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Syndrome de stress post-tromperie : pran kont  !

16 avril 2025

Petit cœur est tombé sur une mine. Et, boum ! Il a explosé en des éclats infinis, tout comme votre chagrin qui s’éparpille en vous. Vous l’avez appris, par hasard, en fouillant ou de la voix de votre partenaire ; il.elle vous trompe, vous a trompé.e. Votre vie s’écroule un peu, beaucoup. La colère, le sentiment de trahison, l’impression que rien n’est plus possible embrouille vos émotions et votre jugement. Le contrat d’amour est rompu. Il y a eu des mensonges, des diversions ; tellement de micro-fissures qui ont été tues, niées. Que dire de la blessure narcissique de la trahison : enn kaka brouye ! Maintenant que la bombe a explosé, vous pouvez penser au départ, à la reconstruction ou, même, au rabibochage. Mais il ne suffit pas d’enfouir vos ressentis tout au plus profond de vous. Il faut les regarder en face car l’adultère qui est lourd de conséquences, peut vous faire encore plus de mal s’il provoque chez vous un stress post-traumatique. Oui, cela existe ! L’occasion est donnée d’en parler grâce à Poonam, 25 ans, qui se remet difficilement d’une infidélité. Elle nous en parle ci-dessous. Vous en apprendrez également plus sur le Post Infidelity Stress Disorder (PISD).

«Je pardonne mais…» 25 ans, trois ans de mariage et une souffrance absolue. Poonam ne se remet pas de la trahison de son mari, amour de jeunesse, rencontré dans le bus après l’école. Un amour difficile à vivre, d’abord : «Mon père est sévère, il ne voulait pas que j’aie de petit ami.» Mais à force de persévérance ; l’acceptation des familles, le mariage, le bonheur. Et puis ça. Ce truc entre eux. Ce gros mot là ; INFIDÉLITÉ. «J’avais des doutes pendant plusieurs mois. Je lui demandais s’il voyait quelqu’une d’autre. Il me disait que j’étais folle et que j’inventais des choses. Puis, un jour, je suis tombée sur des échanges par mail. Il y avait tous les détails. Je ne m’étais pas trompée. Il me mentait pendant tout ce temps et moi qui le savais, mais qui n’osais pas me faire confiance !» raconte-t-elle. Aujourd’hui, le couple existe encore, son mari s’étant excusé et ayant promis de devenir meilleur, Poonam s’y sent bien (plus ou moins !). C’est avec elle-même qu’elle n’y arrive plus : «Mon monde s’est écroulé. Je pardonne mais, je ne me retrouve plus. Je suis constamment triste. Je suis incapable de retrouver mon essence, de me recentrer.» Serait-ce le PISD ? Des pistes ici pour mieux connaître ce syndrome… C’est quoi ? C’est la psychiatre, Katy Nickerson, thérapeute de couple, qui utilise cette expression : Post Infidelity Stress Disorder (PISD). Le syndrome post-traumatique d’infidélité. Si on parle, en général, de stress post-traumatique (TSPT) dans le cas de personnes ayant fait la guerre ou dans celui de personnes ayant vécu des abus ; il serait possible de l’évoquer quand il s’agit d’infidélité. Bien que le syndrome n’ait pas encore de reconnaissance médicale officielle, il existe bien. Une étude de 2019, publiée par PubMed et la National Library of Medecine, insiste sur le fait que l’«l’infidélité peut produire des symptômes de TSPT à un taux relativement élevé, même chez les jeunes adultes célibataires, et peut exposer les individus à un risque de dégradation de leur santé psychologique, en partie par le biais des cognitions post-traumatiques.» Le magazine Psychologies en parle en ces termes : «Comme pour un choc traumatique, la découverte d’une infidélité entraîne des changements et modifications sur le corps et l’esprit.»

Comment reconnaître le PISD ? Il provoquerait une série de symptômes. Les plus usuels sont : anxiété, dépression, pensées obsessionnelles, flashback, changement de personnalité, hypervigilance, difficultés à dormir, baisse de confiance, pensées intrusives répétées, sentiment d’impuissance et sensation d’être brisé.e, confusion et désorientation. Pour Psychologue.net, ce traumatisme d’infidélité peut rouvrir d’autres blessures : «Le traumatisme de la trahison peut également déclencher des souvenirs de dommages émotionnels et spirituels enfouis ou non résolus du passé. Lorsque ces expériences traumatisantes antérieures sont déclenchées et réapparaissent, elles compliquent considérablement le processus de guérison.» D’un côté, vous aurez à gérer votre blessure actuelle mais aussi toutes celles qui y trouvent écho. Tout un programme ! Et s’il n’est pas réjouissant dit comme ça, il peut vous permettre d’entreprendre tout un processus de guérison et de recherche de soi.

Comment s’en sortir ? C’est du boulot ! Que vous pouvez entamer seul.e (avec une puissante introspection, des exercices de méditation, du journaling, du grounding), bien sûr. Mais qui sera beaucoup plus efficace, si vous vous faites accompagner. Les professionnels.les de la santé mentale parlent de nécessaires thérapies ; de couple (si vous restez avec votre chéri.e et qu’il veut prendre une part active dans cette quête de résilience) et individuelle pour demay ou difil. «Le.la partenaire qui souffre de TSPT aura très probablement des changements d’humeur, des expériences émergentes de problèmes sous-jacents non résolus et des vagues de chagrin angoissantes. Tout en ressentant simultanément le besoin de riposter, de fuir ou de se sentir immobilisé.e, il.elle doit apprendre à s’apaiser, à créer de la résilience, à rechercher un soutien extérieur et à s’engager dans une foi renouvelée en un avenir meilleur», peut-on lire. Et si ce PISD évoque les blessures du passé, il faudra les regarder en face, les apprivoiser. Et «faire le tri entre ce qui se passe dans le présent et ce qu’il.elle a pu endurer dans le passé, afin de ne pas blâmer la trahison actuelle de leur partenaire pour quelque chose qu’ils n’ont pas causé».

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