• 1ers Championnats d’Afrique d’air badminton : Maurice s’offre le bronze en équipe
  • Ruqayah B. Khayrattee met la femme en avant
  • Huawei Watch GT 5 Pro : du premium autour du poignet
  • Donald Trump, sa mission pour «sauver l’Amérique» et les «incertitudes»
  • Séquestration, tentative d’assassinat et menaces : une jeune policière porte plainte contre son petit ami
  • Candidats.es indépendants.es : une élection, une aventure, des émotions…
  • Quand le raz-de-marée politique livre ses enseignements
  • Patrick Belcourt, qui a brillé au n° 19 : «En Avant Moris a pris une place sur l’échiquier politique et cela s’est traduit dans les votes...»
  • Opposition extraparlementaire : un contrepoids important et nécessaire
  • L’Alliance Lepep, le MSM et Pravind Jugnauth : l’équipe sortante face à son avenir

Collaboration entre la NSIF et l’école Oasis de Paix : un nouveau départ pour toucher de nouveaux horizons

Fondée en 2006 par le père Henri Souchon et Monique Leung, l'école a accueilli environ 2 700 élèves jusqu'ici.

Après 18 ans d’existence, l’école Père Henri Souchon devient Oasis de Paix Educational and Vocational Training Centre et accueillera dès janvier 2025 200 élèves. C’est le fruit d’une collaboration avec la National Social Inclusion Foundation. 

Lorsqu’elle regarde en arrière, Monique Leung ne peut s’empêcher d’avoir la larme à l’œil tant les émotions la submergent. Depuis ce 3 février 2006, année où, avec le père Henri Souchon, elle a fondé l’école Oasis de Paix avec 18 adolescentes venant des faubourgs de la capitale dans un petit local en face de l’église Immaculée à la Rue St-Georges, à Port-Louis, le chemin parcouru a été long, riche et mémorable. Cette école, ils l’avaient imaginée comme un refuge, un havre de paix où les élèves se sentiraient en confiance et pourrait apprendre à lire et à écrire, mais aussi être formés à un métier. Aujourd’hui, 18 ans après le lancement de ce qui a été pendant toutes ces années un centre d’éducation formelle et non-formelle, c’est un nouveau tournant, un nouveau chapitre qui débute.

 

En effet, Oasis de Paix, qui a été par la suite rebaptisée l’école Père Henri Souchon, est récemment devenue l’Oasis de Paix Educational and Vocational Training Centre, suite à une collaboration avec la National Social Inclusion Foundation (NSIF). Après avoir vu défilé sur ses bancs plus de 2 700 élèves depuis sa création, cette école, qui a offert soutien et encadrement pédagogique et professionnel aux enfants vulnérables de la capitale et des régions avoisinantes, a officiellement obtenu le statut de centre de formation éducationnel et vocationnel.

 

Pour Monique Leung, ce nouveau pas en avant représente énormément. «Je dois dire que c’est une très grande fierté. Tout cela n’aura pas été possible sans le travail assidu de ces enfants. Avec le père Henri Souchon, jamais n'aurait-on pensé que l’école arriverait un jour jusque-là. Alors, tout ceci, je le dois aux enfants et au personnel de l’école qui ont cheminé avec nous et qui ont travaillé dur pour qu’on puisse atteindre ce niveau. La formation éducationnelle et vocationnelle des enfants issus de milieux vulnérables a toujours été notre objectif et notre priorité. On le faisait dans l’ombre tranquillement jusqu’ici, mais cette collaboration avec la NSIF, aujourd’hui, va nous permettre d’aller plus loin dans notre démarche, de toucher un plus grand nombre d’enfants, de consolider nos ateliers existants et d’en créer d’autre.»

 

À travers la Fortified Learning Environment Unit (FLEU), la NSIF mettra à la disposition du centre les ressources nécessaires, y compris financières, ce qui le permettra d’accueillir un plus grand nombre de jeunes. En effet, dès la rentrée de janvier 2025, le nombre d’élèves passera de 80 à 200, offrant ainsi la chance et l’opportunité à un plus grand nombre de jeunes d’accéder à une éducation de qualité. Par ailleurs, l’Oasis de Paix Educational and Vocational Training Centre a également obtenu l’accréditation du MITD pour dispenser des formations de NC1 et NC2, ce qui permettra aux jeunes de rejoindre le Bright Up Programme ou encore le MITD pour poursuivre leur formation jusqu’au NC3.  «Pour nous, un nouveau challenge commence et il commence maintenant. Nous nous préparons à accueillir plus d’enfants qui pourront accéder au NC2 et, pourquoi pas, au NC3 ou au MITD. Le but, c’est de les aspirer à aller plus loin, plus haut et l’emploi sera le couronnement. Nous voulons créer des travailleurs professionnels, qualifiés, fiers, honnêtes et modestes. Pour cela, nous allons tout faire pour développer leurs compétences», souligne Monique Leung.

