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Thaipoosam Cavadee

Passion spirituelle et transmission culturelle

10 février 2025

Préserver les traditions et partager leurs richesses. Siven Vencatachellum, Yoshnini Moonsamy et Selveena Soopramanien, trois jeunes, s’évertuent à partager quotidiennement sur les réseaux une pléiade d’informations pour que la culture tamoule perdure.

Vivre sa passion pour sa culture et les valeurs spirituelles, s’engager pour qu’elles puissent être transmises de génération en génération, être au service de la communauté et des autres. C’est l’engagement pris par Siven Vencatachellum, Yoshnini Moonsamy et Selveena Soopramanien, trois jeunes passionnés par leur culture, qui participent activement au partage et au renforcement des racines culturelles et religieuses tamoules.

Avec le Thaipoosam Cavadee qui sera célébré par les Mauriciens de la communauté tamoule ce mardi 11 février, ils ont commencé, en amont il y a quelques semaines, à partager une série d’information sur les réseaux sociaux afin d’expliquer les significations, les représentations et l’importance des rituels, des prières, des gestes et des symboles qui entourent cette célébration religieuse dédiée au dieu Muruga, fils du dieu Shiva et de la déesse Parvati, aussi connu comme Kartikeya. Après dix jours de carême, les dévots porteront sur leur dos le kavadi lors d’une procession, symbole de sacrifice, de dévotion et de purification du cœur, afin de rendre hommage au dieu Muruga qui a vaincu les forces démoniaques.

Expliquer, informer et éduquer afin de préserver l’héritage culturel de la communauté. C’est ce qui pousse Siven Vencatachellum, plus connu sous le nom de Da au sein de la communauté, à partager sur les réseaux une série d’informations sur la beauté de ce festival haut en couleurs. Chaque jour, il poste ainsi une série d’informations pour aider les dévots à comprendre et à mieux vivre ce temps de jeûne et ce jour si spécial. «La passion pour la culture tamoule est un héritage de mon père, transmise depuis mon enfance. Le Cavadee est un rituel profondément ancré dans notre culture. Expliquer cette tradition permet de transmettre l’héritage culturel, de préserver les racines familiales et communautaires, et d’assurer que les jeunes générations comprennent et continuent d'honorer ces pratiques. Cela aide à maintenir le lien avec les ancêtres et à préserver la richesse des coutumes.»

Siven Vencatachellum est fier de transmettre ses racines à sa petite fille.

Dans un langage simple et ludique, il explique ainsi aux enfants l’essence de cette célébration religieuse, évoque sa signification spirituelle, le symbolisme des objets, le rituel de purification, le défi personnel qu’elle renferme. «Le Cavadee enseigne l’importance du sacrifice personnel pour une cause supérieure. Comprendre cela dès un jeune âge peut aider les enfants à développer un sens du sacrifice et du don de soi, des qualités essentielles pour devenir les individus responsables et altruistes, capables de penser au bien-être des autres avant leurs propres intérêts.»

Il parle aussi des enseignements du Cavadee, que ce soit l’enseignement de la discipline et de la persévérance, de la patience et de la maitrise de soi, de la dévotion sincère, de l’unité dans la diversité et de l’importance du respect et de l’humilité, entre autres. «Apprenez aux enfants que le Cavadee n’est pas simplement un acte physique, mais un moyen d’exprimer une dévotion sincère à Dieu. Ce rituel montre que les sacrifices faits de manière authentique peuvent mener à une transformation intérieure. Les enfants peuvent tirer de nombreuses leçons du Cavadee en termes de discipline personnelle, de persévérance et de renoncement. Lors de la procession, ceux qui portent le Cavadee doivent suivre un chemin long et parfois ardu, souvent tout en portant des piques (aiguilles) ou en effectuant des actes de pénitence. C’est un excellent moyen d’enseigner aux jeunes l’importance de la persévérance dans l’adversité.»

Pour partager ces informations, Siven Vencatachellum s’inspire de l’héritage transmis par son père Paramasiven Vencatachellum, de sa propre expérience, mais aussi des messages et des enseignements des religieux. «Les informations proviennent de mon expérience personnelle, de ma passion pour la culture, des recherches et surtout des enseignements réguliers et systématiques de mon père depuis mon enfance. Je m'instruis à travers les causeries des achagars dans les temples, les lives qu’ils font sur Facebook, ainsi que les sessions de brainstorming que nous organisons à la maison avec mon épouse Davina et mon père qui est aussi mon gourou et guide spirituel.»

À travers leurs écrits, Yoshini Moonsamy et Selveena Soopramanien espèrent que les rituels derrière ces célébrations seront mieux compris.

C’est la même démarche qui anime Yoshnini Moonsamy et Selveena Soopramanien qui gèrent ensemble la page ThamizhPerumai. «Notre objectif principal est de promouvoir les prières culturelles Thamizh et les activités qui y sont liées sur notre plateforme. Tout le monde n’est pas en mesure de se déplacer et d’assister aux prières dans les kovils, et nous voulons les aider à suivre quotidiennement les prières en ligne», souligne Selveena Soopramanien. Pour permettre aux dévots, mais aussi au public plus large, de mieux comprendre le symbolisme et les enseignements derrière chaque rituel est ce qui les motive à expliquer quotidiennement chaque étape qui mène au Thaipoosam Cavadee.

«Dix jours avant le festival, une cérémonie de hissage du drapeau (kodiEttram) a lieu au kovil. Le kodi (drapeau portant les dessins du "vel" : la lance et un paon) est hissé à l'entrée du kovil, indiquant ainsi le début du jeûne. Ces dix jours sont une période purificatrice de jeûne, d’abstinence et de prières avec des fidèles se rassemblant dans le kovil pour offrir un culte chaque jour. La nuit précédant le jour de la fête, les fidèles préparent leurs Cavadee qu’ils porteront le jour de la célébration. Le Cavadee est construit avec des structures arquées en bambou soutenues par des tiges de bois et richement décorées de feuilles vertes, d’écorces de bananier, de feuilles de cocotier, de fleurs colorées, de tilleul et de plumes de paon» explique Yoshini Moonsamy.

Le jour du Cavadee, les fidèles se lèveront tôt pour effectuer le pèlerinage, observant un vœu de silence. «Les dévots se percent le corps avec de fines aiguilles en signe de pénitence et de sacrifice, le tout comme une manière de rendre hommage au Seigneur Muruga. Ils prendront un bain rituel avant l’aube dans une rivière, suivi de prières au temple et d’une procession vers l’enceinte du temple. Ce jour est marqué par une dévotion intense qui représente toute notre foi». Après une journée riche en émotion, les fidèles repartiront avec un sentiment du devoir accompli, de purification et de bénédiction.

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