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Hippisme – Budget 2019/2020 : Les pouvoirs accrus de la GRA font trembler le giron

Le MTC verra encore son pouvoir décisionnel diminuer une fois les amendements à la GRA Act votés.

Se dirige-t-on vers un contrôle total de la Gambling Regulatory Authority (GRA) sur l’organisation des courses hippiques à Maurice ? Cela en prend, en tout cas, le chemin après l’annonce des différents amendements à être apportés à la GRA Act. Désormais, l’inquiétude règne de plus belle au sein de la communauté hippique.

Les premières «victimes» de ces amendements sont les bookmakers off-course. Ces derniers, qui avaient obtenu gain de cause auprès de la Cour suprême, qui avait ordonné à l’instance régulatrice, de leur délivrer leur licence d’opération, semblent n’avoir connu au final qu’une victoire éphémère. Car l'article (h) vient plus que jamais les placer dos au mur. «The Gambling Regulatory Authority Act will be amended to repeal sections related to the licensing of bookmakers conducting fixed odds betting on local races outside the racecourse», peut-on lire sur la liste des 24 amendements.

 

Les bookmakers off-course auront toutefois droit à un moratoire, eux dont la licence n’expirera que le 15 août prochain. Passé ce délai, ils devront impérativement rejoindre leurs collègues sur l’hippodrome ou tout simplement fermer boutique. Une situation que déplore plus d’un car la disparition du fixed odds betting hors du Champ-de-Mars ne fera, selon eux, qu’encourager la prolifération des paris à crédit, et ce, pour la plus grande perte de l’industrie hippique. Ceux touchés par cette mesure ne comptent cependant pas rester les bras croisés, avec une action en Cour suprême comme ultime recours. 

 

On grince aussi des dents du côté du Mauritius Turf Club (MTC). Et pour cause, certains des amendements annoncés viendront impacter directement le pouvoir décisionnel du MTC, l’unique organisateur des courses hippiques sur le sol mauricien. Nous apprenons ainsi que la GRA mettra sur pied son propre comité d’appel pour «review the decisions taken by racing stewards from the horse-racing organiser». Ce qui était de tout temps la prérogative du MTC passe désormais sous l’égide de la GRA, et ce, pour respecter la notion de bonne gouvernance, selon l’instance régulatrice.

 

Dans le giron, ils sont nombreux à décrier cette situation. Ici, on met surtout en avant le manque d’expérience de la GRA, mais surtout l’absence d’un personnel qualifié pour juger d’une affaire relative aux courses hippiques, pour douter du bien-fondé de cet amendement. De plus, il n’est pas sûr que cette démarche soit vue d’un bon oeil par la Fédération internationale des autorités hippiques, dont le MTC est membre. «Chaos dooms on the horse-racing industry in Mauritius», s’inquiète Me Yahia Nazroo, par ailleurs membre du MTC, dans les colonnes de notre confrère l’express en semaine.

 

Le MTC n’est pas près de sortir de l’auberge, puisqu’il devra désormais, aussi, obtenir l’approbation de l’instance régulatrice avant l’application de ses Rules Of Racing et de tout amendement s’y rattachant. De nombreux observateurs y voient, là, une ultime tentative pour avoir la mainmise sur l’hippisme mauricien, le MTC devenant, par cette démarche, encore un peu plus «l’obligé» de l’instance régulatrice.

 

Les inspecteurs de la GRA pourront aussi bientôt jouer les détectives. Grâce à l’amendement (p), ils peuvent désormais «conduct a search, inspection or investigation, on his own initiative, on the premises of licensed operators as well as any person licensed by those operators». Les données téléphoniques des jockeys et des propriétaires pourront aussi être passées au crible par la GRA avec l’approbation d’une cour de justice pour aider à l’avancement de ses enquêtes. La GRA tenterait-elle de se substituer à la Police des Jeux ? Les inspecteurs en question feront-ils preuve du discernement nécessaire en faisant usage de ce nouveau pouvoir qui leur sera confié ? Rien n’est moins sûr.

 

Aucune réaction n’a transpiré du côté du MTC jusqu’ici. «Il est encore trop tôt pour commenter», nous a-t-on laissé entendre. Toujours est-il qu’une fois votés, ces amendements à la GRA Act ouvriront grande la voie à la nationalisation – tant redoutée – des courses hippiques à Maurice.