• Manisha Ramdass, 34 ans, meurt d’une septicémie après une opération de la thyroïde - Deepak : «Ki sanla inn fote pou ki mo madam inn mor ?»
  • MMA Awards : le Tribeca Mall en fête
  • Relativité salariale : patronat-gouvernement, le grand face-à-face
  • Jiu-jitsu brésilien : Maurice s’offre sept médailles aux Mondiaux de Nagoya
  • Kick-boxing – Coupe du monde en Ouzbékistan : Fabrice Bauluck, un fabuleux champion du monde
  • Pravind Jugnauth : encore des annonces avant la dissolution du Parlement
  • Entre dissolution et dernière course aux promesses
  • Ras Do chante les beaux jours
  • Malad leker pe fer twa trouv zekler ?
  • Troubles urinaires : des gestes simples pour prévenir et guérir

Les langues orientales au primaire, oui, mais après ?

edu.jpg

Jennifer Lim, enseignante de mandarin, et ses élèves

Les langues orientales au primaire: sujet de discorde, matières comptant pour les examens qui donnent lieu à un débat. Le sujet divise. Mais qu’en est-il au secondaire ? Est-ce qu’une fois les examens du CPE terminés, ces mêmes élèves continueront au secondaire à étudier ces langues qu’ils ont d’ailleurs étudiées pendant six ans à l’école?

Selon un rapport de la Private Secondary Schools Authority (PSSA) qui date de fin juin 2001, la langue hindi est enseignée dans 70 collèges privés du pays, regroupant un total de 12 000 élèves qui étudient cette langue. Le mandarin est étudié, selon ce rapport, dans deux collèges, par un total de 200 élèves, alors que le tamoul est enseigné dans deux collèges à un total de 132 élèves. Ce rapport de la PSSA fait aussi état d’un collège qui enseigne le télégou à un total de 90 élèves. “Le rapport pour l’année 2002 sera prêt d’ici quelques mois”, nous fait part un officier de la PSSA.
Ce qui est problème au primaire ne l’est pas au secondaire, notamment au collège London à Port-Louis. Dans ce collège, les langues orientales: le mandarin et l’hindi, sont très prisées. Le collège se compose d’une petite  population de sino-mauriciens et d’élèves d’autres communautés. “Il ne faut pas penser qu’il n’y a que des sino-mauriciens qui se tournent vers le mandarin. Beaucoup d’élèves d’autres communautés désirent aussi se lancer dans l’apprentissage de cette langue”, nous dit Jennifer Lim, enseignante de mandarin.  “Dans le milieu secondaire, le contexte est tout à fait différent.  On ne peut pas comparer l’étude des langues orientales au primaire avec l’étude de ces langues au secondaire. Au collège, un étudiant peut faire une langue orientale de la Form I à la Form III,  et changer par la suite lorsqu’on lui laisse le choix de ses matières pour ses classes supérieures. Un étudiant peut commencer à faire une langue orientale au début et puis ne plus continuer par la suite”, nous dit-elle. 


Le mandarin, problème au primaire, accessible au secondaire
Le collège London est, ainsi, un des deux collèges du privé à Maurice qui offre la possibilité à ses élèves d’étudier une langue orientale, notamment le mandarin, au niveau du School Certificate (SC) et celui du Higher School Certificate (HSC). “Les choses sont très drôles. Quand on considère le fait que le ministère de l’Éducation est en train, en ce moment, de tout faire pour que les langues orientales au primaire soient plus accessibles, la plupart des élèves ici n’ont pas eu l’occasion, malgré toute leur bonne volonté, d’étudier une langue orientale au primaire. Le même problème qui se pose actuellement, à savoir un manque d’enseignants de langue mandarin,  faisait obstacle: ces élèves ne pouvaient se familiariser avec  le mandarin”, nous explique Jennifer Lim. Pour elle, l’étude des langues orientales au primaire est en train de créer une psychose. “Les parents vont forcer leurs enfants à étudier une des langues orientales. Ce sera: ‘tu dois faire une langue orientale pour ne pas être pénalisé”, nous dit-elle. À l’heure où le manque d’enseignants de mandarin au primaire se retrouve au centre des débats actuels dans cette guerre de langues, Brandon Polydor en Form I a, lui, découvert cette langue par hasard, alors qu’il suivait un des cours de Jennifer Lim. “Je ne suis pas d’origine chinoise. Là où j’habite il y a beaucoup de travailleurs chinois. Je les ai souvent entendus parler et j’ai souvent eu envie de comprendre ce qu’ils disaient. Quand j’ai suivi ce cours de mandarin, j’ai décidé de me lancer un défi”, nous dit Brandon. Beaucoup de ces étudiants n’avaient pas eu l’occasion, au primaire, d’apprendre le mandarin. “C’est maintenant l’occasion pour moi de connaître cette langue et de la maîtriser car le mandarin est une langue internationale”, nous dit Tracy Chung Ming Kan, étudiante en Form V.


L’hindi
Les étudiantes d’hindi de cet établissement, non plus, ne sont pas d’accord avec le fait que les langues orientales soient contestées dans le milieu primaire. “Il ne faut pas associer la langue hindi à la religion. Il y a aussi beaucoup de personnes de la communauté hindoue qui ne savent pas parler hindi. C’est fréquent. C’est dommage de dire que certains vont être avantagés par rapport à d’autres”, nous dit Roopeksha. “Ici, les étudiants ont la chance d’étudier l’hindi à un niveau supérieur. On n’a pas encore introduit l’hindouisme. L’hindi et l’hindouisme sont deux matières très distinctes. L’hindi, c’est l’étude de la langue et l’hindouisme, c’est l’étude de la culture”, nous explique Rajni Beehary-Panray, l’enseignante d’hindi.  À l’institut Mahatma Gandhi, ceux qui souhaitent étudier une langue orientale à un plus haut niveau ont l’opportunité de le faire. Nous avons rencontré Tanuja Pudaruth-Beeharry, 25 ans, et Beegun Neerungun, 40 ans. Ils ont tous les deux choisi de se spécialiser dans la langue hindi. Ils font tous deux une maîtrise en hindi. “Les personnes qui contestent l’étude des langues orientales au primaire ont tort car ces langues offrent beaucoup d’opportunités. Il y a des perspectives de carrière à la radio: MBC et les autres chaînes de radios - surtout maintenant avec les nombreuses stations - et comme enseignants. C’est un domaine qui est appelé à devenir très populaire”, nous dit Tanuja Pudarath Beehary. Pour Beegun Neerungun, père de deux filles, la connaissance de l’hindi lui a permis de changer de métier. “J’étais garde-chiourme et maintenant je suis enseignant et je fais actuellement une maîtrise. Il faudrait que plus de personnes s’intéressent à l’étude des langues car elles offrent beaucoup de perspectives.

Archive: