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Joseph Mounawah, directeur de l’encadrement à la Fédération mauricienne de judo (FMJ) : «Une formation de haut niveau pour nos judokas»

16 novembre 2015

Joseph Mounawah, directeur de l’encadrement à la Fédération mauricienne de judo (FMJ)

Quel est votre bilan après avoir organisé l’AJOM pour la troisième année consécutive ?

 

D’un point de vue général, je peux dire que nous sommes satisfaits, même si je n’écarte pas qu’il y ait eu quelques imperfections. Mais, le plus important est que nous avons respecté notre contrat, et qu’il n’y ait pas eu d’incidents majeurs. Les différentes délégations sont arrivées comme prévu. Elles ont été logées à leurs hôtels respectifs.

 

La compétition s’est déroulée sans anicroche, le transport a bien fonctionné, donc nous pouvons dire que cela a bien réussi. Seul bémol, les décalages que nous avons eus au niveau de la programmation, car un des délégués est arrivé en retard, et nous avons eu momentanément une coupure d’électricité. Mais cela n’a pas empêché la compétition d’avoir lieu.

 

Donc, vous affirmez que c’est une édition réussie ?

 

Avoir 51 pays qui se déplacent à Maurice et plus de 200 judokas présents, nous pouvons dire que nous sommes pleinement satisfaits. L’édition 2015 avait, en plus, un niveau très relevé étant donné que la compétition fait partie des tournois qualificatifs pour les Jeux olympiques de 2016 au Brésil. En plus, nous retiendrons la présence de plusieurs médaillés d’argent et de bronze olympiques, ce qui explique pourquoi nos judokas n’ont pu aller très loin dans la compétition. Mais n’oublions pas que certains, comme Sarah Sylva, ont quand même brigué une cinquième place.

 

Justement qu’est-ce qui a manqué à cette équipe mauricienne ?

 

Ce manque de résultat vient du fait qu’après les Jeux des îles, il y a eu une baisse de régime au niveau des entraînements. Pourtant, toutes les facilités sont là. Le ministère de la Jeunesse et des Sports nous soutient, tout comme le Trust Fund for Excellence in Sports (TFES), mais il faut, aussi, que le sérieux prime à l’entraînement. La meilleure solution est de maintenir le groupe ensemble, et ne pas laisser les judokas s’éparpiller.

 

Pour réussir, il n’y a pas de secrets, il faut s’entraîner au rythme de deux à trois séances quotidiennes, contrairement à trois ou quatre séances par semaine. Nous offrons l’encadrement, le suivi et toutes ces choses nécessaires, mais il faut, aussi, que le judoka soit motivé.

 

Comment faire pour remédier à cela ?

 

Il faut l’admettre, les judokas aiment bien les tournois à l’étranger. Cela les motive. Ils se donnent à fond à l’entraînement pour pouvoir être dans la sélection. C’est cet état d’esprit qu’il nous faut changer, car, lorsqu’il n’y a pas de déplacement certains, je ne dis pas tous, ont tendance à délaisser les entraînements. Ce qui fait qu’il y a un manque de sparring-partners sur le tatami. En l’absence de cette rivalité, ceux présents ne sont pas poussés dans leurs retranchements, et, en conséquent, le niveau baisse également. Donc, ce que nous allons faire, à partir de l’année prochaine, est d’envoyer des judokas en formation dans un centre de haut niveau, qui ouvrira ses portes en Hongrie à partir de janvier 2016. Quatre judokas pourront, ainsi, bénéficier d’un encadrement de haut niveau en se frottant avec d’autres compétiteurs.

 

Avez-vous finalisé les noms ?

 

Pas encore. Il y a des discussions en cours actuellement avec le MJS au niveau des judokas qui rejoindront ce centre.  

 

Lors de l’AJOM, nous avons constaté des manquements au niveau de l’organisation ?

 

Nous ne pouvons éliminer toutes les imperfections. Ce sont des choses qui arrivent. Nous avons, là, une grosse organisation. Très peu de fédérations à Maurice peuvent se permettre d’accueillir autant de pays et d’athlètes. Pour notre part, le plus important est que les 51 pays aient pu se déplacer à Maurice, qu’il n’y ait pas eu de scandale au niveau de l’arbitrage et que le transport n’ait pas oublié personne à son hôtel. Pour cette fois-ci, cela ne vient pas de nous. Un retard d’un technicien a bousculé notre programme, mais il faut comprendre que le décalage horaire avec l’Europe a fait son petit effet.

 

Est-ce que l’emplacement a causé problème ?

 

Le hic vient du fait qu’il y avait beaucoup de participants cette année. Cela nous a causé quelques soucis, au niveau de l’organisation, mais pas sur le site, car nous avions déjà organisé des championnats d’Afrique au gymnase Pandit Sahadeo à Vacoas. Nous connaissons bien le lieu, mais, bien sûr, nous aurions aimé avoir le Centre de Conférence International Swami Vivekananda (SVICC) à Pailles. Toutefois cela n’a pas été possible en raison du prix exorbitant du lieu. Pour deux jours de compétitions il faut débourser Rs 690 000 pour le SVICC. Certes, c’est un site qui dispose des moyens techniques plus avancés mais nous ne pouvons nous le permettre, car la fédération ne dispose pas de tels moyens financiers. L’apport de quelques sponsors et des autorités aurait pu changer la donne. 

 

Maintenant que l’AJOM est terminé quelle est la prochaine étape ?

 

Nous allons poursuivre avec les entraînements, car il faut que les judokas restent en forme avant d’aborder la nouvelle saison qui débutera très tôt en 2016. Ce sera une année bien chargée en compétition internationale. Dès janvier, les judokas seront en stage pour préparer les Internationaux de Maurice qui se tiendront le 17 et 18 courant. Puis, il faudra préparer l’Open international cadet, au mois de mars, avant d’enchaîner avec les championnats d’Afrique seniors en avril. Puis, ce sera au tour de l’échéance junior/cadet en juillet avant d’entamer la préparation pour l’AJOM de 2016, le 12 et 13 novembre.

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