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Motocyclisme : Royshan Rao Rama champion courage

29 novembre 2016

Le sport c’est une école de la vie. L’être humain doit affronter des épreuves, se battre, se surpasser, se résigner, connaître le bonheur, mais aussi des échecs. La maladie se révèle un redoutable adversaire et il faut beaucoup de patience, mais surtout de courage, pour en venir à bout.

 

Royshan Rao Rama avait tout devant lui. Il était passionné de moto, avait du potentiel et une grosse détermination. Une bonne dizaine d’années de cela, ildécida de se lancer dans les courses de motocyclisme, car il était fascinépar lunivers des deux roues. Malgréles grosses réserves (on simagine aussi des remontrances voire des leçons demorales) de sa mère, Mary Anne Rao Rama, le jeune homme se lança la tête dans le guidon pour vivre sa passion.

 

«J’aimais bien bricoler et la mécanique m’a toujours fasciné. J’avais 18 ans lorsque je fis mes premiers pas dans l’univers du motocyclisme à Maurice. Je pensais que c’était un moyen de combattre les courses illégales à Maurice. Même si on ne dispose pas d’un circuit aux normes internationales, on est quand même bien équipé lorsqu’on participe à une course»souligne notre interlocuteur.

 

Malgré les inévitables ennuis mécaniques, Royshan Rao Rama parvint se frayer un chemin àforce depatience, d’investissements financiers et humains pour se faire respecter auprès des autres adeptes. Il remporta des épreuves sur le plan local et défendit les couleurs mauriciennes dans plusieurs compétitions, notamment à lîle Sœur.

 

C’est alors qu’un adversaire inattendu se dressa sur son chemin. Son corps devint incapable de supporter l’effort. On lui diagnostiqua un cancer. Il doit se faire opérer. Ensuite vint la chimiothérapie avec ses effets indésirables et insupportables. Royshan Rama doit passer par là pour combattre sa maladie.

 

«Cela a été un moment fort pénible lorsque j’ai appris que j’avais une grosseur et que je devais me faire opérer. Je réalisais, ensuite, que j’avais le cancer et je devais faire la chimio. Une étape très difficile pour moi. Mais, heureusement, j’avais le soutien de ma mère, mes proches, mes amis, et mes collègues pilotes. C’était en 2012. Par la suite cela m’a beaucoup affaibli et j’étais renfermé sur moi-même à la maison», nous raconte Royshan Rao Rama.

 

Il se dit alors qu’il ne pouvait pas se laisser abattre par les évènements et décida de sortir du gouffre. C’est sa moto qui vint à son secours. Le Curepipien raviva sa flamme pour le motocyclisme et prépara son retour en compétition. « C’était pas évident au départ car mon corps était faible. Mais je me disais que je devais me sortir de là, reprendre ma moto pour participer à nouveau dans les épreuves de motocyclisme. Ma mère n’était pas d’accord depuis mes débuts de me voir participer à des courses de vitesse. Aujourd’hui, elle me soutient afin que je puisse surmonter ces moments difficiles», souligne cet entrepreneur.

 

C’est ainsi que le jeune homme, avec l’aide de son préparateur Vellen Veeraragoo et son équipe, Speed Bike Team, se remet en selle en 2015. Armé de patience, de détermination et motivation, Royshan Rao Rama fait à nouveau parler de lui au tableau d’honneur. Cette année, il vient d’être sacré champion national en Maxi Sport 2016, lors de la compétition organisée par le Moto Club, avant même la dernière étape (prévue le 11 décembre prochain sur l’aire de stationnement du stade Anjalay en étroite collaboration avec B1 Racing et Knight Riderz).

 

Ce sacre symbolise, donc, le courage face à l’adversité sous toutes ses formes. «Je remercie vivement mes proches et amis pilotes, notamment Vellen Veeraragoo, Rodney, Pascal et Reshad Khoyratty pour leurs aides et supports». Son cancer vaincu, il compte conquérir d’autres titres dans les années à venir en espérant que son souhait de voir le pays abriter  un circuit international devienne une réalité. Comme quoi il ne faut jamais baisser les bras dans la vie.

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