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Les langues orientales : un sujet de discorde qui date de longtemps

La question de comptabiliser les points des langues orientales aux examens du CPE atteint ces derniers jours des proportions inquiétantes, ce qui va jusqu’à susciter des réactions on ne peut plus hostiles et communalistes. On serait tenté de dire que c’est presque le même scénario de 1995.

C’est à partir de 1954 que les langues orientales sont enseignées dans les écoles gouvernementales de l’île. En 1965, ces langues - l’hindi, l’ourdou, l’arabe, le tamil, le télégou, le marathi et le mandarin - sont devenues ‘examinables’ aux examens du ‘Primary School Leaving Certificate’. En 1986, le rapport d’un comité parlementaire présidé par Armoogum Parsooramen fut rendu public et recommanda la comptabilisation des points des langues orientales uniquement pour le ‘certification purpose’. En 1987, ce même comité - composé des membres de l’Opposition et des membres du gouvernement - recommanda que les langues orientales fussent considérées pour le ‘ranking’ au CPE à partir de 1993. Cette recommandation a alors engendré beaucoup de divergences. En 1993, un autre comité présidé cette fois par Madan Dulloo recommanda l’inclusion des langues orientales pour le ‘ranking’ aux examens du CPE en 1995.

Les débats de ces derniers jours autour des langues orientales rappellent donc les événements de 1995. Les conclusions du rapport Dulloo laissaient prévoir les réactions que susciterait cette nouvelle mesure pour le ‘ranking’ aux examens du CPE. “(…)while those taking five subjects may complain of an extra burden they have to carry compared to those not studying Oriental Languages, the latter may answer that they are being given no choice”, notait en substance le rapport. “Ce rapport préconisait que le CPE allait compter 4 best subjects out of 5 . Il y avait à peu près le même débat qu’actuellement. Le ‘Privy Council’ a statué, en 98, que rien n’était anticonstitutionnel dans le fait de comptabiliser les langues orientales aux examens du CPE”, nous dit le député Madan Dulloo.

Dès que le gouvernement eut entériné la décision de la mise en application de cette formule, diverses associations de parents d’élèves, d’enseignants et des pédagogues voulurent faire entendre leur désapprobation. En 1995, le rapport sur les langues orientales fit donc beaucoup parler de lui. Le Front Commun pour la Justice au CPE mené par Jean-Yves Violette porta l’affaire en Cour et le Full Bench de la Cour suprême lui donna gain de cause, le 27 octobre 1995, et décréta que les recommandations du ‘Select Committee’ présidé par Madun Dulloo étaient “unconstitutional, unfair and arbitrary”. Ce jugement fit alors beaucoup de bruit. Le vendredi 3 novembre 1995, à son retour d’une visite officielle en Inde, sir Anerood Jugnauth présida un Conseil des ministres au cours duquel les décisions suivantes furent prises : faire appel du  jugement rendu sur les langues orientales, geler le rapport sur le quota de 50% des places réservées dans les collèges confessionnels et proposer des amendements constitutionnels afin de permettre la mise en application intégrale des deux rapports : celui sur la question des langues orientales et l’autre sur le quota de 50% sans faire entorse à la Constitution.


Dissolution de l’Assemblée nationale
En novembre 2002, la Cour suprême décréta que le recrutement  sur une base religieuse était anticonstitutionnelle et le Conseil privé de la Reine confirma ce jugement en décembre 2003. Donc, ces deux rapports : l’un sur la comptabilisation des points des langues orientales aux examens du CPE et l’autre sur le quota de 50% des places réservées dans les collèges catholiques entraînèrent la dissolution de l’Assemblée nationale et la tenue d’élections anticipées en décembre 1995; sir Anerood Jugnauth ayant estimé qu’il allait pouvoir fédérer une partie de la population mauricienne autour de la question des langues orientales et remporter les élections. Il fut battu . Quelque temps après, l’affaire des langues orientales fut débattue devant le Conseil privé de la Reine et en 1998, le syndicaliste Suttyhudeo Tengur obtint gain de cause. Le Conseil privé de la Reine statua positivement sur les recommandations du Select Committee  sur les  langues orientales et décréta que le préavis de six ans était trop long et qu’un préavis d’un an trop court  pour considérer la comptabilisation des points des langues orientales aux examens du CPE.  lorsque nous lui avions demandé son avis sur les débats autour des langues orientales. Après 1995, Maurice a connu un changement de régime et les langues orientales n’étaient toujours pas prises en considération.

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