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21 février 2017 13:47
Au Champ de Mars comme à Floréal où l’entraînement des chevaux connaît un coup d’accélérateur en marge de la nouvelle saison hippique, dont le coup d’envoi est prévu le samedi 25 mars, c’est l’assemblée générale élective de ce mardi 21 février qui est au centre des conversations. La «campagne» dans l’un comme dans l’autre camp se fait ouvertement. Tous les coups – et c’est dommage pour l’industrie hippique – sont permis.
A la contestation par la Gambling Regulatory Authority de la candidature de Frantz Merven, conflit d’intérêt allégué par l’instance régulatrice du betting en raison du statut de propriétaire de Merven Frères, compagnie qui commercialise la loterie Merven, dudit candidat (contestation à laquelle le MTC n’a pas donné suite) est venue s’ajouter cette semaine une «autre», cette fois contre la candidature d’Antish Ramdhany, «colistier» de Gilbert Merven, donc adversaire de Frantz Merven, par un… membre démissionnaire !
La chasse aux «proxies»
Comme le poste d’administrateur n’est pas rémunéré par le MTC – sauf que les élus disposent, chacun, d’une loge personnelle le jour des courses et d’autres facilités à titre individuel – on peut se demander quelles sont les réelles motivations derrière cette guerre ouverte pour se retrouver sur le board du MTC.
Il y a certes le côté prestige – car être dirigeant du MTC fait quelque part l’homme –, mais quoi d’autres ? Le pouvoir évidemment. Le pouvoir de tout contrôler, de dicter les orientations et être perçu comme l’homme fort des courses hippiques. «Tous ceux qui accèdent à la direction ont tous l’ambition un jour de s’assoir dans le fauteuil présidentiel. C’est une ambition légitime, mais tout le monde n’en a pas l’étoffe. Pour diriger le MTC, une industrie qui jongle avec des millions et des millions de roupies, il ne faut pas être tout simplement un ‘gentleman’. Il faut quelqu’un de charismatique, un fonceur. Cela n’a pas été toujours le cas au Champ de Mars.»
D’où peut-être l’opportunité qu’a voulu avoir – et qu’a eue – la GRA pour s’immiscer dans les affaires internes du MTC, allant même jusqu’à lui dicter les conditions de courses. Du jamais vu au MTC !
Où, en marge des élections de ce mardi, les gens ont peur de s’afficher ouvertement – pas tous – craignant des représailles au cas où les bords auxquels ils appartiennent échouent mardi. Les commentaires vont bon train, les qualités des uns et des autres sont décortiquées, mais lorsque vient la question du choix, on a tendance à brouiller les cartes. «On verra mardi ce qu’il faudra faire.» Pas question de se mouiller avant l’heure.
Si au départ, six candidats s’étaient manifestés, ils ne seront que cinq en lice après le désistement d’Amar Deerpalsing. Mukhtar Hossenbaccus est le seul à affronter les deux blocs en présence, mais rien ne dit qu’il ira jusqu’au bout de ses convictions car un éventuel retrait n’est pas à écarter d’ici mardi matin…
Reste donc les deux seules forces en présence : d’un côté Gilbert Merven avec comme colistier Antish Ramdhany et de l’autre Frantz Merven qui fait équipe avec Kamal Taposeea. Trois «néophytes» contre un vieux routier car Gilbert Merven en est à sa 4e élection. Jusqu'ici, il n'a jamais connu de défaite à cet exercice. Réussira-t-il un sans-faute ? Un observateur habitué des élections au Mauritius Turf Club – mais qui s’est mis volontairement en retrait cette fois –, prévoit une «lutte acharnée» car beaucoup de membres, dit-il, « ne voteront pas pour une équipe. Il y aura beaucoup de split votes».
Tant dans l’entourage de Gilbert Merven que dans celui de Frantz Merven, c’est surtout la chasse aux proxies qui a été au centre des préoccupations ces deux dernières semaines. «Cette guerre des proxiespourrit l’atmosphère, mais comme c’est permis, tout le monde essaie d’en tirer profit. Le tandem qui a le mieux travaillé sur la collecte des proxiesaura de bonnes chances de se faire élire», explique-t-on.
Quelque 600 membres du MTC sont concernés par les élections de mardi, une avant-première de la saison de courses…
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