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“Si le fait de faire une langue orientale est un avantage, l’avantage

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Pour le ministre de l’Éducation, Steven Obeegadoo, si un élève faisant une langue orientale a un avantage, cet avantage est neutralisé par le fait qu’un élève qui fait cinq matières a moins à apprendre. Ci-dessous son interview.

Q : En quoi consiste le ‘comprehensive paper’ sur la langue créole que vous avez présenté au Cabinet vendredi dernier ?
R :
Depuis l’an dernier, mes collègues du gouvernement m’avaient fait la demande du document explicitant l’approche de mon ministère concernant le créole mauricien à l’école. J’ai eu la possibilité de présenter un document préliminaire rappelant la perspective dans laquelle mon ministère traite ce problème et les différentes initiatives envisagées conformément aux prescriptions de l’Unesco qui, pour résumer, nous disent trois choses. Premièrement, que l’enseignement dans la langue maternelle doit être encouragé afin d’améliorer la qualité de l’éducation à partir du savoir des apprenants et des enseignants. La deuxième chose est qu’il faut encourager l’éducation bilingue ou multilingue à tous les niveaux en tant que moyen de promouvoir l’égalité sociale; le troisième volet est d’encourager la démarche qui fait de la langue un élément essentiel de l’éducation interculturelle. Je ne vois personne s’opposer au recours à la langue mauricienne à l’école et nous travaillons afin de dégager un consensus quant à la forme écrite du créole, une graphie standardisée.
Q : Le créole serait-il une langue ‘examinable’ en fin de cycle primaire ?
R :
Voilà le problème: quand on dit scolarisation, on pense aux examens. Les Mauriciens sont traumatisés par le ‘CPE Ranking’. Chaque nouvelle notion suscite des inquiétudes alors que tout l’objectif de la réforme vise à dédramatiser les examens. La première étape consiste à donner à la langue mauricienne la place qu’elle mérite dans le système éducatif et à reconnaître son utilité et son importance comme médium d’enseignement. Quel est l’objectif du recours à la langue mauricienne ? C’est de faciliter l’apprentissage. Dans un deuxième temps on peut se poser la question de la langue mauricienne comme matière d’étude. Mais il ne m’appartient pas de le définir, c’est aux pédagogues de le faire. Le débat actuel est sur l’utilisation du créole mauricien comme médium d’enseignement.
Q : Êtes-vous pour ou contre la possibilité que la langue créole soit introduite à l’école, d’abord comme médium d’enseignement et ensuite comme matière ‘examinable’ ?
R :
La question à poser est: “sommes-nous d’accord pour que le créole mauricien soit une matière étudiée à part entière”? Moi, j’ai l’esprit très ouvert.  Moi, je suis un défenseur de la langue mauricienne depuis plus d’un quart de siècle, je l’ai écrite sur les bancs de l’école. Il faut amener les gens à réfléchir sur la question sans préjugés. La majorité des enfants mauriciens ont-ils à gagner ou à perdre si on introduit le créole mauricien comme médium d’enseignement ? Répondons d’abord à cette question-là. Dans un deuxième temps, on analysera le créole comme sujet d’étude.
Q : Êtes-vous pour ou contre la langue créole comme matière ‘examinable’ ?
R :
Je n’y vois aucune objection. Mais mon opinion importe peu, il faut que l’opinion publique puisse se former par rapport au sujet. Il est inévitable que nous allions vers l’introduction graduelle de la langue mauricienne comme médium d’enseignement et l’avenir nous éclairera quant au quand et au comment l’étude de la langue mauricienne comme matière sera introduite.
Q : L’un de vos conseillers, Suren Bissoondoyal, nous a affirmé la semaine dernière qu’un enfant qui fait une langue orientale est avantagé par rapport à un autre qui ne la fait pas, eu égard aux ‘aggregates’. Vos commentaires ?
R :
Suren Bissoondoyal m’a dit qu’il a été cité hors contexte et qu’il faut prendre l’ensemble de sa déclaration (ndlr : à 5-Plus) pour comprendre son argumentation.
Q : Il ne nie donc pas sa déclaration ?
R :
Il ne la nie pas, mais il dit qu’il faut voir ce qu’il a dit dans le contexte global de ses déclarations. M Bissoondoyal ne fait que répéter ce que moi-même je dis depuis belle lurette : si le fait de faire une langue orientale est un avantage, l’avantage est neutralisé par l’élève qui a moins à apprendre avec cinq matières. C’est pour cela que nous faisons le parallèle avec le SC. Il est maintenant établi que la grande majorité des élèves obtenant un A dans une langue orientale obtient un A dans toutes les autres matières. Nous avions publié le taux de réussite dans toutes les matières et en langues orientales le taux est légèrement plus bas que celui obtenu dans les matières obligatoires, à l’exception du mandarin. Il faut souligner aussi, comme vous l’avait dit Suren Bissoondoyal, qu’avec l’entrée en vigueur de l’‘aggregate’, il y a eu l’abolition des 550 sièges réservés dans les collèges d’État pour les plus brillants des élèves en langues orientales. Donc, si diférence il y a entre un enfant qui fait une langue orientale et celui qui ne la fait pas, elle est minime dans un sens comme dans l’autre. Je m’explique : un B est dans la fourchette 60-74 points; le fait que l’élève a 61 points en Anglais et 73 en une langue orientale, l’enfant obtient un B.

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