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Polémiques NEF : colère, silence et explications

24 mai 2025

Le ministre Subron a eu une semaine mouvementée avec les polémiques autour de la nomination du nouveau CEO de la NEF et de la présence de sa compagne sur un panel de sélection.

Tout un bad buzz. La National Empowerment Foundation (NEF), organisme qui milite pour l’éradication de la pauvreté en empower les plus démunis, est au centre de polémiques. En cause : des membres du panel d’entretien qui ne font pas l’unanimité – dont Dany Marie, compagne du ministre de l’Intégration sociale, Ashok Subron. Autre sujet de controverse : la nomination de l’ancien journaliste Axcel Chenney au poste de CEO.

Beaucoup sont mécontents, d’autres s’expliquent, certains préfèrent le «no comment». En tout cas, la National Empowerment Foundation (NEF) est au cœur des débats depuis le début de la semaine. De nombreux posts et analyses circulent en ligne, alors que cette instance, censée œuvrer pour empower les plus vulnérables, est placée sous la tutelle du ministère de l’Intégration sociale, de la Sécurité sociale et de la Solidarité nationale.

La participation de Dany Marie – conjointe du ministre Ashok Subron et figure de proue du parti Rezistans ek Alternativ (ReA) – au panel chargé de sélectionner les membres du nouveau Conseil d’administration de la NEF fait polémique. Depuis le début de la semaine, des voix s’élèvent pour remettre en question l’éthique de cette implication. Un candidat non retenu s’est d’ailleurs indigné de la présence d’une proche du ministre dans cet exercice, tandis qu’un autre a écrit une lettre adressée au Premier ministre pour parler de «zones d’ombre» dans ce processus de sélection. Au total, 269 personnes avaient répondu à l’Expression of Interest lancée le 16 janvier par le ministère.

Le nouveau board de la NEF est composé de :

  • Hootesh Ramburn, travailleur social (Chairperson)

  • Sean Rungen, travailleur social

  • Amanda Sadien, psychologue

  • Rajiv Ramgoolam, directeur et activiste social

  • Frankie Sophie, travailleur social

  • Blackwell Louis, consultant

  • Erickson Mooneapillay, avocat

  • Abdool Rahim Domah, gestionnaire financier

Lors d’une conférence de presse le jeudi 22 mai, le ministre Subron, accompagné de son junior minister Kugan Parapen, a déclaré : «Les nominations sont une prérogative du ministre, c'est lui qui décide de ceux qu'il nommera sur le board.» À propos de Dany Marie, il a affirmé : «Il y a une cabale contre Dany Marie, qui est aussi ma compagne, mais elle est avant tout une activiste.» Il a souligné qu’elle a participé à de nombreuses mobilisations et qu’elle connaît très bien le dossier de la pauvreté à Maurice. Subron a ajouté qu’il n’a rien à se reprocher, affirmant : «Nous avons un grand respect pour le peuple et je vous demande de ne pas tuer la possibilité de faire une Expression of Interest pour être nommé et servir le pays.»

En tout cas, parmi les commentaires autour de cette affaire, beaucoup ont noté celle du député Eshan Juman, qui dit ceci : «Pour ma part, je trouve le mode de nomination du Conseil d’administration de la NEF honteux et inacceptable.» Le vendredi 23 mai, l’affaire a pris une tournure judiciaire lorsque le leader de l’opposition, Joe Lesjongard, s’est rendu à la Financial Crimes Commission (FCC) pour déposer plainte, en présence de son avocat, Me Ravi Yerrigadoo. Il a évoqué la plainte d’un candidat contestant la transparence de l’exercice et a réclamé une enquête impartiale. Et ce samedi 24 mai, Ashok Subron, qui était au collège de Lorette de Rose-Hill pour une cérémonie sous le thème «La Povreté zordi en 2025», a commenté la démarche de Joe Lesjongard, disant, notamment, qu’il accueille cette démarche «la tête haute» : *«Je suis content qu’il l’ait fait. La FCC enquêtera sur cette affaire de nomination faite par moi-même et mon cabinet ministériel (…) Nous avons eu envie de faire quelque chose de bien, que tout le monde participe (…) Nous avons écouté tout le monde, ceux qui étaient d’accord sur l’exercice, et nous avons aussi pris note de certains commentaires qui étaient remplis de hargne, contre moi, mon junior minister et ma compagnie Dany Marie. Nous avons aussi pris note de certaines personnes qui ont un intérêt personnel dans le camp gouvernemental, qui ont fait des commentaires. C’est leur droit.» *Nous avons sollicité une réaction de Dany Marie, qui s'est refusée à tout commentaire. Même réponse de plusieurs membres du nouveau board de la NEF, qui se sont contentés d’un «no comment».

Autre sujet de débat : la nomination d’Axcel Chenney comme CEO de la NEF, annoncée le vendredi 16 mai. Là encore, les réseaux sociaux s’enflamment, partagés entre messages de félicitations et critiques virulentes. S’il n’a pas répondu à nos sollicitations, Axcel Chenney a publié un post coup de gueule sur sa page Facebook, accompagné d’un screenshot d’une lettre qui l’aurait contrarié. Il y écrit : «Si ena bann Travayis ouswa MMM – sirtou ! – ki panse ki Rezistans ek Alternativ pe bar zot plas. That’s legitimate bro. Keep your job mate. A bann MSM ki pe rod fer bourik manz lazlé : shut up, please. Seriously, shut up bann Chatwa (...…) Mé pa bizin dan NEF pou éd dimunn. Ed dimunn ena sa dan nou disan sa. Disan #Morisianism apel sa (…) Mo redir li an kreol : Gard to zafer. Peu importe ki motiv to obzeksion kont mwa (…).»

Des mots qui laissent entendre qu’Axcel Chenney pourrait, au final, refuser le poste de CEO. À ce sujet, Ashok Subron a déclaré, ce samedi, que le Cabinet des ministres «a pris l’affaire et prendra des décisions». 

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