Le père Labour, vicaire général : «Tout le monde connaît le succès des collèges catholiques aussi bien quand ils étaient payants que lorsqu’ils se sont trouvés à l’intérieur de l’Éducation dite gratuite mise en place par le gouvernement. Les gens continuent à revendiquer leur choix et sont prêts à payer un prix pour cette liberté. Un important public catholique a fortement désiré que l’Église mette sa compétence dans la mise en place d’un collège payant. Pourquoi pas?»
Suttyhudeo Tengur, président de la Government Hindi Teachers’ Union (GHTU) :
«. Je trouve fort louable l’initiative du BEC d’ouvrir un collège payant auquel tous les enfants auront accès. Je suis favorable à cette idée car il faut avoir plusieurs types
d’écoles à Maurice pour que chaque parent puisse choisir le type d’éducation qu’il veut offrir à son enfant. Ce sont généralement des personnes qui ont les moyens qui se tourneront vers cette école.»
Denis Grandport, président de la Fédération des Associations des Parents-Enseignants des collèges catholiques, interrogé, entre autres, sur le fait que le collège Sainte-Marie, sera ouvert aux enfants de toutes les confessions religieuses : «Ce sont les parents qui ont fait une telle demande. Il faut aussi que le BEC s’assure que grâce aux bourses, des enfants moins aisés auront accès à ce collège.»
Clifford Maniacara de la Fédération des PTA’s des écoles catholiques, lui aussi interrogé, entre autres, sur le fait que le collège payant catholique sera ouvert aux enfants de toutes les confessions religieuses : «Nous saluons l’initiative du BEC.»