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26 octobre 2025 19:29
La vie, souvent, peut nous mettre à l’épreuve et nous sembler injuste, mais il arrive aussi que l’adversité révèle de belles âmes comme celle de Tasleemah Joomun-Peerally dont le sourire, la générosité et la bienveillance continueront, malgré son départ, à briller dans les cœurs et les mémoires de ceux qui l’ont côtoyée.
Elle était de celles qui, lorsqu’on croise leur chemin, laissent une trace indélébile dans le cœur et la mémoire de ceux qui ont un jour pu les rencontrer. Son sourire, sa bienveillance, son énergie à toute épreuve et sa générosité faisaient rayonner autour d’elle une lumière qui touchait, au plus profond d’eux-mêmes, tous ceux qui la côtoyaient. D’ailleurs, tous les hommages qui ont inondé la toile depuis l’annonce de son décès, survenu ce mardi 21 octobre après une longue bataille contre le cancer du sein, reflètent pleinement la personne solaire et aimée de tous qu’était Tasleemah Joomun-Peerally, qui s’est éteinte à l’âge de 43 ans. Un départ d’autant plus déchirant en ce mois d’octobre rose, un mois hautement symbolique dans la lutte contre le cancer du sein.
Cette énergie et cette passion qui la définissaient si bien se retrouvaient autant dans son parcours professionnel que dans sa vie personnelle. Elle a débuté sa carrière dans la presse où elle a travaillé comme journaliste au sein du Défi Media Group, à Radio Plus et à News on Sunday, ainsi qu’à la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC), avant de rejoindre Diagnos Clinique, dont elle était la directrice. Passionnée par la communication, elle dirigeait également l’agence de communication CommuniKaza. Maman d’un fils de 24 ans, Ibrahim Shah, elle était mariée depuis dix ans au Dr Saleem Peerally, médecin radiologue et PDG de Diagnos Clinique. Si la douleur de l’avoir perdue est béante et prendra du temps à cicatriser, parler de qui était Tasleemah et de ce qu’elle représentait est, pour le Dr Saleem Peerally, aujourd’hui le meilleur moyen de célébrer sa vie et de faire perdurer son souvenir. «On meurt une deuxième fois quand on ne vit plus dans le souvenir de ceux qu’on a aimés.»
Car derrière son costume de journaliste ou de directrice, c’était, confie-t-il, surtout quelqu’un qui avait une bonté innée. «Elle faisait les choses avec cette qualité première. Elle avait ce don naturel de fédérer les bonnes volontés.» Tasleemah, se remémore avec émotion son époux, était, dans la vie de tous les jours, comme une lumière tranquille qui réchauffait et guidait ceux qui l’entouraient. «Ça paraît approprié de dire des bonnes choses sur Tasleemah, mais si je cherche des mauvaises choses, je n’en trouverai pas. Elle était avant tout comme une mère pour tout le monde. C’était quelqu’un à qui on ne pouvait pas dire non. Elle avait cette facilité de communiquer, de parler, d’entretenir des conversations, de mettre les gens à l’aise et de distribuer des ondes positives.»
Un courage à toute épreuve
Cette positivité est devenue, au fil des années, son bouclier, sa force et sa lumière, même dans l’adversité. En effet, lorsque Tasleemah Joomun-Peerally découvre il y a quelques années qu’elle est atteinte d’un cancer du sein, elle ne désespère pas. «Ça a commencé par un sein, puis l’autre, et puis on va dire que ça a été l’évolution naturelle de la maladie jusqu’aux métastases. Mais en début d’année, les choses se sont aggravées exponentiellement avec les complications des métastases. L’accumulation de toutes ces complications a fait qu’il y a eu une dégradation physique très rapide, ce qui a emmené une complication des complications», confie son époux.
Avant que son état de santé ne se détériore, Tasleemah menait sa vie avec énergie et passion, comme si baisser les bras et s’avouer vaincue n’étaient tout simplement pas dans son ADN. «Elle s’est battue pendant des années avec la maladie, mais jamais personne ne s’en est rendu compte, parce qu’elle était toujours souriante. Toutes les photos qui ont été publiées ces derniers jours datent de quand elle était déjà malade et qu’elle savait que la maladie évoluait inexorablement. Mais elle était tellement croyante et pratiquante qu’elle n’a jamais désespéré. Elle avait une résilience vis-à-vis des épreuves.»
Sa foi, sa force intérieure et sa détermination ont été ses compagnons constants tout au long de sa bataille contre la maladie et cela jusqu’au dernier moment. Elle puisait dans ses croyances et dans son optimisme le courage de continuer à sourire, à soutenir son entourage et à mener ses projets avec passion. Même dans les moments les plus difficiles, elle n’a jamais laissé transparaître la peur ni le désespoir, préférant sourire à la vie et profiter de chaque instant qui lui était donné. Passionnée par son métier, elle s’impliquait également dans des actions sociales et militait pour des causes qui lui tenaient à cœur. «Elle était de ceux qui pensaient que la vie, malgré la maladie, continuait de plus belle. Elle vivait pleinement, à 100 à l’heure, et je pense que c’est ça son message à travers son sourire. Elle était toujours reconnaissante de ce qu’elle avait, mais elle était surtout extrêmement patiente devant l’adversité.»


