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Agressé au couteau après un accident au Morne

Un directeur d’entreprise : «J’ai vraiment cru que j’allais mourir»

27 octobre 2025

L'agression s'est déroulée non loin du Village Hall de ce village.

La violence routière atteint des sommets inquiétants sur nos routes. Un récent incident impliquant un directeur d’entreprise le confirme. Cet homme de 59 ans a été violemment agressé au Morne après un banal accrochage. Son présumé agresseur, armé d’un couteau, l’a blessé avant de fuir. L’homme a été arrêté et inculpé provisoirement d’agression avec préméditation. Cet épisode symbolise l’escalade des «road rage» à Maurice. Récit.

La peur s’installe sur nos routes. Maurice devient de plus en plus le théâtre d’une violence insensée. Ce qui devait être un simple trajet vers Tamarin, un samedi matin, s’est transformé en cauchemar pour un directeur d’entreprise de 59 ans. Cet habitant de l’Ouest a été victime d’une agression d’une rare brutalité, en plein jour, au village du Morne après un banal accrochage au volant qui vire à la folie.

Dans sa déposition, le quinquagénaire explique qu’il circulait tranquillement à bord de son 4x4 venant de Bel-Ombre, le 18 octobre, vers 11h15. Alors qu’il arrivait à hauteur du Village Hall du Morne, une BMW de couleur rouge sombre, garée sur le côté gauche de la route, a, dit-il, soudainement effectué un virage à droite, heurtant son véhicule à l’arrière. Il précise que le choc aurait pu s’arrêter là.

Mais l’inimaginable s’est ensuite produit. Le conducteur de la BMW est sorti de sa voiture, furieux, et s’est rué vers lui assénant plusieurs coups de poing au visage. L’agresseur lui a ensuite arraché la clé de contact de son véhicule avant de s’enfuir. Quelques minutes plus tard, le cauchemar s’est amplifié. L’homme, identifié par la suite comme un habitant du Morne, est revenu sur les lieux armé d’un couteau de cuisine.

«Mo pou touy twa-la», lui aurait lancé son assaillant. Cette phrase glaçante résonne encore dans la tête de l’habitant de l’Ouest. Ce dernier a tenté de se défendre comme il le pouvait, esquivant les coups tant bien que mal. Il a été blessé au genou gauche en essayant de parer l’arme. Pendant ce temps, plusieurs individus de la localité se seraient joints à son présumé agresseur, lançant des pierres et des coups vers lui.

«Piégé»

«J’ai eu le sentiment d’être piégé, livré à une meute en colère. J’ai vraiment cru que j’allais mourir», confie-t-il, encore en état de choc. Il confie que c’était une scène digne d’un film d’horreur. Il souligne que ce qui s’est passé ce matin-là dépasse l’entendement. La route, censée être un lieu de passage et de sécurité, s’est transformée en arène de violence gratuite. Aucun témoin n’a voulu intervenir en sa faveur.

Et le pire : la zone n’est couverte par aucune caméra de surveillance. L’agresseur a finalement pris la fuite. Un habitant du village, resté anonyme, a rendu la clé du véhicule au quinquagénaire. Il s’est ensuite rendu à la police pour porter plainte. L’enquête a été confiée à la CID de La Gaulette. Les enquêteurs ont déjà procédé à l’arrestation de son présumé agresseur.

Il s’agit d’un dénommé Yohan Larussée. Il a été arrêté le 19 octobre. Il a comparu en cour, le 21 octobre sous une accusation provisoire d’agression avec préméditation. Il a fourni une caution de Rs 5 000. Il doit se présenter au poste de police deux fois par semaine. Le suspect a déjà participé à une parade d’identification qui s’est avérée positive.

Pour la victime, le traumatisme est profond : «Ces agressions sauvages appartiennent à un autre temps. J’ai été lâchement agressé au village du Morne par certains individus. J’ai même subi des coups de couteau. Le traumatisme aurait pu être beaucoup plus grave, voire mortel». Et d’ajouter, la voix encore tremblante :  «J’ose espérer que la justice soit au rendez-vous. Ce serait dramatique si quelques minables de quartier s’en sortaient à bon compte.»

Cet incident n’est toutefois pas un cas isolé. Depuis plusieurs semaines, les actes de «road rage» se multiplient à travers le pays : insultes, altercations, agressions physiques, parfois même à l’arme blanche. La route devient un espace d’explosion des frustrations, où l’agressivité et l’impunité s’entretiennent dangereusement. Plusieurs vidéos ont d’ailleurs fait le buzz sur les réseaux sociaux à cet effet.

Peur au ventre

La banalisation de la violence est en train de créer une véritable culture de la brutalité sur nos routes. De simples différends routiers tournent désormais à la confrontation physique. Certains automobilistes roulent désormais avec la peur au ventre, redoutant qu’un geste ou un regard mal interprété ne suffise à déclencher une tempête de violence. La situation est d’autant plus inquiétante que nombre de ces agressions échappent à toute surveillance sur des routes isolées.

Dans certains cas, il y a l’absence de caméras, de témoins silencieux, par peur des représailles. Le cas de ce directeur d’entreprise habitant dans l’Ouest illustre tragiquement une dérive inquiétante. Si la justice ne frappe pas fort, le sentiment d’impunité continue d’enfler, et d’autres drames suivront. Car sur nos routes, ce ne sont plus seulement des voitures qui s’entrechoquent; ce sont des vies, des valeurs et un pays tout entier qui vacillent.

Sur le fly-over de Phoenix : un chauffeur violemment attaqué et dépouillé de son véhicule

Une scène digne d’un film d’action s’est produite dans la nuit du mardi 21 octobre, sur le fly-over de Phoenix. Un chauffeur d’une compagnie de transport a été agressé par un groupe d’individus armés, avant d’être tabassé et expulsé de son véhicule de service. Ce jeune homme âgé d’une vingtaine d’années, venait de déposer un membre du personnel à La Caverne et regagnait St-Pierre à bord d’une Toyota Sienta noire.

Vers 21h20, une voiture de marque Kia, également noire, lui a brusquement coupé la route sur le fly-over de Phoenix. En un instant, environ 7 hommes armés de battes de baseball, sabres et autres outils ont surgi du véhicule et se sont précipités sur lui. L’un des assaillants a ouvert la portière du conducteur, l’a tiré hors de la voiture et le groupe s’est acharné sur lui à coups de battes. Pendant ce temps, un des agresseurs a pris la fuite avec la Toyota Sienta. Blessé et en état de choc, le chauffeur a alerté la police. Grâce à une opération conjointe menée par plusieurs unités de la Criminal Investigation Division, un suspect âgé d’une trentaine d’années a été arrêté le lendemain à Quartier-Militaire. Lors de son interrogatoire, il a reconnu sa participation à l’agression. Le véhicule volé a été retrouvé dans sa cour, ainsi qu’une batte de baseball soupçonnée d’avoir été utilisée lors de l’agression. Le suspect a été placé en détention. Les enquêteurs poursuivent leurs recherches pour retrouver ses complices.

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