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Chiffres foireux, promesses foireuses…

Après nous le déluge ! Cette expression voulant dire qu’on se fout royalement de ce qui se passera quand on ne sera plus là n’a jamais été aussi d’actualité. Car après les dix ans du gouvernement Jugnauth (père et fils) au pouvoir, il semble que l’héritage laissé derrière n’est guère glorieux !

 

Surtout s’agissant de la situation financière du pays ! Depuis quelques jours, des termes comme «tempête financière», «chiffres gonflés et manipulés», «crime odieux contre les générations futures», «politique de la terre brûlée», «voodoo economics» (Navin Ramgoolam au Parlement) ou encore «crime contre la République de Maurice» (Kugan Parapen sur Téléplus) et «defrauding public funds» (Rama Sithanen en conférence de presse) ne cessent de résonner à nos oreilles tel un essaim de mous zonn qui menace de nous attaquer.

 

C’est le chaos financier, paraît-il ! Le chaos total, le tourbillon, le cyclone, le gouffre ! Le précédent gouvernement a presque complètement dilapidé les fonds de l’État et devrait répondre de ses actes odieux. En attendant, la priorité devrait être de trouver des moyens de redresser la barre pour faire baisser l’inflation et le coût de la vie, et redonner à la roupie sa valeur, entre autres. Sauf que, pour le moment, le gouvernement se retrouve en encore plus mauvaise posture concernant ce sujet, car il devra puiser davantage dans les fonds publics défaillants pour payer en partie ce 14e mois tant attendu.

 

Car oui, le gouvernement de Navin Ramgoolam avait promis le 14e mois à TOUS les travailleurs lors de la campagne électorale, tout en sachant certainement que les finances du pays étaient dans le rouge foncé. Il s’agissait de couper l’herbe sous les pieds de Jugnauth & co et de gagner les élections coûte que coûte. Donc, toute promesse électorale (ou plutôt bribe), même foireuse, était bonne à prendre et à annoncer. Beaucoup d’entre nous sommes bien d’accord qu’il s’agissait (et qu’il s’agit toujours) d’une énorme bêtise, du genre à faire couler notre économie encore plus.

 

Mais la promesse a été faite et les Mauriciens attendaient leur 14e mois de pied ferme. Sauf qu’au final, ce ne sont pas TOUS les travailleurs qui en bénéficieront mais seulement ceux qui gagnent jusqu'à Rs 50 000, alors que les autres pou gob mouss (zonn ?) ! Donc, la fameuse promesse n’est pas tout à fait tenue et beaucoup, surtout ceux de la classe moyenne, sont aujourd’hui frustrés, déçus et en colère. Comme quoi, il faut réfléchir à mille coups avant de promettre le ciel, la lune et les étoiles, et surtout, être sûr qu’on pourra honorer ses engagements faramineux. Selon Navin Ramgoolam en conférence de presse ce samedi, la priorité reste de redresser l’économie et tout a été fait par son gouvernement pour pouvoir payer le 14e mois au plus grand nombre ainsi que la compensation salariale.

 

Mais tout de même, quelle image nous donne aujourd’hui l’équipe du Changement ? Celle d’un gouvernement dépassé dès le départ par une situation catastrophique, et qui ne peut tenir entièrement sa promesse faite dans un élan de folie des grandeurs et de bêtise grandiose à la veille des élections générales. Une promesse qui coûterait la somme pharaonique de Rs 15 milliards à l’État et Rs 13 milliards au secteur privé (qui se retrouve aussi en difficulté). Quelle incidence cela aura-t-il sur l’inflation et le coût de la vie encore une fois ? Les Mauriciens, 14e mois en poche, se retrouveront-ils face à des prix pharaoniques également quand ils iront à la boutique, au supermarché, au magasin, au restaurant ou ailleurs, leur boni supplémentaire fondant comme neige au soleil ?

 

Quel sera le prix à payer pour ce «joli» cadeau de fin d’année, qui s’accompagne aussi d’une baisse de Rs 5 des prix des carburants (alors que beaucoup s’attendaient à plus et plus tôt) ? Comment redresser la situation financière du pays après ça ? Des solutions existent certainement, comme par exemple booster l’exportation – tel que proposé, notamment, par l’économiste Ali Mansoor sur Téléplus –, mais ça prendra du temps. Que peut-on faire dans l’immédiat ? Ser sintir ? Ankor ?

 

En tout cas, la question reste posée et nous devons tous y réfléchir même si c’est au nouveau gouvernement d’apporter des solutions concrètes et viables sur les court, moyen et long termes. On espère juste qu’il fera mieux, bien mieux, que son prédécesseur et qu’il arrivera à contenir le déluge financier qui menace de nous submerger !