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Ces divinités qui “traumatisent”

C’était le ‘talk’ de la semaine dernière et on en parle encore. “Des divinités tamoules qui traumatisent des enfants”. Ce sont des mots que Clifford Maniacara avait lâchés lors du ‘grand journal’ du mercredi 25 février dernier sur les ondes de Radio Plus. Un commentaire qui a provoqué des remous tant et si bien que Clifford Maniacara a dû présenter des excuses.

Quelles sont donc ces “divinités”  qui traumatisent ? À cette question, Clifford Maniacara nous a déclaré la semaine dernière que c’était les parents des enfants catholiques qui l’avaient interpellé et avaient attiré son attention sur ces images figurant dans des manuels scolaires, qui, a-t-il dit, “peuvent traumatiser des enfants quand ces derniers  ne sont pas habitués à les voir”. Il a affirmé qu’en disant cela, il n’avait fait qu’être le porte-parole des parents. Au cours d’une conférence de presse mardi dernier, Clifford Maniacara est revenu sur ses propos. Il s’est excusé encore une fois. “Je n’avais pas l’intention de blesser une communauté. J’étais déstabilisé dès le début de l’émission par les propos de Suttyhudeo Tengur, l’autre invité sur le plateau de Radio Plus, ce mercredi-là. C’est sous l’effet de l’émotion que j’ai parlé. C’est ce mot ‘batchiara’ utilisé à mon égard qui m’a déstabilisé”, nous a dit Clifford Maniacara.
C’est au cours de cette même conférence de presse que la FAPEC (Primaire) a présenté à  la presse des extraits du manuel ‘Tamil Book for CPE’. Sur ces pages figurent les images de divinités tamoules Norbert Potié, le secrétaire de la Fédération des Associations des Parents-Elèves des Écoles Catholiques (FAPEC-primaire), s’est interrogé sur la présence de ces images dans le manuel. Les membres de la fédération ont toutefois modéré leur ton lors de cette rencontre avec la presse, Clifford Maniacara prenant lui-même très rarement la parole.  “On se demande quelle est la pédagogie derrière ces images dans ces manuels de langues orientales. Pourquoi les personnes concernées n’admettent pas qu’il y a là un mélange de langue et de religion. Il n’y a pas ce genre de mélange dans l’apprentissage des autres langues comme l’anglais et le français. Si effectivement les langues orientales sont enseignées sur un pied d’égalité avec les langues anglaise et française alors pourquoi ces images  ? “, se demande Norbert Potié. “Ces livres avec des images de divinités  démontrent que cette langue est réservée à une certaine religion. On ne demande pas que ces images soient enlevées du livre mais on veut qu’on nous explique le pourquoi de ces images et en quoi  elles sont liées à l’apprentissage d’une langue”, devait nous déclarer Norbert Potié.
5-Plus a voulu avoir une traduction de ce texte en tamoul pour connaître les raisons de la présence de ces images de divinités dans ces textes, notamment dans le ‘Tamil Book for CPE’. C’est au ‘Draupadhee Ammen Kovil’ à Rose-Hill que nous avons rencontré l’épouse du swami Ganesan, une femme originaire de l’Inde et qui s’exprime en tamoul. C’est ainsi que notre interlocutrice nous a traduit le texte dans son intégralité. “L’image de ce texte représente la déesse Saraspadee qui est la déesse de l’éducation. Comme vous voyez sur l’image, il y a des enfants en compagnie de leurs parents qui sont en train de prier”, nous a-t-elle expliqué. Nous lui avons demandé si la présence de cette déesse est justifiée dans ce texte. Elle nous a alors répondu : Ce texte est une compréhension que les étudiants doivent lire pour ensuite répondre aux questions qui suivent. Il n’y a rien de religieux derrière ce texte. Cette déesse est la déesse de l’éducation et le texte explique le lien de cette déesse avec l’éducation. Tous les enfants peuvent lire ce texte. Comme vous voyez sur l’image, on voit des enfants et des livres tout près de l’image de la déesse Saraspadee”.  Pour Narainsamy Valayden, le président du ‘Draupadhee Ammen Kovil’ il est improbable qu’un enfant, peu importe sa religion, puisse avoir peur de l’image d’une divinité. “Le Dieu Ganesh avec sa trompe d’éléphant symbolise l’intelligence et  qu’il soit présent dans un manuel scolaire est tout à fait justifiable car l’intelligence est liée avec l’éducation”, dit-il. Nous avons aussi sollicité une réaction de Steven Obeegadoo sur la présence de ces divinités dans certains manuels scolaires. Il nous a alors fait la déclaration suivante: “Il est très difficile de tirer une ligne entre la culture et une langue et dans les cas où il y a la présence de certaines images, c’est pour soutenir des prières universelles comme les prières du matin lors des assemblées dans les écoles. Il y a une prière universelle À mesure que les livres vont être renouvelés à l’avenir, les formats des manuels vont changer”.






La FAPEC se dissocie des propos de Clifford Manicara
Mardi dernier au cours de la conférence de la FAPEC, les membres de la FAPEC (Primaire) dont Gérard Lemaire et Norbert Potié se sont dissociés des propos tenus par Clifford Maniacara lors de l’émission sur Radio Plus car, eux, n’étaient pas invités à cette émission. Lors de la conférence de presse, ils ont critiqué l’intervention télévisée de Steven Obeegadoo. “Les langues orientales ne doivent pas être mêlées à la religion”, a dit Gérard Lemaire et la fédération persiste à dire que la comptabilisation des points des langues orientales aux examens du CPE est “une injustice. Notre combat est un combat de droit”. Norbert Potié a aussi insisté sur le fait que “l’aggregate” peut influer sur les chances d’un enfant pour obtenir un collège. Il a réclamé aussi l’organisation d’une table ronde pour débattre de la question. “Le ministre a admis que 1% d’enfants pourraient être avantagés. Même si c’est 1%, il y a une injustice. Cela peut représenter 300 places quand même”, a souligné Gérard Lemaire.

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