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Le glaucome

Un trouble oculaire silencieux aux conséquences irréversibles

18 juillet 2025

Yudisteeraj Gopee, optométriste de profession, est enregistré auprès de l’Optical Council of Mauritius et également membre fondateur du Lions Club de Floréal-Vacoas.

C’est une maladie qu’on peut parfois prendre à la légère, pourtant ses conséquences peuvent être graves. En l’absence de prise en charge précoce, le glaucome peut effectivement entraîner une perte irréversible de la vision. Ce phénomène souvent silencieux au début, touche principalement le nerf optique. Yudisteeraj Gopee, optométriste de profession, nous aide à mieux comprendre ce trouble de la vision.

Maux de tête, douleurs oculaires intenses, vision floue… Oui, nous parlons bien, ici, du glaucome. Mais qu’est-ce que c’est exactement ? Selon l’optométriste Yudisteeraj Gopee, le glaucome, appelé localement «tansion lizie», est une maladie chronique de l’œil qui provoque une détérioration progressive du nerf optique, essentiel à la vision. «Il est souvent lié à une augmentation de la pression intraoculaire, mais peut aussi survenir lorsque cette pression est normale. S’il n’est pas détecté et traité à temps, le glaucome peut entraîner une perte irréversible de la vision», prévient l’optométriste.

Attention ! Ce trouble oculaire existe sous plusieurs formes, chacune avec ses particularités. Le glaucome à angle ouvert est le plus fréquent, représentant environ 50 % des cas dans le monde. Il évolue lentement, sans douleur, et passe souvent inaperçu au début. Le glaucome à angle fermé, plus rare mais plus aigu, se manifeste par des douleurs oculaires intenses et une baisse soudaine de la vision. Il existe aussi le glaucome secondaire, lié à une blessure, une inflammation ou à l’usage prolongé de corticoïdes. Enfin, le glaucome congénital, très rare, est présent dès la naissance ou se manifeste durant la petite enfance.

Bien que le glaucome soit considéré comme «the silent thief of sight», comme le souligne l’optométriste Yudisteeraj Gopee, il ne présente généralement aucun symptôme au début. La vision périphérique commence à diminuer lentement, sans que le patient ne s’en rende compte. Cette progression discrète rend le dépistage précoce d’autant plus important afin d’éviter des dégâts irréversibles au nerf optique. Cependant, toutes les formes de glaucome ne se manifestent pas de la même manière. Dans le cas du glaucome à angle fermé, les symptômes sont beaucoup plus marqués et apparaissent soudainement. Parmi eux : douleurs oculaires intenses, maux de tête, vision floue, halos autour des lumières, mais aussi nausées et vomissements. Face à ces signes, une consultation rapide chez un professionnel de santé est indispensable, car sans prise en charge adaptée, le glaucome peut entraîner une perte définitive de la vision.

Traitement au laser

le Lions Club de Floréal-Vacoas, en collaboration avec les Lions Clubs de Curepipe et de Cascavelle, a organisé une journée de dépistage visuel gratuite dans le cadre de la campagne régionale «Connaître Le Glaucome».

En parlant de consultation, comment cette maladie est-elle diagnostiquée ? Cela se fait à travers un examen de vue complet comprenant : la mesure de la pression intraoculaire (tonométrie) ; l’examen du nerf optique ; le test du champ visuel ; la pachymétrie (épaisseur de la cornée) ; et la vérification de la chambre antérieure périphérique et parfois une tomographie en cohérence optique (OCT) pour évaluer les fibres nerveuses de la rétine. Concernant le dépistage, il est important de ne pas attendre l’apparition des symptômes. «Il est recommandé de faire un dépistage à partir de 40 ans, surtout en cas d’antécédents familiaux de glaucome, de diabète ou de forte myopie. Des contrôles réguliers sont essentiels, car plus le glaucome est détecté tôt, plus on peut préserver la vision», informe l’optométriste Yudisteeraj Gopee. Un examen complet inclut la mesure de la pression intraoculaire, l’évaluation du nerf optique et des tests de champ visuel. Ces contrôles permettent de repérer toute anomalie avant qu’elle n’affecte sérieusement la vue. Même en l’absence de facteurs de risque, il est conseillé de consulter un professionnel de la vue à intervalles réguliers, car la prévention reste la meilleure protection contre cette maladie silencieuse.

