Un nom à retenir. Ceux qui l’ont vu évoluer ne tarissent pas d’éloges à son sujet. A un an des Jeux des îles de l’océan Indien, il représente une piste à explorer par le sélectionneur national en vue d’avoir un Club M plus compétitif pour le rendez-vous réunionnais. Ludovic Boi est un footballeur d’origine mauricienne vivant en Australie et qui rêve de porter les couleurs de la sélection nationale.
Il a quitté l’île Maurice alors qu’il avait 12 ans. Ses parents, Gaitan Boi et Biance Monty, avaient préféré mettre les voiles pour l’Australie. Le petit Ludovic, lui, tapait, déjà, dans le ballon en compagnie de son frère aîné, Thierry Boi, au Racing Club. Ce dernier a déjà effectué un bref passage au Club M en 2007 sous la férule de Sarjoo Gowreesunkur alors qu'il jouait déjà pour l'équipe australienne des Southern Stars.
La passion de Ludovic pour le ballon rond l’a amené à frapper aux portes de clubs australiens. Il intègre l’équipe du Stirling Lions et devait vite taper dans l’œil des entraîneurs.
C’est ainsi qu’à l’âge de 19 ans il se voit offrir l’opportunité de faire ses débuts dans l’équipe première du Melbourne Victory. L’aventure est de courte durée pour Ludovic Boi, qui tente un essai en Indonésie et en Thaïlande, avant de rentrer en Australie. Aujourd’hui, il joue pour Florent Athena FC (2e division australienne) où il est le vice-capitaine et un des plus importants joueurs dans l’équipe.
Un parcours de combattant qui souligne la difficulté des aspirants footballeurs à émerger au plus haut niveau dans un pays qui vient de disputer la dernière Coupe du monde. «Il existe beaucoup de footballeurs qui travaillent très dur pour avoir la chance d’évoluer dans des clubs de l’élite. Il faut vraiment avoir de la chance et la saisir», nous explique le milieu offensif d’origine mauricien.
Ludovic Boi fait ressortir que le football australien est très compétitif. D’ailleurs ceux qui ont eu l’occasion de visionner quelques matchs du championnat d’élite pour suivre le parcours de l’autre footballeur d’origine mauricienne Jonathan Bru (à l’époque où il évoluait pour le Melbourne Victory) peuvent en témoigner. «Le niveau ne cesse de s’améliorer chaque année. Vous avez des footballeurs de plusieurs nationalités qui évoluent en Australie», dit-il.
Le football australien a pris de l’essor ces dernières années surtout avec la venue des stars telles qu’Alessandro Del Piero ou encore Emile Heskey. «Cela démontre que les footballeurs veulent venir jouer en Australie et leur présence ne peut qu'être bénéfique pour le développement de cette discipline. La prestation de l’Australie à la dernière Coupe du monde démontre que le football est en progression constante. It's a work in progress et dans 10 ans on verra la place qu’occupera l’Australie sur la planète football», fait remarquer Ludovic Boi, grand admirateur de Lionel Messi et Paul Scholes.
Ludovic Boi pense que les Mauriciens devront tenter leur chance en Australie. «C'est une option qui mérite d’être exploitée pour progresser car il n’y a pas d’âge pour apprendre. Un footballeur peut obtenir un salaire de $ 55,000 à monter par an», déclare le jeune homme de 25 ans, qui avoue ne pas connaître grand-chose du football mauricien.
«Mais cela ne l’empêche pas d’être très attaché à l’île Maurice. Ce serait une grande fierté pour moi de pouvoir porter les couleurs de la sélection nationale. J’espère que je pourrais avoir cette chance et apporter ma petite contribution pour faire progresser le football mauricien», lance Ludovic Boi qui préconise la tenue d’un tournoi entre les pays se trouvant dans l’océan Indien, comme la participation de l’Australie, l’Afrique du Sud, l'Inde, l’île Maurice, Madagascar, l’île de la Réunion, entre autres.