Très croyante, elle avait pour projet de faire un pèlerinage spirituel. «Elle avait une grande dévotion pour le guide spirituel Abdel Qadir al-Jilani. Elle voulait faire un pèlerinage là où il est enterré, c’est-à-dire à Bagdad. On avait prévu d’y aller en début d’année, mais comme la maladie s’est aggravée, on n’a pas pu partir.» Toujours très active, elle prévoyait, sur le plan professionnel, d’agrandir la clinique et de faire de nouveaux partenariats avec des groupes indiens.
Si elle incarnait un modèle de courage et de détermination aux yeux de nombreuses personnes, Tasleemah était surtout une source d’inspiration pour son fils, Ibrahim Shah, 24 ans. La force intérieure et la résilience dont a su faire preuve sa mère continueront, dit-il, de guider ses pas. «C’était une maman très présente, très protectrice. Ma maman était une personne très aimable, passionnée, accueillante et joviale. J’ai grandi avec elle et on a toujours été très collés, elle et moi. Même pendant mes études en Angleterre, elle a été mon plus grand soutien. À mon retour, elle est tombée encore plus malade, mais elle est restée cette battante que l’on connaît tous.»
Des souvenirs, le jeune homme en a plein. Ce sont, dit-il, des moments précieux qu’il chérira toute sa vie. Sa mère était pour lui un vrai exemple. «Elle avait beaucoup de vision. Elle aimait les gens et croyait en les jeunes et leurs idées. C’était sa philosophie. C’était aussi quelqu’un d’extrêmement gentil. Elle aimait aider les autres.» Conscient de l’héritage qu’elle lui a laissé, il portera désormais sa lumière en lui, comme un guide pour avancer. «Elle laisse un grand vide, mais un vide rempli d’amour et de tout ce qu’elle a construit.»
Une amie sincère au grand cœur
Populaire et appréciée de tous, Tasleemah comptait de nombreux amis qui gardent d’elle aujourd’hui le souvenir d’une femme sincère, généreuse et lumineuse, toujours prête à venir en aide à son prochain. Pour Sharanaz Subratty, amie et ancienne collègue, leur lien allait bien au-delà du travail. Tasleemah était pour elle bien plus qu’une amie, elle était une «sœur de cœur», une personne vraie qui donnait sans rien attendre en retour. «Notre amitié a commencé quand on travaillait toutes les deux pour le groupe Le Défi Plus. Tasleemah était journaliste pour News on Sunday et moi dans le marketing. Notre amitié s’est transformée au fil des années. On a même construit ensemble notre entreprise. Tout ce qu’elle faisait, je l’encourageais, et elle faisait de même pour moi. Elle était ma petite sœur et moi la grande sœur qui savait la guider. J’étais la confidente dans ses moments tristes. Pour l’encourager, j’étais tout le temps là avec ma famille. Mes enfants l’appelaient “Kala Tas” et elle était là pour eux. Tasleemah m’a donné son amitié sans rien attendre en retour. Elle était toujours souriante et belle, avec un caractère à ne pas se laisser marcher sur les pieds.»
Profondément bouleversée par le départ de son amie, Sharanaz Subratty peine encore à réaliser son absence. «Quand on a su pour sa maladie et quand elle m’avait envoyé une photo d’elle chauve, je lui ai juste dit qu’elle était belle. Comment fait-on quand on perd sa meilleure amie ? Comment vit-on sans elle ? Je sais, au plus profond de moi, que c’est mieux pour elle, car elle souffrait trop. Mais une petite partie de moi ne comprend pas encore. Ma croyance en Allah me réconforte en me disant que Tasleemah est au Paradis, pour faire son show là-bas maintenant.»
Les souvenirs sont tout aussi nombreux pour Akash Callikan, qui chérit aujourd’hui tous les moments partagés avec Tasleemah. «Quand j’ai commencé à travailler au Défi Media, c’est elle qui m’a accueilli, m’a présenté aux autres et m’a tout de suite mis à l’aise. On est vite devenus proches. Elle me donnait des lifts chaque matin et chaque après-midi dans sa voiture. On allait manger ensemble. Tasleemah aidait toujours les autres, sans rien attendre, toujours avec le sourire. Son fils, c’était toute sa vie. Souvent, elle l’emmenait avec elle au travail.» Partout où elle allait, dit-il, elle laissait une trace lumineuse et sincère.
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