Toutefois, il n’existe pas encore de traitement permettant de guérir le glaucome. Une fois qu’il est installé, les dommages causés au nerf optique sont irréversibles. Cependant, il est possible de ralentir sa progression et de préserver la vision restante. Les options les plus courantes incluent l’utilisation quotidienne de gouttes ophtalmiques, qui permettent de contrôler cette pression. Dans certains cas, un traitement au laser, appelé trabéculoplastie, peut être recommandé pour améliorer l’écoulement de l’humeur aqueuse. Enfin, lorsqu’aucune de ces méthodes ne suffit ou si le glaucome est déjà à un stade avancé, une intervention chirurgicale peut être envisagée.

C’est pourquoi l’optométriste a son rôle à jouer, premièrement dans la détection du glaucome, car il est souvent plus accessible à travers les divers cabinets optiques présents à travers l’île. Grâce à des examens de routine, il peut repérer les premiers signes de la maladie et orienter le patient vers un ophtalmologue pour une prise en charge médicale. Mais son intervention ne s’arrête pas là. En ce qui concerne le suivi des patients déjà sous traitement pour le glaucome, l’optométriste veille à ce que les lunettes prescrites soient adaptées à l’évolution de leur vision. Il sensibilise également les patients à l’importance d’une bonne observance du traitement, notamment l’utilisation régulière des gouttes, et les encourage à effectuer des visites de contrôle auprès du spécialiste. L’optométriste peut aussi donner des conseils sur des aides visuelles spécifiques en cas de basse vision afin d’améliorer le confort visuel au quotidien.

Maintenant que vous avez bien compris ce phénomène, voici comment vous pouvez le prévenir. Certaines habitudes simples peuvent aider à réduire les risques et les complications liées au glaucome. Il est essentiel de faire des examens de la vue réguliers, surtout après 40 ans ou en présence de facteurs de risque. Il est aussi important de contrôler sa tension artérielle et son taux de sucre, notamment en cas de diabète, car ces éléments peuvent influencer la santé oculaire. Pensez également à protéger vos yeux lors de travaux manuels ou de sports à risque afin d’éviter toute blessure susceptible de provoquer un glaucome secondaire. Évitez l’automédication, surtout avec des corticoïdes, qui peuvent aggraver la situation. Enfin, adoptez une bonne hygiène de vie : alimentation équilibrée, activité physique régulière et gestion du stress sont des alliés pour préserver votre vision sur le long terme.

Pour pouvoir mieux éduquer et aider ceux qui souffrent de glaucome, l’optométriste Yudisteeraj Gopee, qui est aussi membre du Lions Club de Floréal-Vacoas, a organisé, en collaboration avec les Lions Club de Curepipe et de Cascavelle, une journée de dépistage visuel gratuite dans le cadre de la campagne régionale «Connaître Le Glaucome» le 5 juillet. L’événement s’est déroulé au sein de l’enseigne EZIO Opticians, à Hive Healthcare, Nouvelle Usine, Floréal, avec le soutien généreux de The Hive. «Nous avons eu l’immense privilège d’être accompagnés par deux invités de renom, en visite à Maurice sous l’égide du ministère de la Santé et du Bien-être et Swiss Medical Services (SMS), soit le Professeur Patrick Yu Wai Man et le Dr Cynthia Yu Wai Man», partage Yudisteeraj Gopee.

Au total, 85 personnes ont bénéficié des tests de dépistage et parmi, quatre cas suspects de glaucome ont été identifiés. La journée s’est poursuivie au Workloft de Nouvelle Usine avec une présentation interactive du Dr Cynthia Yu Wai Man, qui a su expliquer de manière claire et facile ce qu’est le glaucome, comment il évolue et les meilleures pratiques pour le gérer. Elle a insisté sur l’importance du dépistage régulier, tout comme on le fait pour le diabète, afin de repérer les cas silencieux avant qu’il ne soit trop tard.

Elle a également mis en lumière un aspect souvent négligé : la bonne technique d’instillation des gouttes. En effet, une mauvaise application de celles-ci peut entraîner une inefficacité du traitement et un contrôle insuffisant de la pression oculaire, même chez les patients qui prennent leurs médicaments quotidiennement. En outre, cet événement fait partie des missions du Lions Club qui est de servir et protéger la vue, en créant des passerelles entre les professionnels de haut niveau et les citoyens qui ont besoin de soins accessibles et de qualité.

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