Le Père Patrick Fabien aux cotés du père Henri Arthé
Dans l’entretien qui suit, le père Patrick Fabien, membre de la nouvelle plate-forme catholique, nous dit qu’il ne faut pas que les gens voient mal que les prêtres catholiques prennent la parole en public. “Les prêtres ont souvent pris la parole et ils vont continuer à le faire”, dit-il.
Q: Pourquoi la Plate-forme pour la comptabilisation des langues orientales au CPE-sans injustice’ a-t-elle été créée maintenant et non en 2001 lorsque la décision de comptabiliser les points des langues orientales au CPE avait été annoncée ?
R: Pourquoi maintenant ? Parce que lorsque la décision avait été annoncée en 2001, on avait parlé de langue optionnelle et on disait que cela n’allait pas causer d’injustice. Ce n’est qu’en 2004 que le gouvernement a annoncé quand les langues orientales allaient être appliquées et comment elles allaient être comptabilisées. Et c’est à partir de là qu’on s’est rendu compte que la formule donnait un avantage à ceux qui font six sujets sur ceux qui n’en font que cinq. Et ce n’est que maintenant qu’on est mis devant ce fait accompli.
Q: Ne pensez-vous pas qu’en prenant la parole maintenant, les prêtres catholiques contribuent au sentiment de malaise qui existe en ce moment, surtout suite aux dérapages de ces derniers temps liés à la religion ?
R: Cette nouvelle plate-forme est un peu spéciale. C’est une plate-forme qui regroupe beaucoup de catholiques qui ne sont pas que des prêtres. C’est une plate-forme qui n’est pas sectaire et qui a envie d’ouverture. Les prêtres ont souvent pris la parole et ils vont continuer à le faire. Cela ne doit pas être mal vu. Les gens nous avaient demandé à l’époque (le mouvement de dix prêtres) pourquoi les prêtres prenaient-ils la parole; comme si l’Église voulait s’imposer comme un contre pouvoir. Ce n’est pas cette image qu’on voulait faire passer. Peut-être que pour cette première fois, on s’était organisé trop vite. C’est pour cela, que cette fois-ci, nous avons pris notre temps. D’où les différents mouvements actuels qui se sont rassemblés pour créer et donner l’image d’une plate-forme qui travaille de concert.
Q: Mais qu’est-ce que la présence de prêtres va apporter de plus ?
R: Une idée m’est venue lorsque j’ai fait ce travail avec tous les autres membres : c’est que nous, les prêtres, n’avons pas d’intérêts en commun avec aucun parti. Nous sommes la seule institution dans le pays qui peut réunir des catholiques de différentes appartenances ethniques. Je pense que c’est un rôle irremplaçable et c’est, selon moi, à cela que nous, les prêtres, devons penser. Penser à notre rôle en tant que prêtres dans l’Église et dans le pays.
Q: La plate-forme, va-t-elle prendre position seulement sur les langues orientales ou va-t-elle aussi apporter des idées sur les 50% des places réservées dans les collèges catholiques ou encore réfléchir sur la question de critère social qu’a proposé l’État à l’Église ?
R: Si vous vous en souvenez, il y a de cela quelque temps, un mouvement ne regroupant que des prêtres (dix prêtres) avait pris position sur l’économie, les problèmes culturels et sociaux. Cette fois-ci, c’est pour les langues orientales. Je pense qu’on ne doit pas se mobiliser pour défendre l’intérêt d’une communauté. Quand on se bat pour quelque chose, cela doit être dans l’intérêt de tous les Mauriciens.. C’est cela que nous avons à coeur de faire.
Rencontre Obeegadoo/Plate-forme catholique
Une nouvelle rencontre est prévue pour demain
Les discussions sont enclenchées entre la nouvelle ‘Plate-forme catholique pour les langues orientales au CPE mais sans injustice’ et Steven Obeegadoo,le ministre de l’Éducation. Celui-ci a écouté les représentants de la nouvelle plate-forme qui ont proposé leurs idées pour qu’il n’y ait pas d’injustice dans la formule pour comptabiliser les points des langues orientales au CPE. “Nous constatons que le ministre Obeegadoo montre de l’intérêt pour ce qu’on propose”, nous a dit le père Henri Arthé. Une nouvelle rencontre est prévue demain, lundi. Lindsay Morvan, chairman de la Natresa, et Jean-Yves Violette, chairman du Centre culturel Nelson Mandela, tous deux membres de la plate-forme, nous ont aussi fait une déclaration sur la perception de certaines personnes qui contestent leur présence au sein de la plate-forme parce qu’ils occupent des postes dans des organismes de l’État. “Je ne suis à la solde de personne, je ne suis pas un paillasson”, nous a dit Lindsay Morvan. Pour sa part Jean-Yves Violette nous a fait la déclaration suivante: “Je ne vois rien de mal dans ce que je fais”.