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Quand Tengur et Maniacara s’en vont en pèlerinage

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Suttyhudeo Tengur et Clifford Maniacara

C’est presque devenu un feuilleton comportant plusieurs épisodes: “La guerre des langues” avec de nombreux protagonistes dont les deux principaux sont : Clifford Maniacara, le président de la Fédération des Associations des PTA’s des Écoles Catholiques (FAPEC-primaire) et Suttyhudeo Tengur, le président de la Government Hindi Teachers’ Union (GHTU). L’un lutte en faveur des langues orientales qu’il considère comme un “droit”, l’autre crie haut et fort que la comptabilisation des langues orientales aux examens du CPE est “une injustice”.

Alors que le ministre de l’Éducation, Steven Obeegadoo, avait annoncé la semaine dernière qu’il “remarque que les choses se calment autour de la question des langues orientales”, Clifford Maniacara et Suttyhudeo Tengur ne partagent pas cet avis. Pour eux, tous les moyens sont bons. Ils ont maintenant décidé de descendre sur le terrain pour faire entendre leur voix, tels des politiciens menant campagne.


Tengur aujourd’hui à Lallmatie
Pour Suttyhudeo Tengur, se rendre de maison en maison pour aborder le sujet des langues orientales lui permettra de conscientiser plus de personnes. “En me rendant de maison en maison, je  peux  ainsi exposer les points de vue de la GHTU sur le sujet des langues orientales à beaucoup plus de personnes. Je vais pouvoir les écouter et répondre à leurs questions”, nous dit le syndicaliste. Après une première rencontre avec les enseignants des langues orientales, Suttyhudeo Tengur est aujourd’hui à Lallmatie où, de porte en porte, il va s’attarder sur plusieurs sujets, dont, entre autres, les langues orientales, le critère social et les 50% des places réservées dans les collèges catholiques. De 9h00 à midi aujourd’hui, Suttyhudeo Tengur va entamer une marche à travers les rues de Lallmatie pour, dit-il, dire “la vérité”. 


“Je vais organiser une marche pour conscientiser les parents et les citoyens à leurs responsabilités. On va faire état de 8 résolutions de la GHTU à chaque personne dans toutes les régions que nous visiterons. Les parents inviteront par la suite leurs représentants au Parlement à veiller à ce que ces demandes soient considérées”, nous explique Suttyhudeo Tengur. (Les 8 résolutions concernant, entre autres, le critère social et une demande au Mauritius Examinations Syndicate (MES) pour  qu’il publie la liste des élèves admis dans chaque collège privé, public ou confessionnel). Interrogé sur le pourquoi de sa démarche, Suttyhudeo Tengur nous  a fait la déclaration suivante: “Cette démarche de me rendre de village en village, de ville en ville, de quartier en quartier me permettra d’avoir un contact direct avec  les parents, les principaux concernés,  pour les faire réagir quant à l’avenir de leurs enfants”, nous dit le syndicaliste. Après Lallmatie aujourd’hui, Suttyhudeo Tengur nous fait part de son intention de se rendre dans le maximum d’endroits. “Il faut que le gouvernement écoute enfin ce qu’on a à dire”, dit-il. Il annonce ainsi un calendrier très chargé et bien établi. Il prévoit ainsi d’être le 20 mars à Pamplemousses, le 28 mars à Rivière-du-Poste dans le Sud, le 4 mars à Goodlands, le 10 avril à Plaines-des-Roches, le 9 mai à La Laura dans l’Est et le 16 mai à Camp Fouquereaux.  


