Un beau roman, une belle histoire : «Quand j’ai été couronnée Miss Rodrigues en 2012, cela a été un tournant décisif pour moi. C’est ce qui m’a permis de découvrir l’île Maurice. Puis, j’y suis allée pour mes études universitaires de 2014 à 2017. En 2016, j’ai participé au concours Miss UOM et en 2017, à celui de Miss Mauritius. Grâce à mon titre, j’ai eu la chance de partir en Chine pour concourir à Miss World en 2018. Suis-je une collectionneuse de couronnes ? Non ! Je dirais plutôt que j’avais l’ambition de réussir, de découvrir et de faire usage de mon courage et de mon dynamisme. J’avais l’envie de bouger et de faire bouger ! Chaque personne vit un ou des événements qui changent sa vie pour le meilleur et pour moi, cela a été ces concours de Miss.»
Des apprentissages : «Chaque concours est une école de la vie où l’on apprend beaucoup sur les gens autour de soi, sur la vie en général et surtout sur nous-mêmes. L’expérience Miss Mauritius m’a permis de travailler sur moi-même pour être une meilleure version de moi. J’ai retenu beaucoup de ce chapitre de ma vie. Il y a eu des bons moments comme des moments plus durs. J’ai compris qu’on doit se donner les moyens pour se perfectionner et avancer, et qu’il ne faut jamais abandonner devant les difficultés. J’ai appris que les moments difficiles sont juste des occasions de montrer sa force et ses talents cachés. Cette expérience m’a aussi fait découvrir différentes facettes de la vie, ce qui m’a beaucoup apporté en termes de maturité. Ça m’a aidé à m’affranchir et à m’affirmer.»
Ce qui a changé en moi... «Du changement, il y en a eu tellement. Mais j’ai toujours fait attention à changer uniquement mes branches et non mes racines... C’est-à-dire que je n’ai jamais oublié d’où je venais et c’est ce qui m’a permis de garder les pieds sur terre. J’ai eu beaucoup plus confiance en moi à travers l’expérience acquise avec le concours Miss Mauritius. Maintenant, je sais qui je suis et, surtout, ce que je ne veux pas être. Et c’est cette confiance qui me permet de construire le chemin sur lequel j’avance et où je vise toujours l’excellence et l’autonomisation dans tout ce que j’entreprends maintenant.»
Au cœur de mes activités : «Je travaille comme éducatrice au collège de Grande-Montagne, dans mon île natale, Rodrigues. C’est un secteur qui me plaît car on apporte du changement dans la vie des autres au quotidien, autant sur le plan académique que social. Je me rappelle qu’en 2018, après Miss World, j’avais dit vouloir faire de ma passion ma profession. Je dois dire que ma passion, ce n’était pas uniquement la mode mais aussi cette envie de devenir meilleure, d’aider les autres à être meilleurs et d’encadrer les jeunes. Quoi de mieux qu’une école pour le faire ?»
Le coronavirus de ma petite île Covid-free : «La Covid-19 est venue ralentir pas mal de projets sociaux et économiques. C’est dommage mais on doit accepter et vivre avec. Ce n’est pas évident mais il faut s’adapter. On est chanceux d’être épargnés jusqu’à maintenant car on n’est vraiment pas prêts à faire face à ce genre de pandémie. Je pense que c’est l’occasion pour nous de vraiment commencer à agir et réfléchir sur comment se préparer à une telle situation. C’est maintenant qu’il faut moderniser les différents secteurs de l’île car on ne pourra pas éternellement s’isoler. Il faut être réaliste car la chance ne sera pas toujours au rendez-vous. Rodrigues doit être prête à gérer, comme Maurice, ce genre de situation ou d’autres. On est peut-être loin mais on ressent les répercussions aussi. Même si on est épargnés de la maladie, ses séquelles se font ressentir à Rodrigues. Je dis bon courage à tous et j’ai une pensée pour tous ceux qui ont perdu des êtres chers ou encore leur emploi. Je compatis à votre douleur. Vivement qu’on retrouve un équilibre !»