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12 avril 2025 19:39
L’ancien homme fort de la Special Striking Team (SST) fait face à une nouvelle déposition explosive. Une fronde qui vient, cette fois, de Jean Raquel Jolicoeur. Le chanteur du groupe 666 Armada a consigné une déposition à la police, le lundi 7 avril, contre le surintendant de police (SP) Ashik Jagai dans laquelle il crie au complot. Il parle également de «drug planting» après son arrestation controversée en 2022.
«Il n’y a qu’une seule vérité», précise Raquel Jolicoeur dans sa plainte consignée le 7 avril au poste de police de sa localité en présence de son avocat Me Sanjeev Teeluckdharry. Le chanteur du groupe 666 Armada se dit victime de complot et de «drug planting» après son arrestation controversée en avril 2022. À l’époque, suivant une descente chez lui à Roche-Bois, il avait été arrêté pour trafic de drogue allégué, possession d’un révolver, de balles de différents calibres et de deux dynamites. Dans sa déposition, Raquel Jolicoeur explique qu’il a des raisons de croire que le surintendant de police (SP) Ashik Jagai et deux de ses anciens fidèles, le sergent Arnasala et le constable Salabee, ont comploté pour le faire tomber.
Il précise que la drogue et les autres pièces à conviction qui auraient été retrouvées chez lui ne seraient pas à lui. Ce jour-là, la police avait déclaré avoir saisi un revolver de calibre 0,22 mm au domicile du chanteur, chargée de cinq balles, ainsi que 35 balles de calibre 0,22 mm et six cartouches de la marque Rothwell. Les membres de la Special Striking Team (SST) avaient également affirmé avoir mis la main, lors de la descente chez Raquel Jolicoeur, sur deux dynamites et cinq colis contenant une importante quantité d’une substance soupçonnée d’être de l’héroïne.
En plus de crier au complot et au «drug planting», le chanteur raconte que des policiers qui étaient venus chez lui ont endommagé toutes ses caméras de vidéosurveillance. Il allègue également que les hommes de Jagai à l’époque ont également emporté un DVR qui lui avait coûté Rs 20 000. Il affirme, par ailleurs, que les policiers l’ont brutalisé après son arrestation. Il raconte avoir été conduit au poste de police de Piton peu après.
Sur place, le constable Salabee, dit-il, aurait prélevé son ADN de façon très brutale en utilisant un gant pour prendre sa salive. Le policier aurait ensuite placé le gant dans un sac vide avant de le déposer dans une boîte vide. Il avance qu’on aurait manipulé son ADN avant d’envoyer les prélèvements au Forensic Scientific Laboratory. Il explique que la police l’a confronté au rapport du FSL le 24 novembre 2022.
Raquel Jolicoeur précise qu’il avait porté plainte à l’Independent Police Complaints Commission un mois avant son arrestation. Il évoquait, alors, un fameux appel téléphonique d’un interlocuteur qui l’avait averti qu’il allait être victime de «drug planting» après un live sur TikTok et sur les autres réseaux sociaux. Il avait publiquement dénoncé les opérations douteuses d’Ashik Jagai. Dans son live, le chanteur avait également évoqué la proximité de ce haut gradé avec un présumé trafiquant de drogue de l’Ouest. Il invite la police à ouvrir une enquête sur les conversations téléphoniques échangées entre le SP Jagai et les deux policiers cités plus haut pour confirmer le complot dont il aurait été victime.
Le chanteur souligne aussi qu’il a été détenu à Alcatraz pendant plusieurs jours avant d’être incarcéré en isolement à la prison de Melrose. La police s’opposait à sa libération sous caution. Il a passé 422 jours en détention. «Je suis innocent. Je n’ai rien à voir avec le trafic de drogue, le terrorisme et la possession de dynamites et d’armes à feu», souligne Raquel Jolicoeur. Il précise qu’il gagne sa vie en tant que chanteur, musicien et vendeur de légumes à temps partiel. Il affirme qu’il n’est impliqué dans aucune activité illicite et invite la police à «cross check» sa version avec ses dépositions recueillies par l’inspecteur Ramjuttan de la Major Crime Investigation Team, en 2022.
Le policier Ramnarain consigne un nouveau «Precautionary Measure Statement»
Il fait encore parler de lui. Le constable Ramnarain affecté à l’Emergency Response Service de Metro North a consigné un nouveau Precautionary Measure Statement durant la semaine écoulée. Ce policier avait, auparavant, consigné une déposition explosive dénonçant des magouilles présumées de l’ex-SST que dirigeait le SP Jagai dans des cas de drug planting allégués, dont celui chez Bruneau Laurette. Il avait ensuite consigné deux Precautionary Measure Statements concernant d’éventuelles représailles. Il a remis ça le 5 avril en venant de l’avant avec d’autres éléments. Cette fois, il raconte qu’il est tombé sur une vidéo troublante à son encontre sur TikTok. Il précise qu’il donne ce nouveau Precautionary Measure Statement car il ne connaît pas l’intention de ses détracteurs. Il réclame ainsi plus de patrouilles policières devant sa résidence dans le Nord. Plusieurs unités ont été informées à cet effet.
Coups de feu au domicile d’un ex-membre de la SST à Quartier-Militaire : le constable Chotay pointe du doigt Sabapati, Laurette et Bissessur
Huit. C’est le nombre de cartouches vides que la police a recueillies sur la route suivant les coups de feu tirés au domicile du constable Chotay à Quartier-Militaire, aux petites heures du matin du samedi 5 avril. Il n’y a pas eu de blessés mais deux vitres ont été endommagées. La police a également recueilli un spray aérosol de peinture près du portail de ce policier qui compte 13 ans de service. Il y avait le graffiti «KARMA» peint en noir sur la porte. Des policiers de la localité se sont rendus sur place lorsque le constable Chotay a donné l’alerte vers 4 heures ce jour-là. Cet ex-membre de la SST a par la suite expliqué que les images de sa caméra de vidéosurveillance révèlent que deux inconnus sont venus devant son domicile à moto pour tirer les coups de feu. Le constable Chotay dit désormais craindre pour sa sécurité et celle de sa famille. Il est affecté au poste de police de St-Pierre et est actuellement en congé. Dans sa déposition, le constable Chotay précise que pendant son affectation à l’ex-SST, il a mené plusieurs enquêtes importantes et participé à des arrestations dans des affaires de drogue. Les suspects Vimen Sabapati, Bruneau Laurette et Akil Bissessur en font partie. Il soupçonne d’ailleurs ces trois personnes d’être à l’origine des coups de feu tirés chez lui. L’enquête policière se poursuit. Les enquêteurs ont déjà visionné les images des caméras de Safe City des environs à cet effet. Mais l’obscurité qui régnait à ce moment-là ne rend pas leur tâche facile.
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