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Duke of York Cup | White River : l’épilogue

Il ne manque plus que la Coupe d’Or dans la collection bien garnie de White River.

Toute belle oeuvre mérite une fin à sa hauteur. Après avoir régné en maître au Champ de Mars cette année – cinq victoires et trois classiques remportés – White River se présente aux portes du panthéon de l’hippisme mauricien pour la conquête du dernier trophée manquant à sa collection, la Coupe d’Or.

85 ans. Voilà l’éternité qui s’est écoulée depuis l’exploit de la jument Winking, entraînée par Amurdeeale Gujadhur, qui avait raflé les quatre classiques en jeu au cours d’une même saison en 1934. Depuis, il ont été nombreux à vouloir l’émuler, sans grand succès. Mais ce record jalousement gardé par la jument pourrait bien être partagé cet après-midi avec la candidature de l’extra-terrestre White River dans la dernière course classique de la saison.

 

Avec cinq victoires pour Rs 3 200 000 de prix remportés, White River a été plus qu’à la hauteur de sa belle réputation sud-africaine. Pour faire simple, le crack de l’écurie Rameshwar Gujadhur n’a toujours pas goûté à son premier revers sur notre turf. Il s’est pourtant mis en danger en s’engageant dans le Maiden, en septembre, sur un parcours sur lequel il n’avait jamais été testé auparavant mais il a survolé l’épreuve avec une facilité qui force le respect.

 

Cet après-midi, le futur cheval de l’année abordera la transition 2400m-1600m tant redoutée par les entraîneurs, qui plus est après plus de deux mois sans compétition. Qu’on se le dise, l’entourage de White River ne lui a pas pour autant donné l’occasion de se la couler douce à l’écurie, ses trois derniers galops prouvant qu’il a bel et bien été maintenu dans une excellente condition à l’approche de sa dernière grande échéance de la saison.

 

Peut-il donc accrocher un sixième succès aujourd’hui, synonyme d’une nouvelle entrée prestigieuse dans le livre d’or du turf local ? Sur ce qu’il a démontré jusqu’ici, bien malin celui qui aura le courage de pronostiquer contre lui. Car dans un champ de seulement sept partants, qui plus dans une course à poids d’âge, l’ogre White River fait vraiment peur. Pour l’accompagner dans sa quête historique, il pourra compter sur Manoel Nunes, son partner in crime. Il risque encore d’y avoir des étincelles cet après-midi.

 

Qui peut donc essayer de taquiner White River dans cette Coupe d’Or qui, sur le papier du moins, semble promise au fleuron de l’écurie Rameshwar Gujadhur  ? En se basant sur leur dernière confrontation, on serait tenté de dire qu’Alshibaa partira avec l’étiquette du challenger. En effet, le protégé de Ricky Maingard avait été le premier parmi les battus derrière White River dans le Ruban Bleu, qui avait aussi été couru à poids d’âge.

 

Alshibaa en quête de revanche

 

Depuis, Alshibaa s’est illustré avec brio dans La Coupe des Présidents en venant à bout d’un certain Perplexing. Tout comme White River, il aura le désavantage de passer d’une course de fond à un 1600m. A ce niveau, ce petit détail revêt toute son importance. Mais si l’expérimenté Ricky Maingard lui a préféré cette échéance, il a ses raisons. Surtout quand on sait qu’Alshibaa aurait sans doute été sacré champion stayer s’il avait remporté l’épreuve phare de la journée d’hier, course dans laquelle il figurait également parmi les entrées.

 

Peut-il pour autant mater White River ? D’abord, il faut mettre un avant son excellent tirage. Car pour avoir une chance de battre le favori, il devra à tout prix le précéder durant le trajet. Mieux, il aura à porter la première offensive pour espérer contrecarrer les plans du rouleau compresseur qu’est White River quand celui-ci se mettra en marche. Ricky Maingard a opté pour la continuité en confiant de nouveau Alshibaa à Derreck David. En grande forme actuellement, l’écurie Maingard peut nourrir un silent hope à son sujet.

