Parce que l’éducation est le socle d’un avenir meilleur. Parce qu’il est primordial que tous, indépendamment de leurs origines ou de leur milieu social, ait accès à une éducation de qualité et bénéficient des mêmes chances. Parce qu’il est important d’offrir un cadre sain afin de garantir le bon développement de l’enfant pour qu’il puisse être, demain, un citoyen responsable. Ce sont toutes ces raisons qui constituent la fondation et la philosophie du Centre d’Éducation Flamboyant depuis maintenant 13 ans. Depuis ses débuts jusqu’à ce jour, le Centre d’Éducation Flamboyant, qui se trouve à Richelieu, sert de refuge éducatif à des enfants de 2 à 5 ans issus de milieux très vulnérables. Aujourd’hui, le centre accueille 56 enfants pris en charge par huit enseignants et trois membres du personnel non-enseignant. Une psychologue et une orthophoniste assurent l’encadrement adéquat du personnel enseignant et l’optimisation du développement des enfants.
Ce projet est né de la vision des membres de l’ONG Soroptimist International Club de Port-Louis, qui, après une visite à Cité Flamboyant en 2007, ont décidé de mettre en place une structure pour effectuer un travail de réhabilitation sociale, de sensibilisation et d’éducation. En 2011, le centre d’éveil voit donc le jour avec la collaboration de Caritas et l'objectif d’autonomiser la communauté locale à travers l’éducation de la petite enfance, souligne Alexandra Pompon, responsable du centre. «Soroptimist, initiateur du projet a pensé qu’il faudrait faciliter le bon développement de l’enfance afin de donner une même chance à tous de grandir en citoyens responsables en leur offrant ce cadre structuré. Aussi, cela a permis aux mamans d’aller travailler ou de suivre des formations pendant que les enfants étaient à l’école : cela a permis l’empowerment des mamans. Après une analyse pointue et une concertation auprès de plusieurs professionnels du secteur, dirigeants communautaires et autorités, il a été décidé d’aller de l’avant avec un projet intégré, mobilisant les compétences éducationnelles, nutritionnelles, sociales et personnelles à l’enfance et s’intégrant complètement dans le développement à long terme de la communauté.»
Après avoir effectué un travail de fond pour identifier les bénéficiaires, trouver un lieu propice pouvant allier sécurité, éveil, partage et éducation, une équipe s’est formée. «Il a fallu également s’associer à des professionnels de la petite enfance pour proposer un programme riche et cohérent, recruter du personnel compétent et le former. Pour réaliser ce projet, il a fallu fédérer le maximum de personnes autour de cette cause, rechercher des sponsors pour mobiliser les ressources et, surtout, manager ce projet : coordonner les différentes compétences nécessaires pour garder la motivation au fil d’un projet long et souvent semé d’embuches, surmonter les difficultés ensemble comme une seule et même équipe, trouver des solutions et porter le projet à la réalité de ce qu’il est aujourd’hui.»
L’éducation au centre du développement
La mission du Centre d’Éducation Flamboyant est restée la même, soit d'offrir aux jeunes enfants issus de familles vulnérables de Richelieu un environnement de jour sécurisé, améliorant leur vie à travers l’éducation, l’autonomisation, la nutrition et des soins de santé. «L'objectif ultime du Centre d’Éducation Flamboyant va au-delà de l’instruction académique, cherchant à offrir stabilité et opportunités de développement aux enfants. L’établissement vise à inculquer la joie d’apprendre, encourageant l’autonomie et la curiosité, des compétences cruciales pour leur avenir. Dans un environnement sécurisé et bienveillant, le Centre aspire à construire des bases éducatives et personnelles positives pour chaque enfant», souligne notre interlocutrice.
Privilégiant la diversité linguistique avec des cours en créole mauricien et des leçons quotidiennes d’anglais et de français, le centre suit le programme mauricien d’éducation pré-primaire en mettant l’accent sur les arts du langage, la créativité, la musique, le développement personnel et social, les mathématiques et l’éducation physique. Les activités incluent le jardinage, les jeux aquatiques et des sorties vers des lieux d’intérêt. Cependant, l’accent n’est pas uniquement mis sur l’académique. L’épanouissement de l’enfant, ajoute Alexandra Pompon, est primordial et cela passe d’abord par une alimentation saine et équilibrée afin qu’il puisse réagir positivement à l’apprentissage.
C’est pour cela, dit-elle, que le projet intègre des objectifs nutritionnels et un plan de repas. «Les enfants reçoivent un repas équilibré quatre fois par jour : ils reçoivent un petit-déjeuner composé de céréales ou de pain avec du lait, une collation de fruits en milieu de matinée, un déjeuner complet et un goûter avant de rentrer chez eux dans l’après-midi, le tout préparé sur place au centre.»
Tout cela, affirme la responsable, fait que les enfants sont heureux de venir à l’école. «Ils s’y sentent en sécurité : leur offrir un cadre leur permet d’évoluer, de progresser non seulement académiquement, mais aussi personnellement. Nous voyons l’évolution des enfants entre le moment où ils commencent à l’école et le moment où ils quittent l’école primaire. À travers les feedbacks des écoles primaires, nous constatons que les enfants qui passent par chez nous ont une base assez solide qui leur permet d’aborder le Grade 1 sans grande difficulté.»
Aussi, le lien avec les familles est constant. «Dès le début de ce projet, un accent a été mis sur l’importance de la communauté : à travers les divers projets de l’école, les gens de la région, parents ou anciens parents sont sollicités pour des travaux de construction, l’entretien du jardin, confection de gâteaux. Nous sommes en lien avec un travailleur social de la région qui facilite le dialogue avec les familles et aide à les orienter lors de leurs diverses démarches. De plus, quand nous recevons des dons tels que les vêtements, des équipements de maison ou autres, nous les offrons à certaines familles.» Par ailleurs, des cours de life skills ont été dispensés aux femmes de la région. Elles ont aussi bénéficié de formation en pâtisserie, en alphabétisation, en couture, et en informatique, entre autres, afin de les aider à mieux gérer leur vie quotidienne et à être indépendantes.