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Un gouvernement sous surveillance !

16 mars 2025

Un message salutaire ! Une approche qui tranche définitivement avec le passé ! Un engagement impliquant une véritable obligation de rendre des comptes.

La promesse faite par le Premier ministre, affirmant qu’il se présentera devant la population tous les 100 jours pour «explik ou kouma travay-la pe progrese, ki manier bann proze pe fer, tenir ou o kouran se ki gouvernma pe fer pou ou», est indéniablement une initiative rare et loin d’être anodine. Elle s’inscrit dans une démarche nouvelle qui donne l’image d’une gouvernance plus transparente et accountable, tout en se mettant volontairement sous surveillance citoyenne !

Cette posture contraste fortement avec celle d’un ancien régime qui a souvent préféré l’opacité et la fuite en avant, évitant de répondre de ses actions, allant jusqu’à verrouiller notre démocratie, que ce soit par le contrôle du Parlement ou par des tentatives de museler la presse et la société civile. On ne peut qu’espérer un changement à ce niveau en obtenant des réponses de la part des nouveaux élus qui seront interpellés à l’Assemblée nationale ou interrogés par les médias et les citoyens engagés.

Si cette promesse de Ramgoolam mérite d’être saluée, c’est aussi parce qu’elle engage sa «dream team» à travailler avec rigueur et à respecter les engagements pris en période électorale. Certes, le gouvernement n’a pas tardé à dresser un tableau catastrophique de l’état de l’économie après sa victoire, avec comme message de ne pouvoir tout mettre en action de manière immédiate. Mais il est un fait que la population – qui n’est pas responsable de cette situation héritée – attend au moins quelques mesures concrètes afin d’améliorer son quotidien. Car 100 jours plus tard, force est de constater qu’il n’y a pas de grand changement dans notre vie de tous les jours.

Au-delà de la réduction des Rs 5 sur le prix de l’essence (jugée insuffisante par beaucoup), une autre promesse demeure en suspens : l’abaissement des prix sur des produits de première nécessité. Ramgoolam lui-même l’avait souligné durant la campagne, reconnaissant que «la fin du mois n’est plus le 30, mais le 10», et avait donné l’assurance que «si nous gagnons les élections, vous pourrez remplir votre caddie et il vous restera de l’argent en poche». Pourtant, trois mois plus tard, un simple passage en supermarché suffit pour constater que les prix continuent d’augmenter.

Ces baisses tant espérées seront-elles prévues dans le premier Budget de l'Alliance du changement ?

S’il y a un autre domaine où le gouvernement est attendu, c’est bien celui des médicaments. Lorsqu’ils ne sont pas en rupture de stock, leur coût reste exorbitant, frappant particulièrement les personnes âgées, qui peinent à répartir leur maigre pension entre les dépenses liées à leur santé et l’alimentation.

Les Mauriciens sont conscients que le précédent gouvernement a été très généreux avec l’argent public, et ils sont prêts à faire des efforts et des sacrifices de manière collective, pour sortir le pays du précipice, comme l’a demandé le Premier ministre dans son message du 12 mars. Mais ils attendent en retour que l’État fasse également sa part, notamment en matière de nominations – dont certaines laissent perplexes – où la compétence devrait primer sur le copinage. Pour l’heure il y a toujours une impression de distribution de récompenses politiques financées par les fonds publics.

C’est en donnant l’exemple, en veillant à chaque sou dépensé dans les ministères et les corps paraétatiques, en luttant contre le gaspillage et les abus, que le gouvernement pourra réellement incarner le changement qu’il prône. Comment sinon regagner la confiance des citoyens, si l’on ne respecte pas soi-même les principes que l’on prêche ?

Serait-ce utopique d’espérer un gouvernement qui applique réellement une philosophie de rigueur et de transparence dans la gestion des affaires ? Que le Premier ministre, qui a eu un message salutaire le 12 mars respecte son engagement !

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