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Par Ally Mohedeen
6 septembre 2015 16:28
Après avoir remporté la Duchesse et le Barbé, l’écurie Gujadhur, en leader incontestable au classement, rêve d’un triplé classique historique en attendant la Coupe d’Or. Ce rêve est permis quand on sait les qualités de finisseur et la classe de Bulsara et le ‘stamina’ qu’a en abondance sa doublure Vettel.
Mais c’est Bulsara, qui compte à son actif déjà deux victoires classiques (la Duchesse 2014 et le Barbé 2015), qui demeure le porte-drapeau de la plus vieille écurie qui a remporté le Maiden en 18 occasions.
Son dernier triomphe dans le Ruban bleu remonte à 2011, lorsque le hongre gris, Senor Versace, avait succédé à un autre ‘Gujadhur’, en l’occurrence Solar Symbol. Depuis, la bande à Ramapatee Gujadhur connaît un petit passage à vide dans le Ruban bleu. Cet après-midi, l’écurie Gujadhur espère bien reprendre ses bonnes vieilles habitudes.
Bulsara a été, spécialement, entraîné en marge de ce grand rendez-vous, et, en raison de son âge, son entraîneur l’a même privé d’une participation dans le Golden Trophy, ultime étape préparatoire du Maiden. «C’était un choix et nous l’assumons. Bulsara is in with a good chance», déclare Ramapatee Gujadhur. Si Bulsara est un attentiste confirmé, qui a fait étalage de son puissant finish dans ses deux seules courses cette année, en revanche la doublure de la casaque électrique, en l’occurrence Vettel aura la responsabilité de diriger le peloton. Deuxième derrière Intercontinental en 2013 et troisième derrière Man To Man et Bulsara en 2014, Vettel est un habitué du traditionnel 2400m.
On se souvient qu’il avait réalisé une course suicide dans le Golden Trophy, mais son entraîneur promet qu’il rectifiera le tir dans le Maiden. «Non, ce sera différent dimanche», souligne Ramapatee Gujadhur. Etant le seul front-runner de l’épreuve, Vettel ne part pas battu car il peut réaliser un coup à la… Have Mercy !
Le 11 juin 2011, Diamond Light, encore à l’état brut, faisait ses débuts au Champ de Mars dans une course de 1600m dans la fourchette…25-0 ! Son ‘rating’ d’alors n’était que de 25. Après avoir couru presque dans la poussière dans le premier kilomètre de la course, il termine en 35 secondes pour n’échouer qu’à 0.50 longueurs du vainqueur Southern Heights.
Depuis, il a participé à 35 courses pour un total de 14 victoires et 18 autres placés. Son ‘rating’ est passé de 25 à…75 ! Une ascension fulgurante, presqu’incroyable qui lui permet aujourd’hui de viser le Graal.
Du reste, son entraîneur Shailesh Ramdin déclare que tous les mérites reviendraient au cheval lui-même s’il enlevait le Maiden. «Ce serait un véritable exploit vu que Diamond Light provient du bas de l’échelle», dit-il.
Ce beau compétiteur appartenant au couple Ramlochun tente le 2400m pour la première fois de sa carrière, mais, eu égard à la manière dont il s’est illustré dans le Golden Trophy le 8 août dernier et compte tenu d’une autre victoire obtenue sur 2200m l’année dernière, il devrait avoir la distance dans les jambes.
«I was expecting Everest to win in the Golden Trophy.» Le jockey Dereck David est catégorique : il visait la victoire lors de la dernière sortie d’Everest. C’était dans le Golden Trophy sur 2200m. Mais la déception fut énorme ce jour-là, puisqu’Everest s’était retrouvé à plus de sept longueurs de Diamond Light à l’arrivée.
Pour le jockey, cette performance doit être ignorée, car il avait commis une erreur tactique. En suivant de près derrière Vettel, alors que ce dernier réalisait une course-suicide aux avant-postes, Everest s’est retrouvé sans ressources dans la ligne droite.
Le hongre gris de l’écurie Rousset, apprenons-nous, n’a pas évolué au meilleur de ses moyens, car déjà lors de la mise en selle dans le paddock, il tremblait sur ses jambes. «Il était très stressé ce jour-là et je pense qu’il avait perdu ses moyens avant même sa sortie en piste», explique son assistant-entraîneur Soodesh Seesurrun.
De plus, l’entourage d’Everest a apporté quelques petites retouches par rapport à son programme de préparation dans l’espoir que le cheval fasse mieux dans le Maiden. Mais tout comme pour quelques-uns des partants, le 2400m risque de causer problème.
L’entraîneur Ricky Maingard insiste que One Cool Dude était, toujours, considéré comme un partant du Maiden depuis son arrivée au Champ de Mars. Mais rien n’indiquait, après sa dernière course dans le Barbé, qu’il allait se présenter sur la ligne de départ cet après-midi. On constate, du reste, que sa préparation en marge du Ruban bleu n’a démarré qu’après la performance moyenne de Top Jet dans le Golden Trophy le 8 août dernier. Un mois qu’il s’entraîne pour le 2400m du jour, est-ce suffisant ? «Si One Cool Dude gagne, il faudrait le décorer ! Non, jamais auparavant un cheval a gagné le Maiden après avoir démarré si tardivement sa préparation», explique un ex-entraîneur, qui a déjà goûté au succès dans le Maiden dans le passé.
Mais pour Ricky Maingard, la satisfaction est de mise lorsque la préparation et la forme de One Cool Dude sont évoquées. En Afrique du Sud, ce cheval ne s’est jamais aventuré au-delà du 1950m et sa tenue demeure, donc, douteuse. «Le Maiden nous dira s’il a le 2400m», rétorque Ricky Maingard, qui avait gagné cette course avec Ice Axe en 2012.
Si Skippyjon Jones était considéré comme l’éventuel porte-drapeau de l’écurie Merven dans le Ruban bleu avant sa course dans le Golden Trophy, on se demande si les données n’ont pas changé ces dernières semaines.
Love Struck, considéré initialement comme sa doublure, émerge, en effet, comme celui le plus apte à lui offrir la Coupe compte tenu de ses galops et de son excellente condition. En revanche, Skippyjon Jones, lui, n’a pas vraiment retenu l’attention dans ses récents galops. Au risque de nous tromper, on le voit même en baisse depuis sa course dans le Golden Trophy.
Love Struck a été étincelant dans un galop aux côtés de Gray’s Champ sur la grande piste, et sa classe peut le conduire sur le podium cet après-midi. Son seul désavantage, c’est son manque de tenue. Certes, il n’avait pas démérité dans le Maiden l’année dernière, mais il avait manqué de percussion au finish.
Indiscutablement à son meilleur niveau, Love Struck peut titiller les favoris, d’autant que pour eux non plus, le 2400m n’est pas leur meilleur parcours.
Des huit engagés cet après-midi, seul l’outsider Ice Axe a la particularité d’avoir déjà connu la victoire dans le Maiden. Ce fut lui qui avait, en effet, privé le grand Il Saggiatore de la victoire dans une des plus belles éditions du Maiden ces dernières années. C’était le 2 septembre 2012 à l’occasion d’une arrivée épique sous la selle de Gaëtan Faucon. Mais depuis, Ice Axe a participé à 24 autres courses, et une seule petite victoire est tombée dans son escarcelle.
Il n’est plus le « Mike Tyson » comme se plaisait à le surnommer le jockey Faucon, mais un simple partant, laminé dans son dernier galop cette semaine par Catwalk Model.
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