«South of Midnight» : belle créature du Bayou

L’une des récentes sorties PC et Xbox Series X/S – disponible aussi sur l’abonnement Game Pass – nous vient comme un jeu d’action qui propose des mécaniques classiques mais dans une forme artistique des plus soignées.

Une demoiselle dans le sud américain

South of Midnight, nouveau jeu des développeurs de Compulsion Games (à qui l’on doit le perfectible mais sympa We happy few), nous envoie dans le Bayou, le sud profond de l’Amérique, à la découverte d'Hazel, qui devra évoluer dans ce monde rural rempli de marais, d’animaux, de brouillard… et de surnaturel. Car, en fait, à la suite d’une super tempête qui a emporté sa maison et sa mère, elle découvrira que sa quête pour retrouver celle-ci fait partie d’une plus grande intrigue, avec une guerre où sont liées ses ancêtres et des forces obscures, comme on le découvrira à grands renforts d’armes, de pouvoirs magiques, de monstres et de compagnons hauts en couleur…

**Classique mais efficace **

South of Midnight s’amène comme un jeu d’action relativement linéaire, avec encore et toujours des petites phases de plateforme à la Uncharted, des combats, un tout petit peu d’exploration pour glaner un peu plus d’expérience et débloquer de nouveaux pouvoirs, et pour finir, de gros boss bien spectaculaires. Le tout avec plusieurs niveaux de difficulté, des ennemis pas toujours variés... Bref, c’est plutôt classique, voire même un peu trop, avec des combats qui se renouvellent assez peu, quelques petits puzzles simplistes de temps en temps, et grand-chose de plus. Heureusement, le tout est vite rattrapé par la narration et la direction artistique.

**Visuellement très abouti **

Si le gameplay n’apporte pas forcément de l’innovation, c'est compensé par le visuel du titre, sa narration, sa musique, bref, par une direction artistique qui rend le jeu tout de suite singulier. Avec une narration comme un conte moderne sorti des pages d’un bouquin (au sens propre), son animation en stop motion pendant les cinématiques, comme dans un film d’animation à la Wes Anderson, sa musique qui nous plonge dans ce coin des USA avec des thèmes jazzy mémorables, et tout son bestiaire issu du folklore sudiste, avec aussi des histoires d’esclavages, South of Midnight fait mouche. Et comme le jeu est aussi sacrément bien optimisé, avec souvent des séquences très spectaculaires (bataille de boss énormes, découvertes de personnages mémorables ou encore le prologue sous une tempête), on oublierait presque le gameplay classique de l’ensemble, immergé dans ce conte qui devient, du coup, un sacré moment visuel qui nous demandera une petite dizaine d’heures.