 

De l’espoir, l’écurie Gujadhur en aura aussi avec les participations de Black Cat Back et Table Bay. Le premier nommé reste d’ailleurs sur une convaincante victoire de bout en bout aux dépens de Wall Tag notamment lors de la 29e journée. Conditionwise, il n’a rien à envier à White River, surtout que sa dernière course remonte pour sa part au 5 novembre dernier. Quand il avait croisé la route de White River dans le Barbé, il n’avait échoué que d’une demi-longueur, de quoi enthousiasmer les nombreux fans de l’écurie Gujadhur.

 

La revanche est-elle donc possible ? Rien n’est moins sûr. D’abord, il faut rappeler que Black Cat Back, sur sa forme sud-africaine, demeure avant tout un spécialiste du 1400m. Certes, il avait bien couru sur le mile dans le Barbé mais il serait bon de remettre cette prestation en perspective. Car ce jour-là, il faut reconnaître qu’il avait affronté un White River à court de fitness, qui ne s’était pas entraîné pendant une semaine. De plus, White River n’avait pas eu droit à un trajet facile.

 

Cette fois-ci, White River est bien plus “fit”. De plus, il ne devrait pas rencontrer de “traffic problems” avec un champ de seulement sept partants. Autant dire que les données seront bien différentes. Il faudra aussi compter avec la présence du véloce Horse Guards, qui s’élancera à l’intérieur de Black Cat Back. L’alezan de l’écurie Daby avait triomphé de bout en bout à sa dernière incursion. Il va sans dire qu’il ne fera aucune concession à Black Cat Back en ce qu’il s’agit de la position tête et corde, ce qui porterait alors un sérieux coup aux chances du porte-drapeau de l’écurie Gujadhur.

 

Table Bay n’a, lui, pas mal fait lors de ses dernières participations. En dépit d’avoir fait les extérieurs en fin de parcours, il avait à chaque fois terminé sur la troisième marche du podium. Sa poisse légendaire avec le tirage des lignes a encore frappé puisqu’il s’élancera complètement à l’extérieur. Confié à Swapneel Rama, ce coursier de valeur ne part pas battu pour autant, tout comme Baritone de l’écurie Jean-Michel Henry.

 

Après s’être illustré tôt dans la saison, ce fils de Trippi a eu du mal à retrouver le box des vainqueurs, mais il a toujours donné le meilleur de lui-même. Au risque de nous tromper, nous pensons que Baritone est bien plus compétitif sur 1400m-1500m. Le fait que cette course sera courue à poids d’âge plaide, évidemment, en sa faveur, tout comme le fait d’être associé à Jameer Allyhosain, qui est dans une bonne dynamique actuellement. Baritone semble toutefois condamné à l’exploit ici.

 

Les chances de Horse Guards dépendront du déroulement de l’épreuve. S’il n’est pas “challenged” pour le commandement, l’alezan peut se montrer accrocheur jusqu’au bout, même si ses adversaires du jour sont bien plus redoutables que ceux qu’il avait affrontés la dernière fois. Quant à Ten Gun Salute, il a été une grosse déception la dernière fois. Il aborde également la difficile transition 2100m-1600m. Sur le papier, ses chances ne sont guère évidentes.

 

White River réussira-t-il le Grand Chelem ? Alshibaa prendra-t-il sa revanche du Maiden ? Black Cat Back jouera-t-il les trouble-fêtes ? Les interrogations sont nombreuses à quelques heures de la Swan Duke Of York Cup 2019. Mais quelque chose nous dit qu’on ne parlera bientôt plus de Winking comme étant le seul cheval à avoir remporté les quatre classiques au cours d’une même saison.

 

Notre sélection : White River – Alshibaa – Black Cat Back – Table Bay