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9 août 2015 15:17
La décision du Conseil International des Jeux (CIJ) de remplacer les hymnes nationaux, ainsi que les drapeaux des pays, par celui des Jeux, lors des cérémonies de remise de médailles, a été vivement commentée lors de 9es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI). Que ce soit dans la presse ou sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à avoir exprimé leur déception, surtout après l’incident où la Malgache Ralisinirina a été contrainte de remettre son drapeau à un officiel réunionnais alors qu’elle était sur le podium.
Il y a aussi le bel exemple de notre haltérophile Roilya Ranaivosoa, qui après avoir été priée de remettre le quadricolore mauricien puis son fanion national, a tourné le dos sur le podium pour montrer fièrement l'inscription Maurice sur son blouson. Un beau geste de patriotisme qui démontre que nul drapeau ne peut remplacer son drapeau national. Et sur les sites, sportifs et publics ont montré leur désaccord en chantant leurs hymnes nationaux lors des cérémonies protocolaires. Interrogés sur le sujet, ils sont plusieurs dans le milieu sportif à avoir affiché leurs déceptions suite à cet épisode qui restera tristement célèbre dans l’histoire des Jeux.
Shama Aboobakar : «De mon point de vue, il est dommage qu’on soit arrivé à une situation pareille. C’est toujours une fierté pour un athlète de voir monter son drapeau et d’écouter l’hymne national de son pays. C’est un moment solennel rempli d’émotion, car tout le monde se tient tranquillement debout et fait preuve de respect envers vous. Quand il n’y a pas cela lors de la cérémonie de remise des médailles, c’est tout un symbole qui disparaît. Nous avons pallié à cela en chantant l’hymne national sur le podium et je dois dire que nous continuerons toujours à le faire.»
Jean- Marie Bhugeerathee : «C’est vraiment très décevant. Au fait, ceux qui ont pris la décision n’ont pas un seul moment pensé aux athlètes qui sont pénalisés par cette décision. Savez-vous ce que c’est de remporter une médaille pour votre pays et ce que représente le fait d’entendre résonner l’hymne national de votre mère-patrie quand vous êtes loin de chez vous. Ceux qui ont pris cette décision n’ont, à aucun moment, pensé à ces jeunes qui pour la première fois de leur carrière participent aux Jeux des îles.»
Karen Foo Kune : «Nous priver de notre drapeau et de l'hymne national est comme-çi on vous dit qu'on n'en a rien à faire de vos origines, de vos valeurs et de tout ce qui fait de vous une nation fière et souveraine.»
Stéphan Beeharry : «J’ai participé à quatre JIOI (1993, 98, 2003 et 2011), mais jamais je n’ai vu le CIJ prendre une pareille décision. Souhaitons que cela n’aura pas de répercussions à l’avenir. L’hymne et le drapeau national sont un signe d’appartenance pour le sportif. Je pense que le CIJ n’a pas évalué l’impact de cette décision. Je comprends qu’il y ait des problèmes politiques derrière, mais ce sont des choses qui auraient dû être réglées en amont et pas à l’approche des JIOI pour essayer de trouver un terrain d’entente. Cela aurait sans doute évité toute cette pagaille..»
Bruno Julie : «Je trouve cette démarche complètement ridicule. Quand un athlète est médaillé, qu’il a remporté l’or, l’argent ou le bronze, il est toujours heureux de voir son drapeau national flotter haut et c’est toujours une grande émotion et une grande joie d’entendre son hymne national. Le fait de ne pas entendre cela, représente pour moi une grande perte. Je dois dire que j’ai été déçu de voir la Malgache être dépossédée de son drapeau alors qu’elle était sur le podium. Pour moi, c’est honteux ce qui s’est passé.»
Stéphan Buckland : «Ce sont les personnes qui gouvernent le sport qui ont pris cette décision et ces gens-là n’ont pas pris en considération l’importance que représente l’hymne national. C’est un grand moment pour un athlète qu’il soit devant son public ou dans un pays étranger. Etre sur la plus haute marche du podium et entendre résonner son hymne national reste avant tout un moment unique.»
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