 

Meilleur avenir

 

Dans ce travail, il faudra, dit-elle, inclure davantage les parents qui sont partie intégrante du développement éducationnel de leur enfant. «Nous allons créer une parenting unit pour mieux les atteindre. L’absentéisme des enfants et l’abandon des études sont souvent dus à une certaine léthargie de la part des parents. En parallèle, nous allons entraîner les enfants à être disciplinés, à venir à l’heure, à respecter l’uniforme. C’est aussi ça qui fera qu’ils pourront réussir leur parcours scolaire demain», soutient notre interlocutrice.

 

Lors du lancement, qui a eu lieu récemment, la ministre de l’Éducation a fait ressortir que ce projet est le fruit d’une étroite collaboration entre l’ONG et les autorités gouvernementales. Un partenariat qui permet d’offrir aux enfants issus de milieux vulnérables un système éducatif centré sur leur développement intégral afin qu’ils puissent sortir du cercle vicieux de la pauvreté, grandir, s’épanouir et contribuer à l’avancement du pays : «Le projet Oasis de Paix Educational and Vocational Training Centre est l’exemple de la belle synergie entre l’ONG, Oasis de Paix et les institutions gouvernementales dont la NSIF et le MITD pour le bien des enfants de notre République.» Afin d’accueillir 200 enfants à la prochaine rentrée, les préparatifs sont en cours. Le recrutement du personnel a déjà commencé et la mise à niveau des ateliers, pour s’aligner aux critères du MITD pour l’obtention de l’accréditation NC 2, complétée. Lindsay Thomas, ancien recteur des collèges du Saint-Esprit de Quatre-Bornes et de Rivière-Noire, dirigera l’Oasis de Paix Educational and Vocational Training Centre. «Le MOU tient compte de notre vocation première. C’est-à-dire l’éducation des enfants défavorisés en échec scolaire chapeauté par notre Conseil d’administration. Le succès de notre partenariat avec la NSIF et autres institutions repose donc sur notre foi inébranlable dans le service des plus démunis», a fait ressortir le président du Conseil d’administration de l’Oasis de Paix, Amédée Poupard.

 

Pour Menon Munien, président du Conseil d’administration de la NISF, cette collaboration va permettre aux enfants d’apprendre, de créer, d’innover, d’explorer et de contribuer au progrès du pays : «Ensemble avec Oasis de Paix, les institutions comme le MITD, le MSC et le soutien des divers ministères concernés, nous déployons les moyens nécessaires pour nous assurer que chaque enfant ait la chance de bénéficier d’une éducation de base et d’une formation, qui lui permettra d’aspirer à un avenir meilleur. Au niveau de la NSIF, nous  sommes heureux, après avoir réussi à introduire avec succès le NC1 en octobre 2022, d’avoir obtenu l’accréditation du MITD pour introduire le NC2 au centre de formation.»

 

Au-delà de tout cela, estime Monique Leung, la mission entamée en 2006 par le père Henri Souchon et elle-même restera au cœur de leur travail, comme cela a été le cas au cours de ces 18 dernières années. «Nous avons toujours pensé à l’accompagnement, à l’accueil, à l’amour que nous devons donner à ces enfants avant de toucher à l’éducation. Les valeurs d’abord et ensuite l’instruction. Il ne faut pas oublier que nous accueillons des enfants de 15/16 ans qui sont non seulement en pleine crise d’adolescence, mais viennent chez nous blessés et vulnérables. Nous les prenons d’abord par la main pour leur dire de ne pas avoir peur, de se mettre debout et d’avancer. Yes you can. C’est la mission que le père Souchon et moi-même avons définie dès le départ. Nous allons rester ce que nous avons été tout en allant désormais vers de nouveaux horizons. Le père Souchon disait toujours : un enfant qui ne sait ni lire ni compter, c’est un enfant qui vit dans une extrême pauvreté.»  Des paroles d’une grande
sagesse qui guideront pendant encore longtemps l’Oasis de Paix Educational and Vocational Training Centre.