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Par Qadeer Hoybun
24 octobre 2023 12:59
Objectif podium pour les trois représentants de la Shotokan Martial Arts Federation (SMAF) aux Championnats du monde de la World Shotokan Karate-do Federation (WSKF) qui se dérouleront du 13 au 18 novembre au Japon. Les karatékas sélectionnés attendent avec enthousiasme cette manifestation qui réunira la crème de la discipline. Ils ont été retenus à l’issue d’une longue épreuve de sélection entamée par la fédération depuis l’année dernière.
Nous les avons rencontrés lors d’une session d’entraînement en soirée à la Hindu House à Cassis où ils se préparent au rythme de cinq sessions par semaine sous la supervision de Rishi Bundhoo l’entraîneur national.
Indiren Ramasawmy, l’aîné du groupe, connaît bien l’enjeu des compétitions internationales. À 51 ans, cet ancien marathonien a remporté la médaille de bronze lors de la Coupe du monde Funakoshi Shotokan Karate Association (FSKA) de 2019 en Angleterre. Un événement où les quadricolores avaient créé l’exploit de remporter 36 médailles dont
3 or, 11 argent et 22 bronze. Après cette expérience, le Mauricien, veut montrer qu’il a encore progressé en allant chercher un bon résultat en terre japonaise.
«Cela fait neuf ans que je pratique le shotokan, j’ai commencé en emmenant mon fils, et à partir de là, je me suis laissé tenter par le karaté. Participer à ces Mondiaux compte beaucoup pour moi. C’est le fruit des années de travail et aussi de sacrifices consentis depuis l’année dernière pour faire partie de la sélection. Ce ne sera pas facile, mais j’y vais avec la ferme intention de ramener une médaille», lance cet habitant de St-Pierre. Cette ceinture noire de 1er dan sera engagée chez les vétérans.
À 11 ans, Jahmel Ryan Labonne est excité à l'idée de participer à sa première compétition internationale. Il a déjà impressionné lors de tournois locaux qui se sont enchaînés depuis la saison dernière. Il a confirmé les espoirs placés en lui après une belle prestation lors de l’International Shotokan Kasuya Cup disputée le 10 septembre au Complexe sportif national de Côte d’Or. Un événement où le titulaire d’une ceinture verte a pris la deuxième place derrière le Russe Fedor Batyrshin en kata U11.
Au pays du Soleil levant, il entend faire aussi bien. «Je suis super content de participer à cette manifestation. C’est le plus grand rendez-vous de ma carrière et je suis très fier de faire partie de la sélection. Je vise la médaille d’or, car je veux devenir un grand champion et un grand karatéka dans ma carrière. Je remercie ma famille qui me soutient depuis que j’ai commencé à pratiquer cet art martial à l’âge de six ans», déclare le Portlouisien.
Kohal Seeburn a participé à la razzia mauricienne de 2019 à la Coupe du monde FSKA en Angleterre. A 13 ans seulement, le jeune garçon s’était offert son premier titre mondial avec la médaille d’or en kata individuel chez les U14 avant d’ajouter trois autres breloques en bronze à son compte en kumité individuel, en kata et kumité par équipe.
Quatre ans plus tard, cet habitant de Gros Cailloux a soif de titres et veut faire flotter haut le quadricolore en terre japonaise. «Ce serait une grande fierté en tant que Mauricien de ramener une médaille du Japon. Les Championnats du monde restent le tournoi le plus relevé du plateau, mais c’est un challenge que je veux relever», commente l’étudiant du collège Saddul.
Les trois karatékas seront engagés en kata et kumité individuels dans les catégories vétérans, U12 et U18. La délégation quitte le pays le 12 novembre et sera accompagnée du sensi, Rishi Bundhoo.
L’équipe mauricienne participe à ces Championnats du monde à ses frais. Dans cette optique, la SMAF est toujours à la recherche des sponsors et lance un appel aux firmes de soutenir les trois sportifs afin que leur déplacement se déroule dans les meilleures conditions.
La compétition sera précédée d’un séminaire de deux jours prévu les 14 et 15 novembre et d’une assemblée générale programmée pour le 16 novembre.
Plus de 40 pays sont attendus à ces Championnats du monde WSKF. C’est la deuxième fois de leur histoire que des karatékas de la Shotokan Martial Arts Federation (SMAF) participent à cette manifestation. La première participation mauricienne remonte à 2014. Lors de cette première sortie, les locaux avaient fait quatrièmes dans la compétition par équipe en combat.
Neuf ans plus tard, l’instance mauricienne vise plus haut. «Nous voulons entendre résonner le Motherland en terre japonaise», lance Rishi Bundhoo, président de la SMAF avant de poursuivre «c’est un très gros challenge qui se présente à nous. Mais j’ai confiance en mes athlètes. Ils se sont beaucoup sacrifiés depuis l’année dernière. Ils faisaient partie d’un groupe beaucoup plus élargi qui a été réduit par la suite. Le moment est venu pour eux de récolter les fruits de ce dur labeur. Si nous réussissons à ramener la médaille d’or ce sera une grande victoire pour Maurice. À ma connaissance, aucun art martial dans le pays n’a réussi cet exploit en terre japonaise.»
Celui qui endosse également les fonctions d’entraîneur national profitera de ces Championnats du monde pour assister aux séminaires ainsi qu’aux examens qui vont suivre dans l’optique de décrocher son cinquième dan.
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