Son frère Pascal : «Ti kapav sov so lavi si lanbilans SAMU ti vini»

Alexandre Lamoureux, 27 ans, est décédé après avoir percuté un poteau électrique à moto à Rivière-des-Créoles. Transporté à l’hôpital de Mahébourg, il n’a pu être sauvé. Selon sa famille, c'est parce qu'il n'aurait pas reçu les soins adéquats dans l'ambulance. Il laisse une épouse et une fille de 4 ans.

La rue Reynold, à Ville-Noire, est particulièrement animée en cette matinée de jeudi. Ce n’est pas parce que c'est un jour férié mais en raison d’une mortalité qui touche une famille de ce village du Sud-Est. La ruelle qui mène au domicile des Lamoureux est d’ailleurs fermée à la circulation. Les riverains ont placé une brique au beau milieu de la route afin de faciliter l’accès aux personnes venues présenter leurs condoléances avant de rejoindre la salle verte improvisée érigée en pleine rue.

Alexandre (photo), 27 ans, issu de ce quartier, a trouvé la mort la veille au soir après avoir percuté un poteau électrique avec sa motocyclette à Rivière-des-Créoles. Ce jeune homme circulait à moto lorsqu’il a fait une violente sortie de route. Grièvement blessé à la tête, il a été transporté d’urgence à l’hôpital de Mahébourg. Sur place, le médecin de service n’a, hélas, pu que constater son décès. Son frère aîné, Pascal, 33 ans, raconte que le drame est survenu alors qu'il rentrait après avoir été acheter des cigarettes.

«Nou ti ansam dan Rivière-des-Créoles. Nou ti pe donn koudme enn kouzin bouz enn masinn lexersis. Linn sorti pou al aste sigaret lor mo motosiklet. Li ti lor sime retour kan linn fer aksidan», confie Pascal. Constatant l’absence prolongée de son jeune frère, le trentenaire a décidé de le téléphoner sur son portable. «Mo trouv li pe tro tarde. Mo finn apel lor so telefonn ek enn dimounn finn dir mwa li finn gagn enn aksidan», confie-t-il. Il s’est alors rendu sur les lieux du drame en urgence.

Très affecté, Pascal affirme que son cadet était encore conscient dans l’ambulance mais que celle-ci n’était pas équipée pour lui prodiguer les premiers soins. «Ti kapav sov lavi mo frer si lanbilans SAMU ti vini», dit-il avec amertume. Il souligne que les services du SAMU ont été sollicités mais que «zot pa'nn vini». Selon ses dires toujours : «Pa ti ena okenn lekipman dan lanbilans kinn vini.»

Il explique qu’il n’y avait qu’un chauffeur et un Attendant dans le véhicule en question. «Mo'nn rant dan lanbilans ansam ek li. Enn mask pa ti ena pou met ek li. Li ti ankor vivan sa moman-la. Attendant-la ti asiz divan ansam ek sofer. Mo ti pe dir mo frer trap mo lame. Mo ti pe dimann li ser mo bann ledwa zis pou fer li res eveye. Dokter lopital Mahebourg finn konstat so lamor kan nou finn ariv laba.»

Le trentenaire a déjà déposé une plainte auprès d’un responsable de l’hôpital de Mahébourg. Il a également dénoncé ce manquement dans une déposition consignée au poste de police de cette localité. Le ministère de la Santé n’a pas souhaité faire de commentaires pour ne pas pervertir l’enquête policière en cours. Alexandre Lamoureux travaillait comme plombier et électricien dans une compagnie privée. Marié, il laisse derrière lui une épouse et une petite fille de 4 ans, qui a fêté son anniversaire le 9 août dernier.

«Li ti sipoze vinn fer enn ti travay kot mwa zordi dan Bambous-Virieux», regrette Pascal. Les funérailles de son frère ont eu lieu dès le lendemain du drame, en présence de nombreux proches et amis venus lui rendre un dernier hommage.