«Je suis très honoré d’incarner cette lueur d’espoir...» C’est avec ces mots qu’Angelo Mars nous confiait son état d’esprit en février 2023, quelques heures après la proclamation de la liste des lauréats sur laquelle il figurait, dans la filière économie. La réussite de l’ex-élève du Collège Royal de Curepipe avait fait grand bruit l’année dernière, car il avait fait la fierté de toute sa localité, à Résidence Barkly, Beau-Bassin, qui voyait en lui un modèle pour d’autres jeunes. Pour le principal concerné, être issu d’une cité n’a jamais été une honte. Et pour son entourage, son succès est, plus qu’autre chose, une source d’inspiration.
«La motivation personnelle était de pouvoir avoir une bourse pour poursuivre mes études à l’étranger afin de pouvoir explorer de nouveaux horizons mais il y avait aussi l’aspect social, l’aspect de pouvoir faire honneur à ma localité qui est fortement stigmatisée. J’avais ça dans un coin de la tête. Je voulais inspirer. Certes, je suis le premier mais je ne veux pas être le dernier. Je souhaite qu’on entende encore d’autres d’ici qui brillent dans quelques années», nous confiait le jeune Beaubassinois, qui avait aussi précisé qu’il lui avait fallu beaucoup travailler pour arriver à ce résultat.
Entre explosions de joie, sollicitations de la presse et autres rallye et messe en son honneur, pour saluer son parcours, l’histoire d’Angelo Mars avait touché plus d’un. S’élevant contre la stigmatisation de sa localité, le message du jeune homme bien dans ses baskets se voulait porteur d’espoir et soulignait que dans la vie, le travail porte toujours ses fruits. «La compétition était serrée. Ça a été un travail de longue haleine et soutenu. Il a fallu beaucoup de rigueur, de discipline et de motivation. J’ai aussi eu le support de mes amis, de mes parents, de mes professeurs et cela a aussi été grâce à l’équilibre que j’avais pu instaurer entre mes études et d’autres activités comme la musique. Je crois dans le développement holistique. Je crois que l’éducation devrait prôner le développement holistique de l’enfant. Je ne me voyais pas m’asseoir et apprendre, et n’avoir que ça dans ma vie», nous disait-il après avoir reçu ses brillants résultats.
Un an plus tard, alors que les prochains résultats du Higher School Certificate (HSC) seront bientôt proclamés, c’est en Angleterre qu’Angelo poursuit son petit bonhomme de chemin. «Il a mis le cap sur l’Angleterre depuis le 16 septembre. Il est parti pour trois ans pour des études en finance à l’université. On est bien évidemment très fiers de lui et on lui souhaite de continuer son petit bonhomme de chemin. On lui souhaite de rester toujours le jeune homme travailleur et humble qu’il a toujours été», nous déclarait récemment sa maman Herlan en parlant de la nouvelle vie de son fils.
Ce dernier poursuit donc sa route en ayant les yeux rivés sur l’avenir. «La fin de l’année 2023 a aussi marqué la fin de mon premier trimestre à la London School of Economics. Au niveau des études tout se passe bien ; je me suis bien intégré au monde universitaire bien que cela m’ait pris un peu de temps pour m’adapter au nouveau rythme au début. C’est une nouvelle étape de ma vie académique qui amène un nouveau lot de défis, mais dans l’ensemble, ça a été un premier trimestre très instructif et académiquement passionnant», nous dit le jeune qui continue de se construire sous d’autres cieux : «Je me suis socialement bien intégré à la vie universitaire. J’ai rencontré des personnes extraordinaires qui viennent des quatre coins du monde et je me suis fait de très bons amis, ce qui compense partiellement l’absence de mes parents.»
Aujourd’hui, c’est avec beaucoup d’envie, de motivation et de détermination qu’il espère aller au bout de ses rêves : «Un des plus gros défis de cette nouvelle étape de ma vie reste le fait d’être loin de mes parents et de ma famille, mais c’est un sacrifice essentiel pour continuer de poursuivre mes rêves. Heureusement que la technologie, à travers les visio-conférences quasi-quotidiennes notamment, me permet de ne pas trop sentir leur absence. Mais en toute chose, je pense que c’est une période de transition durant laquelle on se construit davantage, alors je suis convaincu que le jeu en vaut la chandelle...»
Alors qu’on a entamé le deuxième mois de l’année, Angelo souhaite «que la résilience du peuple mauricien nous permette d’affronter tous les potentiels défis de cette nouvelle année afin de mieux profiter de toutes les bonnes choses que 2024 nous apportera». En tout cas, lui est décidé à faire de 2024 son année et à continuer de briller à force de travail et de persévérance...