Clifford Maniacara aussi sur le terrain
Tout comme Suttyhudeo Tengur qui va de village en village et de ville en ville, Clifford Manicara fait aussi son pèlerinage à travers l’île. Lui qu’on qualifie de “pendant catholique de Suttyhudeo Tengur” a aussi commencé une série de “ses réunions d’explications” dans divers endroits de l’île. Il s’est déjà rendu à Vacoas, à Rose-Hill ou encore à Eau-Coulée, entre autres. Nous l’avons accompagné la semaine dernière à une de ses réunions d’explications où, à l’aide de feuilles de carton, il explique - comme un professeur le fait devant ses élèves - “le pont qui existe entre un enfant qui étudie une langue orientale et un autre qui ne le fait pas”. C’est à Curepipe, où il était invité par la famille Marie de Camp Rouillard, que nous l’avons accompagné. “Je me rends là où on m’invite car les gens sont dans le flou. Il y a beaucoup de personnes qui partagent le sentiment que la comptabilisation des langues orientales aux examens du CPE est une injustice. Elles veulent comprendre et elles veulent qu’on leur explique. C’est pour cela qu’elles nous invitent”, nous dit Clifford Maniacara. Pour Jean-Pierre Marie, le propriétaire de la maison qui accueillait ce soir-là Clifford Maniacara, le président de la FAPEC (primaire), et son secrétaire, Norbert Potié, “c’est important de bien comprendre le débat autour des langues orientales”. Il ajoute: “C’est pour cela que j’ai décidé d’inviter Clifford Maniacara chez nous où j’ai rassemblé une trentaine de personnes de la localité dans mon salon”. Pour lui, c’est un moyen de savoir comment les enfants qui ne font pas une langue orientale seront pénalisés, comme il l’a souvent entendu dire ces derniers temps. “S’il y a injustice, il va falloir y remédier”, nous dit Jean-Pierre Maurice.  Ce soir-là, à l’aide des feuilles de papier et de carton, Clifford Maniacara a expliqué à ces personnes “que la comptabilisation des langues orientales favorise certains élèves aux dépens d’autres”. Il a repris tous les arguments qu’il a utilisés lors de ses autres réunions d’explications ou encore dans ses conférences de presse, à savoir : “Les 43% d’élèves qui ne font pas une langue orientale, ‘l’aggregate’ d’un élève qui fait une langue orientale qui favorise ce dernier pour l’admission dans un collège ou encore l’absence d’égalité entre un élève qui fait 5 sujets et un autre qui en fait six”. À la fin de la réunion, les habitants de Camp Rouillard ont alors décidé de faire une pétition qu’ils ont dès le lendemain adressée au ministre de l’Éducation. Cette affaire de langues orientales semble prendre une tout autre dimension; c’est à se demander jusqu’ou iront les deux protagonistes de ce feuilleton qui fait déjà beaucoup parler de lui. Affaire à suivre…






Les 36 ans de l’Indépendance et les 12 ans de la République célébrés dans les écoles et les collèges

Paul Bérenger: “L’accès à une éducation de qualité s’est grandement amélioré durant ces trois dernières années”

Les 36 ans  de l’Indépendance et les 12 ans de la République de Maurice ont été célébrés dans toutes les écoles de Maurice, de Rodrigues et d’Agaléga jeudi dernier. Le quadricolore a flotté haut dans le ciel et le ‘Motherland’ a été chanté de toutes parts, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. C’était l’occasion pour Paul Bérenger, le Premier ministre du pays, de s’adresser à tous les jeunes, un moyen pour lui de leur dire qu’ils “doivent se préparer en tant que jeunes d’aujourd’hui à relever des défis”. Il a aussi souligné, en parlant de la réforme de l’éducation, que : “l’accès à une éducation de qualité s’est grandement amélioré durant ces trois dernières années”.
Dans son discours lu dans toutes les institutions scolaires de l’île, Paul Bérenger décrit la diversité des habitants de Maurice et la pluralité de ses cultures comme “une richesse inestimable”.  Il conseille aussi aux jeunes étudiants et étudiantes du pays non seulement de préserver l’unité nationale mais aussi de la consolider. “L’éducation à Maurice est devenue une force majeure pour l’émancipation personnelle et socio-économique de nos habitants”, dit-il. Selon lui, l’année 2004, sera l’année pendant laquelle l’on récoltera le fruit de nos efforts des années précédentes. “Nous verrons bientôt émerger une culture informatique  à travers l’inauguration de la cybercité d’Ébène”, souligne Paul Bérenger dans son discours.






Suttyhudeo Tengur adresse une lettre aux parlementaires

“L’État doit exercer un droit de regard sur les institutions qu’il finance”, écrit-il

Le président de la Government Hindi Teacher’s Union (GHTU) souligne dans une lettre qu’il a adressée à tous les parlementaires que la GHTU n’a à aucun moment “plaidé pour la nationalisation des collèges, mais demande simplement la suppression des places réservées dans les collèges privés et confessionnels et que l’admission se fasse sur la base de la méritocratie”, écrit-il dans cette correspondance. Suttyhudeo Tengur précise aussi que l’État doit exercer un droit de regard sur les institutions qu’il finance.

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