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Gameloft : douche froide pour le MTC

30 janvier 2019

Gameloft a plus fait parler de lui dans des enquêtes que sur la piste depuis 2016.

La déception est énorme au MTC où le rapport De Spéville est venu prendre à contre-pied l’organisateur des courses. Le document, rendu public en début de semaine, est venu annuler la disqualification de 12 mois de l’entraîneur Shirish Narang dans le cas de dopage du cheval Gameloft. Ce rapport ne fait pas l’unanimité au MTC, mais ce dernier n’a d’autre choix que de respecter la décision du comité De Spéville, un comité que le MTC a lui-même nommé.

 

Les conclusions du rapport De Spéville viennent mettre un terme à une saga qui a duré 27 mois. C’est, en effet, en octobre 2016 que le cheval Gameloft est testé positif à l’Epo. Le dopage atteint alors une autre dimension puisque Gameloft devient le premier cheval contrôlé positif à l’Epo à Maurice.

 

Une contre-expertise étrangère confirme les résultats obtenus à Maurice par le laboratoire QuantiLab. Ce qui conduit à une enquête des commissaires sous la présidence de Stéphane de Chalain. Le palefrenier de Gameloft est «warned off» tandis que l’entraîneur Shirish Narang, physiquement pas présent à Maurice lorsque ce cas dopage éclate au grand jour, écope d’une forte amende de Rs 250 000 sous le Rule 208 A(4) qui se lit comme suit : «When a sample taken at any time from a horse under the  responsibility of a licensed trainer, after analysis is found to contain an illicit substance, the trainer and any person in charge of such horse at the relevant time shall be guilty of an offense...»

 

L’entraîneur mauricien clame son innocence et ne tarde pas à contester les «findings» des commissaires en appel. Démarre alors véritablement ce que devient l’affaire Gameloft. Après plusieurs séances au cours desquelles la défense, représentée par Me Yahia Nazroo, relève plusieurs failles au niveau de l’échantillonnage et de la sécurité des chevaux à Floréal où Gameloft avait subi un test inopiné, le comité d’appel réclame le 25 avril 2017 une enquête «de novo».

 

Cette fois, c’est l’Australien John Zucal, qui préside l’enquête et même si Shirish Narang continue à mettre en exergue les failles relevées dans la conduite de la première enquête, il n’échappe pas au couperet une fois de plus. Et le verdict est encore plus dommageable pour sa réputation : il est disqualifié pour une période de 12 mois en juillet 2017.

 

L’annulation de cette sanction en appel survient 18 mois après puisque ce n’est que cette semaine que le comité présidé par Me Patrice Doger de Spéville a fait connaître sa décision suite aux plaidoiries de Me Gavin Glover, qui est venu prêter main-forte à la défense de Shirish Narang. Des 28 points d’appel soulevés, quatre ont été retenus et on retient surtout celui qui soutient que Zucal a eu accès au dossier de la première enquête, ce qu’il n’aurait jamais dû faire. D’où la perception d’enquête biaisée dans la manière dont elle a été menée.  

 

Le rapport souligne aussi que «in normal circumstances, we would have ordered an inquiry «de novo» but we feel that the history of this case speaks against such course.»

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