Audrey Raphaël : Mon rêve, mon agence… XXL

Une petite invasion… de bonheur. Des rondeurs partout (surtout là où on ne les attend pas forcément). Sur les catwalks, dans des publicités, dans les soirées. Audrey Raphaël, 26 ans, en rêve ! Et au lieu de prendre son pied sur un nuage de volupté, la jeune femme a décidé de faire bouger les choses afin que les femmes en mode XXL prennent d’assaut tous les secteurs de la beauté. Si ailleurs dans le monde, les filles plus-size font la une des magazines et défilent pour les couturiers, à Maurice, estime-t-elle, il y a encore du chemin à faire ! Alors, pour donner àson île l’envie d’être body positive, elle a créé, il y a quelque temps, la première agence de mannequins grande taille de Maurice, CM Look : «Il y en a pour les minces mais pas pour les rondes. Il était temps que ça change.»

Être des égéries

La jeune femme a organisé son premier casting hier, samedi 8 avril, à Bambous. D’autres devraient suivre. Et pour rejoindre cette agence, il n’y a pas un million de critères à respecter : «Mesurer plus de 1m65, être ronde, pouvoir marcher en talons et… se sentir belle, tout simplement.» Pour le reste, Audrey s’en occupe. Déjà, sa petite boîte compte une dizaine de filles. «Nous avons déjà fait des photoshoots pour travailler sur les books, entre autres. Et ça s’est très bien passé», confie cette employée d’un centre d’appels et organisatrice d’événements. Celle qui a participé au défunt concours de beauté Miss Ronde, estime qu’il y a un vide pour les filles qui ne font pas du 38 :«Cette compétition m’a fait du bien. Ensuite, les promesses qu’on nous avait faites n’ont jamais été honorées. Ça a laissé un vide dans ma vie ainsi que dans celle des autres Miss. C’est pour ça que j’ai décidé de me jeter à l’eau.»

Dans quelques semaines, elle lancera officiellement son agence (elle est toujours en négociation pour trouver le lieu de la soirée) et imagine déjà les prochains mois : «Je souhaite recruter plus de filles, organiser des soirées spéciales pour les rondes, faire que mes mannequins soient pris pour des campagnes de pub, lancer ma ligne de vêtements…» De nombreux projets qui ne lui font pas peur. Elle est certaine de pouvoir tout gérer ! Surtout qu’elle s’est renseignée, en amont, pour savoir si de grandes marques aimeraient associer leur image à celle d’une fille ronde (elle est bien là toute la difficulté) : «On m’a dit que si les filles étaient bien proportionnées, ça ne serait pas un problème.» Reste maintenant à convaincre… dans la réalité ! Et ça, c’est une autre paire de manches.

Mais Audrey ne lâchera pas : «Il faut que les choses bougent. Ailleurs, les filles rondes sont très à la mode.» Portées par les mouvements de fat acceptance et de body positivity, elles ne sont plus (autant) stigmatisées.Et deviennent même des sex-symbols. Alors, Audrey ne veut qu’une chose : une petite invasion de rondeur… et de bonheur !